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FURAX BARBAROSSA du HIP HOP au MUAY THAI

Temps de lecture : 8 minutes

par Nicholas Read (2021)

interview de Furax Barbaarossa. Bastard Production.

Bonjour Furax, merci de m’accorder cette interview, peux-tu te présenter à nos lecteurs qui ne connaissent pas Furax ?

Bonjour à tous, mon nom de scène est Furax Barbarossa, je suis auteur compositeur, interprète et je fais du rap depuis bientôt 20 ans maintenant.

 

Beaucoup de personnes se posent la question, d’où vient ton nom de scène Furax Barbarossa ?

Le pseudo Furax me suit depuis mon adolescence, j’étais un vandale bas de gamme (Rire) et c’était mon blaze.

J’ai rajouté Barbarossa derrière, en rapport avec ma vie d’ex pirate de la route.

 

Tu as grandi dans quel coin de la France ?

Un peu partout.

Je ne peux pas te donner une ville ou une région en particulier parce que j’ai déménagé toute mon enfance.

Je suis né dans l’Est de la France, mon daron était militaire donc nous avons suivi ses multiples mutations.

Je suis arrivé à Toulouse à l’âge de 17, 18 ans.

Furax Muay Thai

 

Quel est ton métier exactement ?

Depuis un peu plus d’un an, je vis de la musique, pardon, au vu de la situation actuelle, je survis de la musique.

Avant ça, j’étais conducteur de camion grue, je passais ma journée sur la route et sur les chantiers…

 

Tu es un passionné de Muay Thai, comment as-tu découvert cet Art Martial ?

Tout simplement en regardant des combats, à l’époque, il n’y avait pas trop internet, je sais c’est d’un autre siècle de dire ça (Rire).

Mais on regardait les grands galas à la télé.

D’où te vient cette passion pour le Muay Thai ?

Ce n’est pas spécialement le Muay Thai, j’ai une passion pour les sports de combat en général, je m’intéresse de près à plusieurs branches de cet arbre immense.

J’ai toujours aimé la bagarre, ce doit être l’héritage d’un père qui pratiquait le Karaté et la boxe Française.   

 

Avant de découvrir le Muay Thai tu avais déjà fait un autre sport de combat ?

J’ai fait de la boxe anglaise quand j’étais jeune et puis j’ai lâché pour des sports CO.

 

Tu pratiques le Muay Thai depuis combien de temps ?

Pratiquer c’est un grand mot, je ne prétends pas faire autant de sacrifices que ceux qui le pratiquent vraiment, moi, c’est une passion, un hobby, je suis à la boxe Thaï depuis 4 ans.

 

Tu as commencé dans quel club avec quel entraîneur ?

Le club s’appelle le NAKITAIL Fighting à Toulouse.

Il est géré par Maurice Briere dit Naki, il en est aussi l’entraîneur principal.

Il a été l’élève de Krongsak (6 fois champion du Monde, N°1 en Thaïlande dans les années 80) pendant 10 ans.

En parallèle, il est le président et le représentant de la Fédération internationale de Muay Thai espagnol en France (FIMT).

C’est lui qui a vraiment changé ma vision du sparring.

Le premier jour où je suis venu dans son club, on s’est mis à part et on a boxé, j’avais envie.

Je ne vais pas te mentir, il a beau avoir 54 ans, il m’en a mis plein le bec.

Dur comme un platane, ancré dans le sol !

Terrible, en sortant du cours, je suis sur le parking et clairement je rumine comme si je venais de me prendre une branlée dans la rue, je n’ai plus envie.

Je me demande ce que je fais là.

Je n’arrive pas à faire la part des choses et lui, il a trouvé les mots pour me convaincre de revenir, que tout ça n’était qu’une routine à acquérir, donner des coups, en prendre et remercier son adversaire pour ça après chaque round.

Il m’a convaincu que je verrais une évolution rapide si je m’appliquais et il avait raison…

Maurice Briere Nakitail et Furax Toulouse

Maurice Briere « Nakitail » et Furax Barbarossa

 

Comment tu as découvert ce club ?

C’est 10vers, un membre de mon groupe qui m’a amené là-bas un soir.

 

Tu t’entraînes régulièrement ?

Idéalement, j’aime y aller deux fois par semaine, donc 2 x 3 heures, j’essaie d’être régulier mais avec la famille, les concerts, la musique, ce n’est pas toujours évident à respecter.

J’ai la chance d’avoir un garage aménagé en mini salle (Rire).

Donc, en ce moment, vu que tout est fermé, j’essaie de m’entraîner 1h par jour chez moi.

 

Dans le club, est-ce qu’il y a des champions ?

Il y en a oui, permets-moi de te les citer, je connais maintenant la valeur de leurs titres après avoir vu ce qu’ils endurent pour les décrocher.

Il y a Audrey Benest (Vice championne de France de Muay Thaï 2017 FFKMDA, 3eme au championnat du monde de Muay Thaï 2016, avec l’équipe de France de Muay Thaï FMDA).

José Fernandez: Champion du monde de K1 2019 FIMT WKA Pologne, champion du monde de Muay Thaï 2019 FIMT WKA Pologne, il a eu l’honneur de combattre à Bangkok au stadium du Lumpinee.

Stéphano Zafi: Champion d’Europe de K1 2019 pour la WKO Birmingham. Médaille d’argent au championnat du monde de Muay Thai 2019 FIMT WKA Espagne. Médaille d’argent au championnat du monde de K1 2019 FIMT WKA Espagne. il a été sélectionné pour entrer en équipe de France.

Solen Penser: Champion du Monde de Muay Thai 2019 FIMT WKA Pologne, Médaille de bronze aux championnats du Monde 2019 FIMT WKA Espagnole.

Tu mets les gants avec eux ?

Ah oui ! Une ou deux fois avec Solen et Stéphano, le premier est en plein apprentissage mais on sent dès les premiers enchaînements qu’il a un gros potentiel qu’il doit développer.   

Stéphano, lui, c’est une autre histoire (Rire), il est très technique, il est plus rapide que la douleur qui part de ma cuisse à mon cerveau à chaque fois qu’il envoi sa jambe, ce mec est dur au mal, c’est un combattant et à côté de ça je trouve qu’il pratique avec classe.

Il a une très belle boxe à regarder, c’est un régal, moins à subir (Rire).

Après, avec José, on met les gants ensemble à chaque fois que je passe à la salle et qu’il est là, on se fait quelques rounds.

En boxe anglaise surtout, parce que si on met les jambes, les genoux et les coudes avec lui, je ne suis pas sûr de pouvoir assurer mon concert du vendredi soir (Rire).

Lui aussi, il est super technique, il a un gros cardio et une rapidité écœurante.

Ma seule récompense, lors de ces assauts, c’est de l’avoir touché trois ou quatre fois.

J’aime beaucoup boxer avec lui parce qu’il est très pédagogue, il explique, il me montre où j’ai faux, il n’est pas là pour me montrer qu’il est le plus fort sur le ring, on le sait !

Il est juste là pour prendre du plaisir, et partager son savoir, lui, et les autres, ont cette mentalité là, c’est pour ça que j’apprécie ce club, on doit sûrement tout cela au coach Maurice !

Furax Barbarossa

Est-ce que tu as eu l’occasion de faire de la compétition, de combattre sur un ring ?

Non jamais, tu le sais aussi bien que moi, monter sur un ring cela demande beaucoup de sacrifices, énormément de temps passé à suer sous les coups. Moi, j’ai dû mettre très tôt ma force ailleurs, je n’ai jamais pu être assez régulier pour pouvoir prétendre monter sur un ring…

 

Que t’apporte la pratique du Muay Thaï ?

Cela m’a zénifié à une époque où dehors j’avais tendance à m’emporter pour un rien, et clairement cela m’a aidé à canaliser mon énergie. Je ne me sens jamais aussi bien qu’en sortant de la salle, même si l’arcade est gonflée (Rire).

 

Le Muay Thai, c’est dur comme sport, il y a les coups de coude, les coups de genoux, tu aurais pu choisir une autre forme de boxe, pourquoi le Muay Thai ?

Tu viens justement de mettre le doigt dessus, j’aime la boxe Thaï parce qu’il y a les coudes et les genoux ! J’avais un petit niveau en boxe anglaise et je voulais absolument rentrer d’autres enchaînements.    Voilà aussi pourquoi je m’intéresse à d’autres sports de combat comme le Wing Chun ou le Jujitsu.

Bastard Prod

Furax, Toxine, Sendo et 10vers

Le côté Art Martial du Muay Thaï c’est ce qui t’intéresse aussi ?   

Bien sûr, tout ça génère des valeurs que je veux partager, le respect, le dévouement, l’humilité, c’est l’une des plus belles histoires humaines 

Tu aurais aimé faire une carrière dans la boxe ?

Franchement, je ne sais pas trop si c’est dans la boxe. Mais oui, j’aurais aimé faire carrière dans le sport, ça c’est sûr…

 

Est-ce que tu es déjà parti en Thaïlande pour t’entraîner dans un camp de boxe ?

Non, je n’ai jamais encore eu cette chance.

Mais Maurice va tous les ans en Thaïlande avec quelques combattants du club, nous avons souvent parlé pour que je l’accompagne, cela se fera sûrement un jour, j’espère…

 

Tu connais des champions Thaïlandais ?

Oui quelques-uns, je regarde beaucoup de combats, après pour te citer les noms, là ça va être un peu compliqué.

Mais Buakaw et Saenchai restent légendaires. classique !

 

Est-ce que tu vas parfois assister à des galas de boxe Thaï ?

Ce sont des événements qui se déroulent le week-end et moi je suis souvent en concert, donc c’est un peu compliqué.

Mais il m’est arrivé d’accompagner le club dans des galas de la région.

J’ai eu la chance de devenir homme de coin et d’être au plus près du combat, j’en garde de supers souvenirs !

Furax Barbarossa

Tu connais des grands champions d’aujourd’hui ou de l’époque, quels sont ceux que tu apprécies ?

Je suis de l’ancienne école, j’ai été élevé aux combats du grand Ramon Dekker et autres Ernesto Hoost.

En France on avait Dida, aujourd’hui, il y a Jimmy Vienot (Champion du Lumpinee, champion du monde de Muay Thai WMC, WBC, WPMF, IFMA) qui envoi du bois.

je trouve, il y en a tellement, et comment ne pas citer Anissa Meksen (18 fois championne du monde, 5 fois championne du monde du Glory, 5 fois championne d’Europe, 11 fois championne de France) et sa carrière incroyable.

J’en place une pour le poto Morgan Adrar (Champion du monde de Muay Thai WBC, champion d’Europe de Muay Thai WBC, WMC, WFC), un grand champion sur le ring et en dehors !

 

Est-ce qu’il a des boxeurs qui t’ont marqué par leur carrière ou leur combat ?

Ah ceux que je t’ai cité on fait des combats légendaires. Mais Dany Bill (8 fois champion du monde de Muay Thai) était à mes yeux le plus impressionnant, sa vision du jeu était folle, il anticipait tout.

J’aimais la puissance qu’il dégageait, ses balayages étaient monstrueux, toujours dans le bon timing !

Tu es entré à quel âge dans le mouvement Hip Hop ? Tu as commencé directement par être MC ?

Ça dépend, si tu considères que l’on entre dans ce mouvement à partir du moment où l’on écoute du rap alors j’y suis entré vers 10 ans.

Sinon, si tu considères que le graffiti et la dégradation de mobilier urbain font partie du mouvement hip-hop alors j’y suis entré quand j’avais 14-15 ans (Rire).

J’ai commencé à rapper et à écrire sérieusement quand j’avais 22 ans, je crois, en parallèle, je faisais des prod et je taquinais aussi les platines. 

 Chaine YouTube Furax Barbarossa Officiel

D’où vient cette atmosphère spéciale que tu arrives à faire ressentir dans tes morceaux et tes clips vidéos ?

Je ne peux pas te dire mon ami, on trimballe tous des valises différentes, les miennes sont lourdes et sombres, et quand j’écris je ne vais pas puiser ailleurs que dans mes bagages…

 

Quand on écoute et regarde tes clips on a l’impression que ce sont des minis films, quelles sont tes inspirations pour la réalisation de tes clips vidéos ?

En terme d’image, je pense être inspiré par le cinéma en général.

Je bouffe du film et du documentaire.

Après, pour la réalisation, je m’adapte en fonction du morceau à cliper. Pour ça, je travaille avec Chill avec qui je développe les scénarios de manière très cinématographique parce que c’est ce qui me parle le plus.

Peux-tu, en quelques phrases, faire découvrir ton dernier album et donner l’envie de t’écouter aux personnes qui ne connaissent pas Furax ?

Ce n’est pas un album, c’est un EP 4 titres, donc pour ceux qui découvrent c’est le format idéal !

C’est un petit avant-goût de l’album qui se prépare. C’est assez sombre, mais ceux qui cherchent bien y trouvent un peu d’espoir…

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Tu es membre et fondateur de Bastard Prod, une référence dans le milieu du hip-hop français, tu peux nous en parler ?

Co-fondateur pour être plus juste, au début avec Toxine puis Sendo et 10vers dans la foulée.   

Je n’ai pas assez de recul pour te dire si nous sommes une référence mais à l’entendre c’est plutôt sympa, en tout cas cela fait plus de 10 ans que l’on écume toutes les scènes de France, de Belgique, de Suisse et autres…

On a créé une relation forte avec un public de fidèles avec lequel on partage le même kiff pour les concerts sauvages. Bastard Prod, c’est encore une autre histoire humaine qui se vit en Live !

Bastard Prod Toulouse

Chaine youtube Bastard Prod

 

Vous travaillez en tant qu’indépendant, comment cela se passe-t-il au niveau des albums ?

Alors oui, moi, j’ai signé chez Jardins Noirs. Mais avec Bastard Prod nous sommes indépendants.

Pour faire un album, il nous suffit juste de l’enregistrer en studio et trouver un deal avec un distributeur pour le presser et le distribuer.

 

Être indépendant c’est un choix ?

Au départ c’était un choix. Mais tout le monde ne peut pas grimper les étages en restant indépendant.

Ce n’est pas facile, j’ai la chance d’être aujourd’hui épaulé par Jardins Noirs.

Je peux me consacrer qu’à l’artistique et cela change beaucoup de choses pour moi…

 

Comment s’est fait la rencontre avec SCH ?

C’est Guilty de Katrinasquad qui a proposé mes services pour écrire les interludes sur l’album de SCH

Est-ce qu’il va y avoir des collaborations ensemble sur un morceau musical ou dans un clip ?

Ça me paraît compliqué, je te parlais d’étages tout à l’heure et nous ne sommes pas encore au même endroit, mon ascenseur me fait galérer (Rire).

 

Le Hip-Hop et le Muay Thai font souvent bon ménage, tu connais d’autres rappeurs qui pratiquent le Muay Thai ou qui aiment cet art martial ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de similitudes entre notre musique et ce sport de combat, enfin moi, je le vois comme ça.

On passe des années à travailler la technique, nos gammes, la stratégie de combat, dans l’ultime but de devenir maître dans notre discipline.

Dans mon entourage, je ne connais pas beaucoup d’MC qui pratiquent la boxe Thaï, à part 10vers, Alipolva… 

As-tu une petite anecdote à nous raconter qui t’es arrivée dans le Hip-Hop ?

Oh je crois qu’il faudrait écrire un livre pour toutes les citer, il y en a de toutes les sortes, un jour peut-être.   

Mais je me rappelle de ces concerts qu’on faisait à nos débuts, un soir, on jouait dans une pizzeria sur des palettes qu’on avait empilées, devant 4 pélos, tous bourrés, accoudés au bar, qui nous tournaient le dos en parlant du tiercé de la veille.

On s’était fait payer en pizzas et le plus triste c’est qu’ils nous les amenaient pendant le live, une par une.

Cela nous a fait marrer…

Pour la prochaine fois, je vous parlerais de cette fois où un ingé son pendant des balances m’a demandé de ne pas faire de B et de P au micro parce que ça craquait un peu…

 

Quelle est ton actualité dans le Hip-Hop ?

J’ai 2 EP tout frais en rotations sur les plates-formes : À l’isolement et Cha O Ha, et je finalise un album qui devrait voir le jour début 2021.

En espérant que je puisse aller le défendre sur scène avec ces gens qui m’ont donné la force de le faire !

 

Un titre que tu aimes d’un album Hip Hop américain à faire découvrir à nos lecteurs ?

Metal lords, Eto feat Vinnie Paz etc…

 

Et un album français ?   

A l’heure qu’il est De L’hexaler   

 

Tu veux ajouter quelque chose ?

Désolé pour les pavés, j’avais l’inspi (Rire)

Force et courage à vous ainsi qu’à tout(e) les Combattant(e)s,   

Renforcer le corps, polir l’esprit, et que la paix nous accompagne !

 

Merci beaucoup et Chookdee (Bonne chance) pour tes futurs projets !


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RAP SESSION : « Les yeux fermés »

Furax Barbarossa, Scylla & L’Hexaler

A l’isolement

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