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KAMEL JEMEL MISTER DYNAMITE (Carrière 1990-2000)

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KAMEL JEMEL

« MISTER DYNAMITE »

Kamel Jemel est né le 10 juin 1974 à Paris dans le 20ème arrondissement. Il a grandi en banlieue parisienne dans le quartier de la cité HLM du Pré-Gentil. Un quartier situé à Rosny-sous-Bois dans le département du 93. 

Ses parents, d’origine Tunisienne, avaient 7 enfants et peu de moyen pour les inscrire tous dans un club de sport.

Le jeune Kamel traînait souvent dans sa cité avec une bande de copains, ils faisaient beaucoup de conneries. Kamel Jemel squattait aussi, de temps en temps, le centre culturel du quartier de la cité Les Marmandes. C’est dans ce centre culturel qu’il a découvert la boxe à l’âge de 13 ans.

En 1998, un animateur de quartier, Rachid Bakouche a ouvert une section de boxe au sein du centre culturel Les Marmandes.

Le sport a vite transformé son énergie négative en énergie positive. Kamel Jemel a déclaré “Avant de connaître le sport, j’étais un jeune barbare. Le sport m’a appris à penser différemment. J’ai découvert le plaisir de l’effort, la joie de gagner…” 

Son premier entraîneur, Eric Colette, lui a appris les bases de la boxe, le respect de son adversaire et surtout des bonnes valeurs. 

Par la suite, Kamel Jemel a eu le célèbre entraîneur Abdallah Berrandou comme coach. Kamel Jemel et Abdallah Berrandou ont fait un bout de chemin ensemble.

Kamel Jemel a eu quelques changements d’entraîneurs dans sa carrière, il s’est également entraîné au célèbre club de Saint-Ouen, le RMB Boxing. Il a terminé sa carrière avec Abdel Bedour et Rachid Benmiloud.

Kamel Jemel c’était un V8 qui carburait à la nitro. Il est surnommé “Mister Dynamite”. Il forçait l’admiration du grand public lors de ses combats. Ses accélérations pieds et poings étaient fulgurantes. Il a été l’un des plus gros puncheurs de sa catégorie. Sur ses 121 victoires pour 131 combats, il totalise 97 KO dont beaucoup au premier round !

Sa façon de combattre était plus proche d’un kick boxeur que d’un pur nakmuay. Mais il était aussi à l’aise en boxe Thaï qu’en Kick Boxing ou encore en boxe anglaise.

Après seulement trois mois d’entraînement, Kamel Jemel a fait son premier combat. Il a rencontré un adversaire qui pesait cinq kilos de plus que lui, il a gagné son match aux points. 

A l’époque, son champion préféré était le terrible frappeur thaïlandais Somsong dont il suivait les combats avec passion, Kamel Jemel a vite suivi le même chemin que son idole… 

En 1991, à l’âge de 17 ans, il est parti s’entraîner en Thaïlande dans le camp Sit Or. Ce petit camp était à Pattaya, juste à côté du fameux camp Sityodtong. 

Le Sit Or Gym était l’un des camps les plus réputés de la région. Des grands champions sont sortis de ce camp. Dans les années 90, les champions qui ont fait les beaux jours du Sit Or ont été le redoutable Tappaya Sit Or (Champion du Radja, Champion de la TV7, Champion du Monde WMC) et son frère, le puncheur Yok Thai Sit Or (Champion du Monde WMC, Champion du Lumpinee, Champion du Monde WBA de boxe anglaise) ainsi que le fantasque Ramba Somdet Sit Or (Champion de la TV 7), le neveu des deux frères.

A l’époque, en 1991, il y avait très peu d’étranger qui s’entraînaient dans les camps thaïlandais. C’était des camps à l’ancienne. Kamel Jemel était le seul farang (Étranger), il a vraiment souffert à l’entraînement. Mais il a aussi appris l’humilité en voyant la dure vie que mènent les boxeurs professionnels thaïlandais. Kamel Jemel a vécu une vraie expérience authentique dans ce camp, cela a encore plus renforcé  son amour pour la boxe Thaï.

De retour en France,  à la salle Japy, il a gagné la ceinture de champion de France de boxe Thaï contre Kamla, il a défendu sept fois son titre avec succès. Jusqu’en novembre 1996, il est invaincu en totalisant 33 victoires dont 24 par KO !

Kamel Jemel est devenu un père de famille comblé avec une profession honorable. Il est caméraman pour une chaîne de télévision locale de la ville de Rosny-sous-Bois. En tant qu’employé communal, il a pu concilier la compétition de haut niveau avec son travail. 

En 1997, Mohad Ghédiri, son ami d’enfance, crée une ligne de vêtements intitulée “De la balle” qui a vite séduit les jeunes de banlieue puis de nombreuses vedettes du cinéma et du sport.

Ses meilleurs ambassadeurs sont ses deux amis d’enfance, le rappeur Vibe et le champion de boxe thaïlandaise Kamel Jemel. Kamel Jemel a porté, lors de tous ses combats retransmis sur Canal +, un short sur lequel figurait l’emblème de la marque, une tête encapuchonnée. Les shorts de Kamel Jemel étaient entièrement fabriqués par ce nouveau créateur de mode Hip Hop !

Kamel Jemel a aussi commenté sur la chaîne TV Canal +, avec le commentateur Chistian Delcourt, des grands galas de boxe pieds et poings. Ses interventions justes et pertinentes plaisaient aux téléspectateurs. Après sa carrière, dans les années 2010, pour la chaîne RMC Sport, il a formé un célèbre duo de commentateurs avec son ami le journaliste Kamel Khemili.

Le 23 novembre 1996, à Bobigny, dans un gala organisé par l’ancien champion Khaled Hébieb, Kamel  Jemel rencontre le showman Ramba Somdet Sit Or qui était classé N° 6 au stadium du Radja et champion du fameux stadium TV 7. Le thaïlandais a impressionné le public avec ses facéties sur le ring. Il en fallait plus pour déconcentrer Kamel Kamel, diminué par un rhume, il a fait un grand match face à cet encaisseur hors pairs. Le combat s’est terminé par un match nul.

Les deux combattants se sont retrouvés deux mois plus tard, le 1 février 1997, à l’Arena de Gagny. Ils ont de nouveau effectué un grand combat. Mais au deuxième rounds,  Kamel Jemel a été touché sur un crochet gauche, compté huit, il a perdu ce round. Au final de ce match très serré, les juges ont donné la victoire au thaïlandais.

En 1997, à Prague, Kamel Jemel a  rencontré le champion anglais Maurice Riley qu’il a mis KO au troisième rounds. Cinq ans plus tard, il bat une deuxième fois Maurice Riley par KO au deuxième round. 

Le 30 mai, à Antibes, lors du championnat du monde de boxe Thaï entre Stéphane Nikiema et Van Den Leest, Kamel Jemel a battu le thaïlandais Pimlimit Sitchang.

La même année, il réalise un gros challenge. Sur la Côte d’Azur, au Cannet, dans une grande soirée de Muay Thai, il a affronté le globe trotteur des rings,  Khaled Hébieb (Champion du monde, champion d’Europe). Ce fut  le choc des générations. L’expérience et la puissance de Khaled Hébieb face à la fougue et le punch de Kamel Jemel. Le combat a été superbe, Kamel Jemel a imposé sa vitesse d’exécution dès les premiers rounds. Mais face à l’encaisseur Khaled Hébieb, il s’est fatigué vers le milieu du combat.  Khaled Hébieb a alors imposé son rythme et dominé Kamel Jemel, surtout en technique de corps à corps. Kamel  Jemel s’est incliné honorablement aux points…

Le 24 avril 1998, à Thiais, Kamel Jemel a  battu le redoutable frappeur Ali Oubaali,

Au Bataclan, dans une grande soirée de boxe Thaï, il a battu le thaïlandais Ponsak qui était classé dans les deux plus grands stadiums de Bangkok, le Radja et le Lumpinee. 

En mars 2000, il combat dans le show de Las Vegas où le match vedette était la star Jérôme Le Banner contre Paris Vassilikos. Kamel Jemel a mis KO au 1er round le champion américain Richard Kostuck.

Cinq mois  plus tard, de nouveau à Las Vegas,  il a rencontré le guerrier thaïlandais Attachaï Fairtex. Surnommé « Say Theowadaa » (L’Ange gaucher), Attachai a été champion du Lumpinee en 122 lbs et champion du monde WMC en 108 lbs. C’était un excellent technicien avec une très bonne boxe anglaise. Attachai a surpris Kamel Jemel au troisième round avec un fulgurant High Kick. Compté huit, le français n’a pas pu repartir au combat…

Les deux champions ont fait le match revanche deux ans plus tard à Bercy, le 6 juillet 2002. Le match était organisé en style Kick Boxing. Kamel Jemel était champion du monde de boxe Thaï et Attachaï était le numéro 1 du stadium du Radja. La confrontation qui devait être exceptionnelle s’est malheureusement soldée par une disqualification du thaïlandais au 1er round.  Sur un coup de coude gauche, Attachaï a blessé sérieusement le français à l’arcade. Les officiels ont disqualifié Attachai pour “coup non autorisé”. Ce fut une grande déception pour les deux champions qui avaient des choses à prouver sur le ring. Il est toujours difficile de pratiquer du Kick Boxing avec des combattants Thaïlandais…

Attachai et Kamel Jemel se sont retrouvés une troisième fois, en 2007, au Palais des Sports de Levallois. Le match s’est fait dans les règles du Kick Boxing et le champion thaïlandais a remporté le match aux points.

A Bangkok, en décembre 2000, au grand show de l’anniversaire du Roi, Kamel Jemel s’est retrouvé face à une légende des rings, le thaïlandais Somrak Kamsing (Champion Olympique de boxe anglaise, N° 1 du stadium du Lumpinee et du Radja). L’enfant chéri du pays, qui rendait quand même quelques kilos de plus au français (Somrak avait 6 kilos de plus lors du combat), était un fabuleux technicien à la boxe imprévisible. 

Cela a été une superbe opposition. Kamel Jemel a avancé sans cesse sur son adversaire en cherchant à le frapper durement avec ses puissants enchaînements en poings et low kicks. Somrak a déployé sa boxe hallucinante, parfois plus proche du Muay Boran que du Muay Thaï. Au troisième rounds, sur un magnifique coup de coude retourné, Kamel Jemel s’est fait ouvrir méchamment la pommette gauche. La blessure était importante et a  presque nécessité l’arrêt du combat. Le médecin a laissé Kamel Jemel repartir au charbon. Avec courage, il a fait le forcing face à la star Somrak. Kamel Jemel a fait un grand combat mais il a perdu logiquement aux points…

A Bercy, le 21 avril 2001, dans une grande soirée de Kick Boxing intitulée “les gladiateurs du Millénium” il a affronté le dangereux champion d’Europe Djamel Yacouben. Kamel Jemel a gagné par arrêt de l’arbitre en mettant souvent son adversaire en difficulté.

Kamel Jemel a combattu de nouveau avec succès à l’anniversaire du Roi à Bangkok. Il a combattu cinq fois dans le célèbre show de l’anniversaire du Roi. En Thaïlande, il a effectué une vingtaine de combats.

L’année 2002 a été faste pour Mister Dynamite. Il a enchaîné les victoires par KO. Trois KO au 1er round, deux KO en boxe anglaise (Kamel Jemel a fait 9 combats Pro en boxe anglaise), à Agadir et à Clermont-Ferrand, et un KO en boxe Thaï à Bangkok.

Le 2 mars 2002, à Rotterdam, il décroche son premier titre de champion du monde de boxe Thaï, c’est l’aboutissement d’un long parcours de boxeur. Kamel Jemel affronte le terrible Mustapha Ziani qui était le N°1 mondial de sa catégorie, il venait de battre le champion français Karim Saada (Victime d’une fracture du tibia).

Pour ce premier titre qu’il a remporté aux points, il a fait un combat d’une extrême violence. Son adversaire a montré une rage inquiétante en ne lâchant pas le moindre centimètre du ring.

Kamel Jemel a parfois douté durant le combat. Il a déclaré “je l’ai touché comme jamais dans ma carrière et il avançait toujours comme un robot. Il fait partie des plus durs adversaires que j’ai affrontés avec Ramba, Ponsak et Attachaï. Je ne veux surtout pas faire trop de combats de ce genre dans ma carrière, sous peine d’exploser très vite…”

Le 30 octobre 2002, à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis), Kamel Jemel a affronté le champion du Lumpinee, le thaïlandais Issornassak. Les deux boxeurs se sont affrontés en style Kick boxing avec la ceinture mondiale des poids légers en jeu. Une nouvelle fois, Kamel Jemel a livré un combat somptueux. Après 12 reprises intenses, face à une vraie machine de guerre, il s’est incliné de justesse aux points.

De nouveau dans l’immense salle de Bercy, le 18 avril 2003, Kamel a effectué le match le plus controversé de sa carrière. Normalement, il devait affronter le hollandais Mustapha Ziani pour une revanche en Kick Boxing. C’est finalement son compatriote Aït Bassou qui a remplacé, au pied levé, Mustapha Ziani. 

Kamel Jemel a tout de suite mis son adversaire dans le rouge avec des accélérations fulgurantes des deux mains. Dès le 1er round, le hollandais a été complètement sonné et a été compté huit par l’arbitre. L’arbitre, en voyant qu’il ne réagissait pas après le compte, a déclaré le champion hollandais “out”. Mais fait rarissime dans un gala de boxe, sous la pression du public mécontent, le promoteur du gala et les hommes de coin de Kamel Jemel l’ont renvoyé au combat. 

Le match a démarré de nouveau au premier round. Le hollandais a été compté une deuxième fois, il a fini le round sur les talons. Au deuxième round, subissant la pression de Kamel Jemel, Aït Bassou a décoché, en contre, un terrible crochet du gauche qui a électrocuté le français pendant un long moment…

Après cette défaite mal digérée, Kamel Jemel a changé de club. Il s’est inscrit dans le club des fameux frères Mahmoudi à Bonneuil. Mais sa préparation a toujours été suivie par son complice Abdallah Berandou.

En novembre 2003, sur l’île de la Réunion, en boxe Thaï, il a rencontré dans son fief le puncheur Johnny Catherine (Champion du monde de boxe française et de Kick Boxing). Johnny Catherine était un sacré client même s’il ne combattait pas dans sa discipline favorite. A la fin du premier round, après un échange vigoureux des deux protagonistes, Kamel Jemel a mis KO son adversaire avec un magnifique high kick jambe arrière !

Le 24 avril 2004, à Eaubonne, dans une soirée de Kick Boxing intitulée TKR (Tournoi des Kings of the Ring) Kamel Jemel a fait son premier tournoi. 

Kamel Jemel a rencontré en demi-finale l’impressionnant thaïlandais Wannaï Pongpila (Champion du Radja). Au terme de trois reprises très musclées, le français s’est imposé aux points. En finale, Kamel Jemel a affronté le rugueux russe Alexander Pogorelov qui venait d’éliminer le hollandais Mustapha Ziani. Les deux combattants ont fait un match d’une rare intensité dont Kamel Jemel est sorti vainqueur aux points ! 

Kamel Jemel est reparti sur l’île de la Réunion, début juin, pour rencontrer en boxe Thaï, le thaïlandais Phaïtoom Kamsa. Il a dominé totalement son adversaire qui a été compté dans le dernier round. Mais le thaïlandais n’a pas été mis KO. Kamel Jemel a gagné aux points.

Un mois après, de nouveau sur l’île de la Réunion. Kamel Jemel a fait le match revanche contre la star locale, Johnny Catherine. Kamel Jemel a confirmé son premier succès. Il a imposé sa supériorité technique en variant les zones basses et hautes sur son adversaire. Le champion réunionnais n’est pas passé loin du KO, il a fait preuve d’une grande résistance. Kamel  Jemel l’a emporté à l’unanimité des juges. Après ces deux combats, les deux boxeurs se sont énormément respectés. Lorsque Johnny Catherine a été assassiné dans une bagarre tragique, Kamel Jemel fut profondément choqué, il lui a rendu un hommage émouvant lors d’une réunion pugilistique…

Le 25 septembre 2004, au Zénith de Paris, Kamel Jemel a rencontré un autre champion hollandais très dur, Tarek Medni. Kamel Jemel l’a battu aux points.

Le 2 juillet 2005, à Bercy, Kamel Jemel a défié la star du Kick Boxing, l’invaincu Samir “Petit Prince” Mohamed.

Lorsque deux grosses pointures croisent les gants sur un ring cela donne un choc des seigneurs. Cet affrontement dantesque a régalé le public qui a vécu une superbe confrontation. La puissance et l’expérience de Kamel Jemel face à la technique magique de Samir Mohamed. Au terme de sept fabuleuses reprises, Samir Mohamed est déclaré vainqueur aux points. Kamel Jemel est déçu par cette décision. En effet, beaucoup voyaient un match nul entre ces deux grands champions…

Ces deux titans de la boxe pieds et poings se sont retrouvés neuf mois plus tard, le 26 mai 2006, de nouveau à Bercy en style  Kick Boxing. Cette revanche fut encore un combat mémorable. Le public est resté debout durant les dernières reprises. Une fois de plus, Samir Mohamed a remporté le match aux points grâce à sa superbe technique. Le combat est classé ”Match le plus beau de l’année 2006” !

Le 2 mars 2006, au Palais des Sports Marcel Cerdan de Levallois, Kamel Jemel a battu le thaïlandais Ploedaen qui était classé dans le top 10 du ranking du stadium du Lumpinee.

A Paris, en novembre 2007, Kamel Jemel affronte le redoutable Kongpipop Petchyindee. Kongpipop a été deux fois champion du Lumpinee, champion de Thaïlande, champion du monde WBC, vainqueur du Tournoi Toyota et vainqueur du Tournoi 5 stars Friend Chicken (2006).

La ceinture mondiale WBC fut mise en jeu pour ce combat. Malheureusement, Kamel Jemel s’est fait ouvrir au premier round sur un magnifique coup de coude du thaïlandais. Une défaite amère pour le français qui s’était préparé durement…

Kamel Jemel a ensuite battu le champion belge Ali Abrayem et fait un match nul contre le champion marocain Youssef Aghemi (Titre mondial WAKO en jeu). 

Le 26 mars 2009, au Palais des Sports de Levallois, Kamel Jemel a rencontré un tueur de la discipline, l’un des plus gros puncheurs des années 2000, Anuwat Kaewsamrit.

Surnommé « Eyelash Killer » (Le Tueur aux cils), Anuwat a été champion du Radja en 105 lbs, en 108 lbs, en 112 lbs, en 126 lbs et en 130 lbs, champion du Lumpinee en 126 lbs et champion d’Omnoi en 122 lbs, il a été élu « Meilleur boxeur de l’année » en 2003 et 2004. Anuwat venait juste de battre le champion du Japon par KO au premier round. 

Dès le premier round, Anuwat a mis la pression sur Kamel Jemel avec ses poings d’aciers.  Le français a bien répliqué mais à la fin du round il a été touché au foie par un terrible crochet qui l’a plié en deux…

Trois mois plus tard, le 20 juin 2009, dans un Palais des sports de Levallois plein a craqué, Kamel Jemel a livré un combat de folie, certainement l’un des plus terribles de sa carrière. Un combat d’anthologie face au « taureau » Bovy Sor Udomson. 

Bovy a été champion du Radja en 122 lbs, champion de Thaïlande en 122 lbs et en 126 lbs, champion du monde WMC en 135 lbs, champion du monde S1 en 135 lbs, champion du monde Muay Thai Warrriors en 154 lbs. 

Ce terrible frappeur était en forme. Il venait de battre deux grands champions, Puja Sor Suwanee et Nopparat Keatkamtorn ainsi que le champion français Mickael Piscitello (KO). Cette année 2009, Bovy avait seulement perdu face à la star française Fabio Pinca. 

A 35 ans, c’était un gros challenge pour Kamel Jemel. Le champion français a une excellente hygiène de vie qui lui a permis d’être toujours au top de sa forme. 

Les deux boxeurs ont fait une véritable guerre. C’était à toi à moi. Une bataille de seigneur. Ils ne se sont pas fait de cadeau,  il y a eu un grand respect entre eux, à chaque échange de fin de round, il y avait une accolade, une embrassade. A la fin de ce superbe combat, les deux champions se sont agenouillés, face à face, en signe de respect mutuel. Une belle image que l’on voit rarement dans d’autres disciplines…

Les juges n’ont pas pu départager ces deux guerriers des rings, match nul !

En février 2010, Kamel Jemel se voit offrir une formidable opportunité, un combat pour la mythique ceinture du stadium du  Lumpinee !

Ils ne sont qu’une poignée d’étrangers dans l’histoire du Muay Thaï à avoir eu la chance de pouvoir disputer une ceinture du stadium Lumpinee, le panthéon de la boxe Thaï.

Kamel Jemel a affronté le détenteur de la ceinture du Lumpinee en 140 lbs, le roc Kongfah Uddonmuang, un boxeur dur au mal qui était le champion en titre depuis deux ans. Malheureusement, Kamel Jemel s’est incliné par TKO au deuxième rounds, la ceinture du Lumpine est restée en Thaïlande…

A plus de 37 ans, Kamel Jemel a encore fait quelques combats. Il a battu par KO le thaïlandais Jaikiom Patoon et à La Réunion, pour son huitième combat sur l’île, il a vaincu par arrêt sur blessure le champion du Radja Sonkom Jockygym  !

Kamel Jemel a fait son dernier combat à 39 ans sur son île fétiche, le 7 septembre 2013 à La Réunion. Il a perdu son titre de champion du monde contre le solide thaïlandais Aranchai Kiatpatarapan…

Kamel Jemel a ouvert son propre club dans sa ville d’enfance, le « Team Kamel Jemel », une nouvelle carrière d’entraîneur s’est ouverte  à lui, l’ancienne gloire des rings transmet maintenant son savoir à la jeune génération. 

Le nom « Jemel » va donc encore résonner longtemps dans le milieu de la boxe, cet illustre champion va former de futur petit « Mister Dynamite » !

BY SERGE TRÉFEU