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CINDY SILVESTRE

Temps de lecture : 6 minutes

Interview de CINDY SILVESTRE

by Serge TRÉFEU (2022)

Bonjour Cindy. Comment vas-tu ?

Cindy Silvestre : Je vais très bien et toi !

Dans quel coin de la France tu as grandi ?

J’ai grandi dans le Haut Jura, dans un tout petit village de 80 habitants

Quels sont les sports que tu as pratiqué avant la boxe ?

J’ai pratiqué l’équitation à haut niveau, j’étais sur un cheval à 3 ans !

Puis, sur un coup de tête, j’ai voulu faire de la boxe aux alentours de mes 13 ans

Comment tu as découvert le Muay Thai ?

J’ai découvert le Muay Thaï en regardant des vidéos de champions comme Saenchaï, Ramon Dekkers…etc.

Je n’avais pas de clubs qui proposaient du Muay Thaï autour de chez moi. J’ai découvert le Muay Thai sur le ring un peu par hasard, car lors d’un championnat de région où j’étais engagée en Full-Contact, la seule adversaire possible était en Muay Thai. Mon entraîneur de l’époque (ATBC) a accepté ce combat en Muay Thai (Alors que je n’en avais jamais pratiqué), c’était du « sur le tas » comme on dit (Rire).

D’ailleurs, après cette victoire, ce coach a ouvert une section de Muay Thai sans en avoir jamais pratiqué (Ce n’est pas bien)…

Qu’est ce qui t’a attiré dans ce sport ?

Le clinch (Rire). C’est ce que j’aimais le plus regarder, et c’est ce qui m’attirait le plus !

Et c’est d’ailleurs toujours ce que je préfère

Dans quel club tu as débuté la boxe ? Avec quel entraîneur ?

J’ai débuté par la Boxe anglaise au Ring Atlétique Lédonien, et l’entraîneur s’appelait Serge Pantel. Dans ce club, il y avait aussi une section pied-poing (Full-Contact) que j’ai rejoint petit à petit.

Ensuite, mon club était un club loisir ATBC. Mais j’allais apprendre le Muay Thai en Thaïlande…

Quels champions il y avait dans ce club ?

Au RAL, il y avait des champions comme Nicolas Fargette (En boxe anglaise), ou les frères Lacombe en Full-Contact

Aujourd’hui, tu es dans quel club ?

En France à la Team Djérinté (91), et en Thaïlande le « The Fight Club Muay-Thaï »

Est ce qu’il y a des champions et des championnes de Muay Thai qui t’ont inspiré au début de ta carrière ?

Au début de ma carrière, je dirais Saenchaï et Pakorn

A quel âge tu as fait ton premier combat et comment s’est passé ce premier combat ?

Mon premier combat était en Full-Contact, vers 14/15 ans et j’ai gagné.

Mon premier combat en Muay Thaï, c’était justement ce fameux championnat sans aucune pratique avant, et j’ai gagné aussi

Quel est le premier titre que tu as remporté ?

Hors-Professionel : Championne de Franche-Comté Junior en 2011

Professionel : Championne du Monde WMO en 2016

Tu as été souvent en Thaïlande pour t’entraîner et combattre, en quelle année tu es partie en Thaïlande pour la première fois ?

Ma première fois en Thaïlande a été en 2015

Dans quels camps tu as été t’entraîner en Thaïlande ?

Je suis allée dans des camps comme le Lukpthufah, le Yodyut Samui, Le Chuwatthana, le Talingngam.

Et puis maintenant, je passe une grosse partie de l’année au The Fight Club (Province de Samut Prakan)

Cindy Silvestre avec Meechai Junkaew, l’entraîneur en chef du Talingngam Gym qui était entraîneur en chef du fameux camp Meenayothin de Bangkok
Le camp The Fight Club a adopté la championne française. Elle combat en Thaïlande sous les couleurs de ce camp

Est ce qu’il y avait des combattantes dans ces camps ?

Au Lukpthufah et au Yodyut Samui, il y avait des filles.

Dans le camp où je suis, le TFC, je suis la seule fille…

Est ce que tes premiers entraînements dans ces camps ont été difficiles, tu t’es facilement adaptée aux conditions de vie thaïlandaises ?

Ce sont les conditions de vie françaises avec lesquelles j’ai du mal (Rire).

J’ai toujours aimée les deux entraînements par jours, les longues séances de clinch, le fait de vivre au camp, donc je suis comme un poisson dans l’eau

Tu peux nous parler de ton premier combat en Thaïlande et comment cela s’est passé ?

C’était une finale de Championnat du monde WMO, à 57 Kg, à l’époque. Le premier round a été compliqué, car la thaïlandaise était très lourde et j’ai pris un High Kick dans les premières secondes. Puis, les quatre rounds suivants, j’ai avancé sur elle et je l’ai débordé en anglaise, j’ai gagné par décision !

Combien de combats tu as effectué en Thaïlande ? Dans quels stadiums ?

En Thaïlande, je dirais une quinzaine de combats.

J’ai combattu au National Stadium, au Thaï Fight, au Super Champ, au Muay-Thaï Hardcore, et les IMTF à Ayuthaya

Les combattantes ont maintenant le droit de combattre dans le mythique stadium du Lumpinee, tu aimerais combattre dans ce stadium ?

J’ai eu un peu de mal à m’y faire que les combattantes y soient acceptées, et j’y combat le 26 mars…

Quelles sont les combattantes thaïlandaises que tu as affronté ?

Je ne me souviens pas de certains noms, Non Par Surinam (Victoire), Anlay Somglunkun (Victoire), Thananchanok Kaewsamrit (Victoire), PhayaSingh PhuketSinghMuayThai (Défaite), Petchjeeja Lukjaoporongtom (Défaite), Supphanika Tanchoem (Victoire)

Que penses-tu des boxeuses thaïlandaises ?

Elles cut bien (Rire). On a toujours l’impression qu’elles ne sont plus les mêmes sur le ring qu’à la pesée.

Sinon, c’est un peu comme partout, il y a des styles de plus en plus différents, des Fimeu, des Muay Bouk, des Muay Pam, des Muay Khao, chaque combat est différent

Tu t’intéresse à la culture thaïlandaise ?

Oui, surtout depuis que j’y passe beaucoup de temps à l’année. J’apprends d’ailleurs la langue actuellement

Quels sont tes champions thaïlandais préférés ?

Petchbonchu, Pakorn, Daraeg, Samson Issan, Rittewada

Combien de combats tu as fait jusqu’à maintenant ?

En professionnel, 107 combats pour 70 victoires et 37 défaites.

En amateur et semi-pro, je dois avoir environ 40 combats (Toutes disciplines confondues) avec environ 30 victoires pour 10 défaites

Quel a été jusqu’à aujourd’hui ton combat le plus dur ?

Contre Ruth Adshdown, j’étais une toute jeune Pro et elle était déjà la première femme à avoir une ceinture WBC Diamond.

Elle était très dure et très puissante. Je lui ai cassé le nez sur un coup de coude au quatrième round, ça été une très belle guerre, mais elle a pris la victoire aux points…

Ton meilleur souvenir de combat ?

Mon combat contre Thanonchanok Kaewsamrit, c’était quelques jours avant le 1er confinement. Un combat prévu à 51 Kg, elle était à 54 Kg, le combat a d’ailleurs failli ne pas se faire.

Le meilleur souvenir parce que le match s’est déroulé exactement comme nous l’avions planifié, une très belle victoire contre une superbe Fimeu !

Quelle est ta technique préférée en combat ?

Le clinch ! Et les Low Kick, car je suis petite avec des cuisses « trapues »

Tu as remporté plusieurs titres mondiaux, tu peux nous dire contre quelle adversaire et à quelle date ?

Titre mondial WMO en – 57 Kg contre Nongoum Por Niramon en 2016, titre intercontinental ICO en – 53 Kg 500 contre Antonella Zizzi en 2016, titre mondial WMO en – 57 Kg contre Anlay Somglunkun en 2017, titre mondial ISFA en – 54 Kg contre Tamara Platter en 2017, titre mondial WTFF en – 55 Kg contre Sarah Vuelnes en 2017, titre mondial WMO en – 54 Kg contre Tchai Xnong en 2018, titre mondial AFSO en – 53 Kg 500 contre Laura Torre en 2018, titre mondial IMTF en – 51 Kg contre Supphanika Tanchoem en 2019

Cindy Silvestre collectionne les ceintures mondiales

Tu es surnommée « Cyborg », d’où te vient ce surnom ?

Je suis née grande prématurée, j’ai dû me battre quand j’étais petite alors j’ai toujours eu ce côté « super héroïne », et puis lorsque je suis dans un coin je réponds « Oui, Oui, Oui » comme un robot.

Du coup quand on mixe les deux ça fait « Cyborg » !

Quelles sont pour toi les combattantes actuelles les plus fortes dans ta catégorie ? Est ce qu’il y en a une en particulier que tu aimerais affronter ?

Chez les 50-52 Kg en Muay Thai, il y a Petchjeeja, Lara Fernandez, Dani Fall.

Chez les 52-54 Kg en Muay Thai, il y a Iman Barlow, Stamp Fairtex.

J’aimerais beaucoup ma revanche contre Petchjeeja. Mais sinon j’accepte tout le monde entre 50 et 53 Kg, tant que les conditions sont bonnes pour les deux boxeuses

Les deux grandes championnes Souris Manfredi et Anissa Meksen sont dans ta catégorie, tu souhaiterais les affronter ?

J’accepte tout le monde en Muay Thaï entre 50 et 53 Kg, tant que les conditions sont bonnes pour les deux boxeuses, donc, si ces combats me sont proposés, je prends

Que penses-tu du niveau du Muay Thai féminin en France ?

Alors, comme je boxe beaucoup à l’international, j’avoue ne pas connaître à 100 % les nakmuayin française.

Mais je sais que nous avons des futures championnes comme Nour que tu as interviewé, Célia Sarraute, et nous avons aussi des très bonnes boxeuses comme Anaëlle Angerville.

Le Muay Thai féminin français, ce qui lui faudrait pour être performant c’est « moins de protection », et des juges de Muay Thai (Je ne généralise pas, nous en avons quand même)…

Est ce que pour toi, en France, les combattantes ne sont pas assez misent en avant dans les galas ?

Je suis professionnelle depuis 2016, j’ai boxée 107 fois, donc, il y a de la place pour les filles.

Nous voyons de plus en plus de combats féminins même sur les grosses promotions, et même des galas 100 % féminin, il y a du mieux.

Je pense qu’il est important que chaque organisation mettent au minimum deux combats féminins par plateau…

Est-ce que tu travailles où arrives tu à vivre grâce à la boxe ?

Je travaille à côté, car je tiens à m’épanouir également à côté du Muay Thai.

Je suis Responsable relations entreprises dans une école d’ingénieur (Je peux donc télé travailler lors des périodes où je suis en Thaïlande)

Quels sont tes objectifs pour l’année 2022 ?

Boxer ! En prenant le plus de victoires bien sûr.

J’ai toujours aimé mon gros rythme de combat, avec des saisons très chargées, j’ai quasiment fait toutes les organisations que je voulais, je prends chaque combat très au sérieux, je veux donc Boxer.

Pour finir par être la Number One des 50 Kg !

Est ce que tu veux ajouter quelque chose ?

Je voudrais te remercier, c’est un honneur d’avoir répondu à tes questions.

Je voudrais remercier mes coachs (Français et thaïlandais) pour tout ce qu’ils font pour moi.

Et je voudrais remercier toutes les personnes qui me supportent (Dans tous les sens du terme surtout quand je suis en diète « Rire »), et qui me permettent de vivre cette vie !

The Cyborg ne refuse personne, Cindy Silvestre est une championne qui aime les challenges, les grands défies ne l’effraient pas.

Elle a affronté des redoutables championnes telles que la thaïlandaise Petchjeeja Lukjaoporongtom, la grande gagnante du Thai Fight 2021, l’ukrainienne Lena Ovchynnikova (Championne du monde WBC et WKF), les killeuses anglaises Iman Barlow (Championne du monde WPMF et S1) et Ruth Ashdown (Championne du monde WBC et WBC Diamond).

Cindy Silvestre est une guerrière des rings qui recule rarement, son style plaît beaucoup aux promoteurs

Cindy Silvestre est une boulimique de l’entraînement, elle n’hésite pas à rester de longues périodes en Thaïlande pour combattre le plus possible, c’est une véritable passionnée de son sport.

French Cyborg effectue toujours un beau Ram Muay avant ses matchs

Son prochain combat aura lieu dans le plus célèbre des stadiums de Bangkok, le stadium du Lumpinee. Un stadium qui a longtemps été interdit aux combattantes féminines. La championne française compte bien inscrire son nom dans le temple du Muay Thai !

CINDY SILVESTRE

Date de naissance : 12 février 1993

Poids : 53 Kg

Taille : 1m60

Nombre de combat : 107. 70 victoires, 37 défaites.

Titre : Championne du monde IMTF en – 51 Kg (2019), championne du monde AFSO en – 53 Kg 500 (2018), championne du monde WMO en – 54 Kg (2018), championne du monde WTFF en – 55 Kg (2017), championne du monde ISFA en – 54 Kg (2017), championne du monde WMO en – 57 Kg (2017), championne intercontinental ICO en – 53 Kg 500 (2016), championne du monde WMO en – 57 Kg (2016)

Team : Djérinté et The Fight Club Muay-Thaï