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LA PRÉPARATION MENTALE (COACH FABRICE ALLOUCHE)

Temps de lecture : 6 minutes

LA PRÉPARATION MENTALE

par Fabrice ALLOUCHE

La Star du K1 Jérôme Le Banner et le grand Champion Satoshi Ishii (Champion Olympique de Judo en 2008) avec Fabrice ALLOUCHE en stage de préparation physique à Los Angeles cet été 2012 !

Ma devise : Ne jamais douter,  croire en soi et ce transcender pour atteindre son objectif !

La préparation mentale, à quoi ça sert ? Que se cache – t – il derrière ce terme ?
Le but de la préparation mentale est d’amener le sportif à être prêt  pour atteindre son objectif. Il s’agit de le mettre dans des conditions optimales afin qu’il puisse réussir. Quelles sont donc les conditions parfaites pour réussir ? Un bon mental vous répondront certains sportifs !

 

 

Qu’est ce qu’un bon mental ?
La confiance en soi, l’enthousiasme et la capacité à rester positif en dépit des difficultés sont autant d’éléments importants pour réussir sur le long terme. Ces 3 éléments permettront en tout cas au sportif de rebondir lors de passages difficiles (comme une blessure, une non sélection, une contre performance…)
Un bon mental c’est aussi savoir gérer ses émotions, les apprivoiser pour mieux les maîtriser.
Il ne s’agit pas d’avoir zéro stress mais plutôt la juste poussée d’adrénaline qui nous permet de nous dépasser lors de situations perturbantes voire supposées extrêmes.
Or, la compétition peut être considérée comme une situation extrême car les compétiteurs demandent à leur corps de fournir des efforts plus intensifs avec parfois une prise de risque inhabituelle.
Ils mettent aussi en péril leur « mental ». Pourquoi continuer quand le corps dit stop ?
Le sportif serait  il maso ? Non, car la douleur physique qu’il peut ressentir à un moment donné n’a rien avoir avec la douleur qu’il pourrait ressentir s’il se blessait.
Le corps s’habitue à l’effort, la tête aussi. Tout est  une question d’entraînement adapté.
La préparation mentale suppose donc d’avoir un objectif précis.
Elle nécessite aussi une bonne connaissance de soi  (de son corps et de sa psychologie) . Ainsi, la préparation mentale sera plus pointue avec des athlètes ayant déjà plusieurs années de pratiques. Ils connaissent leur corps, ils connaissent leurs réactions, ils connaissent leurs adversaires ou équipiers, ils connaissent l’épreuve pour laquelle ils se préparent.
La préparation mentale fait aussi référence à la notion de concentration. Il s’agit de rester concentrer sur l’objectif, pas forcément objectif de résultats, mais plus le ou les objectifs intermédiaires (les étapes) qui permettent d’atteindre l’objectif ultime.
Elle peut être comparée à un conditionnement. Il s’agit de se conditionner ou de conditionner le sportif à agir et à penser d’une certaine façon lors de l’épreuve dit d’objectif.
Ce conditionnement peut se faire la veille de l’épreuve mais peut aussi se travailler plusieurs semaines avant. En effet, si le sportif manque de confiance, il s’agit avant tout de travailler sur ce thème.
La veille de l’épreuve, le sportif réalisera bien plus une visualisation de ce qui pourrait se passer le lendemain. Une sorte d’échauffement mental afin d’ancrer les meilleurs gestes, la meilleure technique, tactique, dans les méandres de son cerveau pour le reproduire tel un automatisme, le jour J. Une sorte de cheminement huilé qui évite les hésitations, les doutes et qui installe l’athlète sur les rails du succès.

 

Malick Niang à l’entraînement, grand espoir de la lutte sénégalaise avec frappe en discussion avec Fabrice Allouche

 

la visualisation ?
La visualisation consiste à s’imaginer le déroulement de l’épreuve en vue de se préparer mentalement à cette dernière. Il s’agit en fait de se raconter une histoire en étant le plus réaliste possible. D’où l’importance de bien se connaître, mais aussi de connaître la compétition (date, lieu, horaire, repérage du parcours, météo…)
Elle utilise le VAKOG, c’est-à-dire le visuel, l’auditif, le kinesthésique (les sensations), l’olfactif et le gustatif.
Bien entendu nous n’accordons pas tous la même importance à tous ces sens.
Une personne à dominante auditive sera plus sensible au bruit de l’environnement (comme le bruit de la pagaie dans l’eau pour un kayakiste), celle à dominante visuelle s’attardera sur des détails du paysage, le kinesthésique sera centré sur ses sensations musculaires ou /et articulaires. Certains sportifs abordent également des détails olfactifs (l’odeur des pommades chauffantes, de la transpiration dans les vestiaires, de l’iode pour le nageur) et gustatifs (le petit goût du sang lors d’un effort intensif).
Pour pratiquer de manière optimum cette visualisation, il s’agit de se mettre en état de relaxation. Pour quelle raison ?
Durant cet état, notre cerveau ne fait pas de distinction entre le passé, le présent et le futur. Il vit la situation imaginée comme si elle existait réellement, un peu comme lorsque vous rêvez. Mais vous êtes conscient de ce que vous vivez. Donc vous vous en souvenez et surtout vous êtes acteur.
Puis lorsque vous vous sentez suffisamment relâché et concentré sur vous, vous allez simplement vous raconter votre histoire. Par contre il ne s’agit pas de se mentir à soi même, sinon nous tombons dans le domaine du rêve.

 

Présent au coté de Johan Fauveau pour son combat contre Farid Villaume, la présence de Fabrice Allouche avait permis à Fauveau, toucher durement au 1er round, de ce surpasser mentalement pour faire les 5 rounds !

 

Lors de la visualisation, soyez positif.
Attention donc aux négations comme : « je n’ai pas peur ». Si vous pensez cela c’est que forcément vous avez peur !
Tenez donc un discours positif comme « je suis calme » ou donnez vous des solutions comme « je sens que mon cœur accélère, je commence à stresser… je respire plus lentement, en pensant bien à souffler pour évacuer ce stress… »
Les termes employés sont capitaux car ce sont eux qui vous conditionnent et surtout vous les mémorisés. Ces termes pourront donc avoir une influence sur votre manière de penser et de vous comporter. Votre attitude en compétition peut s’en trouver modifiée.
Lorsque vous vous préparez ainsi mentalement, vous jouez, en quelque sorte, avec la fonction économique de votre cerveau.
Ce dernier ne peut pas tout analyser tout le temps, sinon il exploserait.
Il fonctionne donc en utilisant sa mémoire, c’est-à-dire tout ce que vous avez appris (des gestes techniques mais aussi les émotions qui y sont associées, des mots entendus…)

C’est là qu’intervient donc l’expérience.

Un sportif expérimenté a forcément plus d’éléments en mémoire que le débutant : il analysera donc plus rapidement la situation et il aura aussi plus de choix possible.
Lorsque vous réalisez une préparation mentale, votre cerveau mémorise la situation imaginée. Et lorsque vous vous retrouverez dans la situation réelle, il va chercher dans sa mémoire s’il n’a pas déjà rencontré ce type de situation. Et que va t’il trouver ? Les éléments de votre préparation mentale de la veille. Il va donc chercher à faire une sorte de « copier – coller » de votre vécu sur la situation réelle.
Donc plus vous serez réaliste et proche de ce qui pourrait se passer, plus vous aurez des chances de reproduire au plus près ce que vous avez imaginé.
Cette explication peut aussi vous amener à vous interroger sur : « mais lorsque je fais des erreurs, que se passe t’il ensuite ? » Votre cerveau a mémorisé l’erreur et si vous ne cherchez pas d’autres solutions, vous aurez tendance à la répéter.
Ceci est valable dans le sport mais aussi en dehors, et notamment dans notre vie relationnelle et affective.
Pour clore sur ce thème de la préparation mentale, je dirais qu’elle est forcément personnalisée. Chaque individu est unique et vit son sport et sa compétition à sa manière.
Apprendre à se préparer mentalement est possible. Ne parle t’on pas d’entraînement mental. Par contre, attention à ne pas devenir esclave de cette technique. Vous n’êtes pas un robot, ni une machine. Être spontané, réactif cela veut déjà signifier que vous avez confiance en vous. C’est l’une des clés de la réussite.
La relation d’aide : Instaurer un espace propice à la parole, l’écoute, la réflexion et la prise de recul – Accepté d’être accompagné sur le renforcement de ses points forts et l’amélioration de ses axes de progrès. « Tout le monde a besoin d’être accompagné mais tout le monde ne le sait pas » L’Entraînement et la Préparation mentale : Cultiver, maintenir, expérimenter les habiletés permettant de développer les procédures et les stratégies visant à améliorer et à optimiser les performances (à court, moyen et long terme).
Le mental : Pilote de la performance. 
Le coaching mental vise à lever les freins psychologiques à la performance (stress, peur, croyances limitantes) et à mobiliser les ressources (confiance en soi, motivation, croyances aidantes).
Pour conclure ma devise quand je boxais à haut niveau = Ne jamais douter, Me transcender et M’imposer !

Connaissance de soi : les messages contraignants


Dans la hiérarchie complexe des petites manies auto dictatoriales et limitantes que la société bien pensante et normative tient à nous inculquer (à coups de gifles s’il le faut, parce que, hein, ça n’a jamais fait de mal à personne), les messages contraignants sont les vassaux obéissants de l’oligarchie suprême, les croyances limitantes, situés pile poil entre l’obligation et le jugement.
Message contraignant : sois belle et tais-toi !

Les messages contraignants : Hérités de notre éducation, ils sont issus des expressions et injonctions que nous avons entendus fréquemment dans notre enfance, et qui étaient la condition sine qua non de l’obtention de la reconnaissance de nos parents, ou du moins des personnes qui nous ont élevés, et/ou qui ont participé à notre éducation, comme nos professeurs, par exemple.
Un double effet pervers

 – Ils régissent nos comportements bien malgré nous et parfois aux dépends de ce qui est bon pour nous.
 Nous sommes une combinaison unique de ces messages et nous accordons à chacun un degré d’importance et de nécessité très variable qui ne favorise pas l’universalité de la distinction entre ce qui est “bien” et ce qui ne l’est pas, alors qu’un message contraignant détermine nos attentes vis à vis des autres. La contradiction entre les deux peut s’avérer franchement problématique!Nous voilà donc en route vers tout un tas de conséquences réjouissantes: frustrations, malentendus et incompréhensions, insatisfactions, dégoût, jugement, dévalorisation, pression subie ou exercée etc.
 Les messages contraignants sont donc à la fois cause et conséquence du stress. 

Cependant, rappelons-nous que nous avons les qualités de nos défauts : à chaque driver correspond des aptitudes spécifiques. L’idée est donc, comme toujours, non pas d’éradiquer purement et simplement un comportement qui peut s’avérer bénéfique dans certaines situations, mais plutôt d’en garder ce qui nous convient et de modifier ce qui ne nous convient pas.

Cinq messages contraignants, ou drivers :


« Sois fort
 » Hérité de discours du type “il faut être courageux”, “un grand garçon ne pleure pas”, “ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts” etc.


Difficultés : Le sois fort évite de montrer ses émotions, pense qu’il doit se débrouiller seul, toute autre façon de faire serait un aveu de faiblesse. Il a tendance à être rigide et intolérant et méprisant envers ceux qu’il considère comme des faibles.


Bénéfices: résistant à la pression et doué pour trouver des solutions et gérer des situations de crise.

« Sois parfait
 » Hérité de discours du type : “tu peux mieux faire”, “c’est pas mal mais j’attendais mieux de toi”

Difficultés : Le sois parfait est perfectionniste, insatisfait et exigeant, il craint le jugement et le manque de contrôle.


Bénéfices : travailleur, capable de nombreux accomplissements, produit un travail d’excellente qualité.

« Fais plaisir »
 Hérité de discours type “fais plaisir à ta mère”, “tu me fais de la peine”, “ne sois pas égoïste”, “sois gentil, je suis fatigué” etc.


Difficultés : Le fais plaisir craint de décevoir, il se laisse envahir par les autres, recherche l’approbation, ne sait pas dire non. Il est susceptible et se sent facilement victime de son dévouement.


Bénéfices : de bonne compagnie, empathique et altruiste.

« Dépêche toi » Hérité de discours type “arrête de traîner”, “tu es trop lent” etc.

Difficultés : agité et impatient, le dépêche-toi se met beaucoup de pression pour en faire toujours plus. Il s’ennuie facilement et préfère la rapidité à la qualité. Prend en charge plus que ce qu’il peut faire.

Bénéfices : peut honorer des délais très courts, se met en mouvement rapidement.

« Réactif » Hérité de discours du type “donne-toi un peu de mal”, “à vaincre sans effort on triomphe sans gloire” etc.


Difficultés : Le fait des efforts pense que toute réussite valable passe par des tâches pénibles. Il a tendance à compliquer les choses et à penser que les autres sont paresseux. Il est insatisfait et craint la critique.


Bénéfices : patient et persévérant, donne le meilleur de lui-même et est prêt à aider les autres.

« Fais des efforts » Hérité de discours du type “donne-toi un peu de mal”, “à vaincre sans effort on triomphe sans gloire” etc.

Difficultés : Le fait des efforts pense que toute réussite valable passe par des tâches pénibles. Il a tendance à compliquer les choses et à penser que les autres sont paresseux. Il est insatisfait et craint la critique.

Bénéfices : patient et persévérant, donne le meilleur de lui-même et est prêt à aider les autres.

Fabrice ALLOUCHE

Préparateur physique et coach mental de renom qui s’occupe notamment du groupe NTM, José Garcia, des boxeurs « les lions du cirque d’hiver » Rachid Jkitou et de l’invaincu Jean-Paul Mendy

Diplôme : BTS en diététique, préparateur physique

Ancien champion de boxe Professionnel

(Champion du Monde et d’Europe de Kick Boxing, Champion d’Europe de Boxe Thai)

contact: coachstyle@yahoo.fr

www.fabriceallouche.fr