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ROB KAMAN (HOLLANDE)

Temps de lecture : 13 minutes

Interview de ROB KAMAN  par Serge TREFEU (2010)

 

Serge TREFEU : Bonjour ROB, merci de m’accordez cette interview. Tu as fais une formidable carrière en Kick Boxing, commençons par le début pour nous éclairer sur ce qui t’a poussé à pratiquer un sport de combat. Tu as commencé le sport par le football que tu as pratiqué durant plusieurs années, pourquoi tu as stoppé le football pour te consacrer aux sports de combats ?

ROB KAMAN  : J’ai été plus attiré par les sports individuels et c’était le Kick Boxing ou la boxe Thaï

Tu es issu d’une famille nombreuse, est ce que tu avais des frères qui pratiquaient la boxe ?

Non, je n’avais pas de frères qui boxaient

Est-il vrai que tu as eu le coup de foudre pour la boxe thaï en voyant un combat du grand champion Lucien Carbin ?

Oui exact !

Tu as grandi à Amsterdam, est ce que dans ton quartier à l’époque il y avait des salles de boxe ?

Il y avait 4 ou 5 clubs principaux dans le quartier, j’ai grandi près du Chakuriki, du Mejiro Gym et deux ou trois autres…

Ton premier club a été le célèbre Méjiro Gym, lorsque tu as débuté dans ce club il y avait déjà des champions comme Lucien Carbin, André Brilleman, Fred Royers, Peter V. Os, Milo el Geubli et Tommy V.D. Berg, est ce que tu connaissais déjà ces combattants ?

Oui, nous étions des combattants de la même génération certains d’entre eux étaient déjà célèbres, certains d’entre eux sont devenus célèbres plus tard…

Comment c’est passé ta première rencontre avec Jan Plas, l’entraineur du Méjiro Gym ?

Après 3 mois d’entraînement avec Lucien Carbin, je suis entré au Mejiro Gym et j’ai rencontré Jan Plas là. C’était un type marrant, mais aussi un entraîneur très congru !

Jan Plas a vite senti que tu avais « l’âme d’un guerrier » car il t’a fais combattre seulement après quelques mois d’entrainement, en plus contre Carillon, le champion d’Europe de boxe française de l’époque. Tu te souviens de ce premier combat en France à Paris ?

Oui et c’était un combat dur, j’ai perdu aux points mais il ne pouvait plus marcher à cause de mes désormais célèbres low kicks…

Après plusieurs combats victorieux tu affrontes Blinky Rodriguez (cousin du célèbre Benny Urquidez). Tu le bats par KO, est ce que cette victoire t’a fais prendre conscience que tu allais faire une grande carrière internationale ?

En battant quelqu’un de ce niveau, j’ai compris que je faisais partie du « top » des meilleurs combattants dans le monde !

En 1983 tu pars pour la première fois en Thaïlande, peux tu nous raconter tes premières impressions dans ce pays et surtout tes premières sensations sur un ring de Bangkok ?

Après avoir expérimenté l’Europe, la Thaïlande était une nouvelle révélation, j’ai pensé que j’avais tout vu, mais en combattant en Thaïlande, particulièrement à Bangkok,  c’était un monde complètement différent. L’intensité de la foule et la pression est énorme et j’ai dû apprendre à traiter avec cela aussi bien que l’intensité des combattants thaïs

Lors de tes premiers voyages en Thaïlande est ce que tu allais t’entrainer dans un camp avant tes combats ou tu venais simplement pour combattre et tu repartais aussitôt en Hollande ?

Les deux. Parfois je suis resté, parfois je suis parti immédiatement

A l’époque peu d’étranger s’entraînaient dans les camps en Thaïlande, je crois que tu es resté quelques temps dans le fameux Sityodtong Gym avec la « Star » de l’époque Samart Payakaroon, quel souvenir tu as de ce champion ?

Samart était un combattant extraordinaire avec des supers front kicks et une grande habileté de boxe. Il était partout le champion et c’était fascinant de le regarder combattre. Il avait le charisme et il savait comment satisfaire le public

Tu t’es entraîné souvent avec Samart et son frère Cantaloni ?

Oui, je me suis entraîné avec eux mais ils étaient plus légers en poids donc j’avais aussi des sparrings parteners différents, surtout des Européens

Est-ce que c’est en Thaïlande que tu as perfectionné ta technique redoutable avec les lows kicks ?

Non, je l’ai perfectionné en Hollande, particulièrement avec Jan Plas et Lucien Carbin

A l’époque ta technique de low kick était devenue tellement célèbre qu’en Europe on disait « les lows kicks à la Kaman », pour maitriser cette technique à la perfection tu l’a beaucoup travaillé ou elle t’est venu naturellement ?

J’ai eu l’habitude de jouer au football et cela ressemblait beaucoup à un pénalty ou un corner (Rire). Non, j’ai vraiment travaillé sur la partie technique et prévoyante. J’en ai fait ma spécialité, particulièrement contre les bons punchers

Lorsque tu combattais en Muay Thai tu n’utilisais pas souvent les techniques de corps à corps, les saisies et projections, pourquoi, est ce que c’est parce que tu préférais plus combattre avec les règles du Kick Boxing ?

Parce que je préfère le corps à corps avec des femmes (Rire). Non, à ce moment-là je n’étais pas si attiré part la conclusion en corps à corps…

Combattre avec les techniques de coudes tu aimais ?

Oui, cela ne m’a pas dérangé

Quel est pour toi la technique la plus efficace en Kick Boxing ?

Quoi que vous soyez, vous êtes bons à ça. Je pense que c’est différent pour chacun. Je préfère les coups de pied et les coudes

Combien de fois tu as combattu en Thaïlande ?

Je pense que j’ai combattu 5 ou 6 fois en Thaïlande

Tu as rencontré 4 fois le redoutable thaïlandais Changpuek Kiatsongrit, quel est ton meilleur combat face à lui et que penses-tu de cet adversaire ?

Sur le quai de la gare à Paris après le combat avec lui, je me rappelle toujours tous les bleus que j’avais. Mes avant-bras et tibias étaient couverts de bleus et j’ai dû voyager avec mes valises. C’est un souvenir douloureux (Rire). Il était très fort, un combattant dur et il avait un très bon menton !

Tu as rencontré plusieurs champions thaïs comme Changpuek, Krongsak, Lakchart, Payap, Sittisak, lequel t’a donné le plus de difficulté à combattre ?

Lakchart, Payap et Changpuek m’ont donné du fil à retordre. Je pense que Changpuek a été le plus difficile à combattre…

Ton premier titre important, Champion du Monde de Kick Boxing, tu le gagnes en 1983 contre  John Moncayo, tu lui as détruit les jambes avec tes lows kicks, tu savais que Moncayo était plutôt adepte du Full Contact, sans coup dans les jambes ?

Oui mais il s’est vraiment battu avec les coups de pied dans les jambes mais pas autant que moi…

En Full contact tu as gagné ton premier titre en 1984, Champion d’Europe contre Jean Marc Tonus, tu aimais combattre dans ce style de boxe ?

Oui je n’ai eu aucune difficulté avec cela, mais j’ai préféré la boxe Thaï ou le Kick Boxing

Tu as combattu en Kick Boxing, en Boxe Thai, en Full Contact mais est ce que tu as déjà combattu en Boxe française, en boxe anglaise ou dans un autre style de combat ?

Oui j’ai combattu en Pentjak Silak et en Free fights

Dans quelle discipline tu aimais le plus combattre ?

La boxe Thai !

L’un des tes premiers grand choc fut en 1987 contre ton compatriote Ernesto Hoost que tu as battu aux points, ensuite en 1990 tu le retrouve et tu le bats de nouveau mais par KO, ce combat en 1990 a été élu par beaucoup de spécialiste comme le meilleur combat jamais vu en Hollande. Peux-tu revenir sur ce combat mémorable et que penses-tu d’Ernesto Hoost ?

Ernesto est l’un des combattants les plus complets et dangereux du monde. C’est pourquoi après ma défaite contre Peter Smit, c’était un grand défi de combattre de nouveau avec Ernesto Hoost. Le combat est allé dans les deux sens et Ernesto était en avance aux points, jusqu’à ce qu’il ait fait l’erreur de faire ce coup de pied arrière retourné. Il m’a irrité et m’a donné l’adrénaline pour le mettre KO…

La même année en 90 tu venais de perdre contre Changpuek et Peter Smit, certaines personnes disaient que tu étais fini mais tu as démontré le contraire en battant Hoost, la star du moment.  Revenir au plus haut sommet après des défaites, c’est l’une de tes grandes forces durant ta carrière, mentalement comment tu arrivais à gérer cet état d’esprit ?

En utilisant les défaites comme une motivation pour s’entraîner plus durement et en étant plus concentré, cela permet d’éviter les défaites ou je suis peu sûr ou plus faible…

Quel est pour toi le secret pour acquérir « la force mentale » d’un grand champion ?

Ne pas permettre les pensées et les expériences négatives afin de les rejeter de votre centre d’attention

Tu as beaucoup combattu en France et le public français adorait toujours tes combats. En France tu as rencontré des grands champions comme Krongsak, Changpuek, Luc Verheye, Rick Roufus, Jean-Yves Thériault, Marek Piotrowski, tu as fais le Tournoi des 100 000 dollars, tu as des bons souvenirs de la France ?

Le public français est très juste et équitable, ils respectent beaucoup les bons combattants…

Est-ce que tu connais des boxeurs français ?

Je connais Jaid, Dida, Danny Bill, Jerome Turcan

Tu as aussi beaucoup combattu au Japon, que penses-tu du public japonais ?

J’ai fais 26 combats au Japon avec juste une défaite contre Peters Smit, donc c’est resté dans mon esprit. Le public japonais est le public le plus calme. Vous entendez juste de petit « ooh » ou « aah » comme bruits, rien d’atroce. C’est drôle pour moi

Aujourd’hui est ce que tu suis l’actualité mondiale du Kick Boxing et du Muay Thai, que penses-tu de l’état actuel du Kick Boxing et de la boxe Thai ?

Dans l’ensemble le niveau est assez haut dans le monde bien que je ne sois pas entièrement au courant sur l’état actuel du Kick ou de la boxe Thaï

Quel est ton meilleur souvenir de boxe de toute ta carrière ?

L’un de mes meilleurs souvenirs est la victoire sur Jean Yves Theriault parce que c’était dans les règles du Full Contact et qu’il était le meilleur. Et ma victoire du tournoi K2 des 100 000 $ à Paris !

Et le pire ?

Ma défaite par KO contre Rick Roufus

Quel a été ton adversaire le plus coriace ?

Beaucoup de combattants Thai, Jerome Turcan aussi, Tosca Pedritis et Rick Roufus…

Durant ta longue carrière de combattant as-tu une anecdote particulière à nous raconter, quelque chose d’insolite qui t’es arrivé lors d’un combat ou avant ?

Plusieurs mais elles seront exposées dans un film sur ma vie…

Aux Etats-Unis tu as entrainé des combattants de MMA, où as tu combattu en Free Fight ? Et que penses-tu de cette forme de combat ?

Oui j’ai combattu en Free Fight de temps en temps au Japon. Je préfère toujours le combat debout que la lutte à terre…

Aujourd’hui tu as créé une forme de fitness qui s’appelle le KABOA, peux tu nous dire ce qu’est exactement le Kaboa et comment tu as eu l’idée de créer cette forme de stretching ?

Le Kaboa est une séance d’entraînement qui vous rapproche ou vous ramène à votre authentique moi. En libérant et nettoyant à grande eau les émotions négatives ou l’énergie de votre corps, il vous rend à l’essence de vie. Après avoir été un combattant j’ai dû suivre une voie différente avec mes émotions qui m’ont conduit à être un combattant. Pour libérer ce bouleversement j’ai créé ce mélange d’exercices pour lâcher ces émotions et les reprogrammer pour l’harmonie

Tu organises des stages de Kaboa ?

Oui, souvent mélangé avec le Kick Boxing

Est-ce que tu aimerais aussi organiser des stages de boxe thai et Kick Boxing, par exemple en France ?

Oui, et je fais un stage à Paris bientôt, le 2 et 3 octobre

On t’a vu joué dans plusieurs films d’action comme Legionnaire, Double Team, Maximum Risk, Bloodfist, acteur c’est quelque chose que tu aimes faire ? Tu as des projets futurs dans le cinéma ?

Oui, j’aime jouer dans des films. Je continu aussi avec un film sur ma vie

Tu connais bien Jean-Claude Van Damme pour avoir tourné plusieurs fois avec lui, que penses-tu du combat qui va s’organiser entre Jean-Claude et l’ancien champion thaïlandais Somrack Khamsing ?

Il devrait m’appeler pour l’entraîner ainsi il fera une bonne impression. Je pense que j’ai les outils justes et l’expérience pour l’aider

Tu vis toujours aux Etats-Unis, tu es marié, as-tu des enfants ?

J’ai été marié une fois et j’ai un fils d’une relation précédente avec une femme thaïe

Tu veux ajouter quelque chose ?

Kaman est de RETOUR ! Avec son KAMAN 101 méthodes d’entraînement, il sera bientôt en ligne avec en plus sa séance d’entraînement KABOA. Jean Claude Van Damme, contact moi ! Si tu veux battre ce type ! (Rire) Je suis sérieux !

Merci beaucoup pour cette interview et good luck pour tous tes projets avenir !

Merci

Rob KAMAN est une légende vivante des rings, « The Dutch Man » fait partie « des combattants du siècle » au même titre que son compatriote Ramon DEKKERS. Kaman et Dekkers sont sûrement les deux champions hollandais qui ont le plus marqué l’histoire du Kick Boxing à travers le monde.

Le style Kaman avec ses lows kicks de bûcheron a inspiré bon nombre de boxeurs européens mais c’est surtout sa combativité exceptionnelle qui forçait l’admiration partout où il combattait. Ses combats d’anthologies contre Ernesto Hoost, Changpuek Kiatsongrit, Rick Roufus, John Moncayo, Peter Smit, Luc Verheye, Jean-Yves Theriault, Marek Piotrowsky, Tosca Pedritis pour ne citer que les plus connus font désormais parties des meilleurs affrontements de toute l’histoire du pied et poings !

ROB KAMAN

 

Poids : 75 – 85 Kg

Taille : 1m85

Nombres de combats : 113. 98 victoires (78 KO). 12 défaites. 1 nul. 2 No contest

Titre : Champion du Monde de Kick Boxing WKA en moyen et en mi-lourd, Champion du Monde de Kick Boxing IKBF en mi-lourd, Champion du Monde de Kick Boxing ISKA en mi-lourd, Champion du Monde de Boxe Thai IMTF en mi-lourd, Champion du Monde de Full Contact ISKA en Super Moyen, Champion d’Europe de Full Contact PKA en moyen, Vainqueur du Tournoi K2 de Boxe Thai de Paris

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THE VIKING KAMAN !

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BIOGRAPHIE ROB KAMAN

Rob Kaman est né à Amsterdam le 5 juin 1960. Issu d’une famille nombreuse, sept enfants, sa mère était femme au foyer et son père vendait des vêtements sur les marchés d’Amsterdam. Jeune homme fougueux, il commence par jouer au football. Dans les années 70, c’est le sport “star” du pays avec une équipe national de rêve porté par leur champion phénoménal “Johan Cruyff “. La Hollande est classée parmi les meilleures équipes mondiales…

Le jeune Rob jouera de 10 à 15 ans dans l’un des clubs les plus réputés du pays, “l’Ajax d’Amsterdam” !

A 16 ans, il arrête le football pour débuter dans un sport de self-défense, le “Pentjak Silat” qui est un art martial Indonésien assez efficace.

Mais c’est vers l’âge de dix sept ans qu’il va avoir le coup de foudre pour le muay thai en allant voir un gala de boxe thai à Amsterdam. Après avoir vu combattre “Lucien Carbin”, Kaman a déclaré “ça m’a ouvert les yeux. J’ai vu un sport complet, intelligent, alliant vitesse et puissance et permettant de mettre son adversaire K.O !”

Il s’inscrit donc au club “Mejiro Gym”, club mythique dirigé par Jan Plas et qui comprenait déjà à l’époque des pointures tel Lucien Carbin, André Brilleman, Fred Royers, Peter V. Os, Milo el Geubli et Tommy V.D. Berg…

Après seulement quelques mois de pratique, à 18 ans, il effectue son premier combat en France dans un gala organisé par Roger Paschy à Coubertin. C’était en 1978 et son adversaire n’est autres que “Carillon” champion d’Europe de boxe française en titre !

Rob perd aux points son combat. Après cette défaite, Kaman décide de s’entraîner très dur et enchaîne les victoires par KO !

Mais son premier fait d’armes va être une victoire contre un grand champion de l’époque, “Blinky Rodriguez” cousin du célèbre “Benny Urquidez. Cette victoire par KO va le propulser sur la scène internationale.

Au début des années 80, il s’envole pour la première fois en Thaïlande. Là bas, il va découvrir une atmosphère du muay thaï d’une autres planète comparé à celle en Europe…

Il s’entraînera principalement au célèbre camp “Sityotong” près de Pattaya avec notamment la “star” de l’époque “Samart Payakarun”. Son premier combat, il le fait à Bangkok contre un solide champion local “Dennoi”. Rob gagne son match par KO !

Aussitôt, il est sollicité pour recombattre de nouveau à Bangkok contre le redoutable “Lakchart”. Kaman perd aux points mais son expérience thaïlandaise va lui faire gagner beaucoup de combat à son retour. Il affrontera de nouveau Lakchart deux fois en le mettant KO à chaque fois, en 1985 à Amsterdam et en 1987 au Japon !

Le 23 septembre 1983 à Amsterdam, Kaman affronte le champion du monde de kick boxing WKA des poids moyens, l’américain “Johnny Moncayo, le titre est en jeux !

Durant tout le combat, Kaman va littéralement laminer les jambes de l’américain avec des lows kicks destructeurs. Après une terrible bataille, Moncayo est battu par KO technique. L’américain ne pouvait plus tenir sur ses jambes…

Kaman obtient son premier titre de champion du monde en kick boxing !

Les low kick “made in Kaman” vont désormais écumer les rings du monde entier. En effet, Rob Kaman va maîtriser cette technique à la perfection…

Le 12 janvier 1984 à Amsterdam, en muay thai, il rencontre “Payap Penchai ”, le champion de la Thaïlande des – 69 Kg. Kaman va s’imposer tout juste aux points devant le redoutable thaïlandais. Il retrouvera le thai, trois ans plus tard et gagnera cette fois-çi par KO !

La même année en Suisse à Geneve, il devient champion d’Europe de full contact face au suisse Jean-Marc Tonus. Désormais, Kaman est vraiment un champion hors norme. Que ce soit en muay thai, en kick boxing ou en full contact, il affronte les champions de ces différentes disciplines et les bats tous !

En muay thai, il battra le grand Champion d’Europe de l’époque, le français Christian Bafir.

L’année 1985 sera chargée. Dans les règles du muay thai, il mettra KO, le thaïlandais Samart Prasanmirt à Hong Kong et le thai Lakchart à Amsterdam. En kick boxing, il battra par KO, l’américain Larry McFadden et de nouveau l’américain Moncayo chez lui à Miami !

Mais cette même année, à Paris, en boxe thai, il perd aux points contre le superbe technicien thaïlandais “Krongsak”. Krongsak arrivé la veille de Bangkok accusait neuf kilos de moins que Kaman ! Grâce à sa science du corps à corps, le thai à su maîtriser la puissance du hollandais…

Mais Kaman va avoir un petit dérapage dans sa vie, il va tomber pour braquage et faire à peu près deux ans de prison. Malgré ce contre temps fâcheux, il va revenir et s’imposer en haut de la hiérarchie !

En 1987, il fait un combat de rentré contre l’américain Ernest Simmon qu’il gagne aux points. Puis  il récuper une ceinture mondial en WKA contre son compatriote Roger Hurd…

Il conserve son titre de champion du monde de kick boxing WKA contre Ernesto Hoost.

Enfin, en muay thai, il bat le thai Sittisak et de nouveau le thai Payap.

Cette année, Kaman se fait connaître au Japon en rencontrant pour la troisième fois le thaïlandais Lakchart. Il bat le thai par KO au 1er round !

Avec cette victoire fulgurante, Kaman devient vite une grande vedette au pays du soleil levant et combattra souvent là bas. Il y affrontera en kick boxing, l’anglais Kirkwood, les Japonais Hansu Premchai et Don Nakaya, l’américain Carmichael, le mexicain Santiago Garza, l’Irlandais l’Oreagan et le Français Dominique Siegler. Kaman les bats tous et devient une star au Japon !

A la fin des années 80, Rob Kaman achète une maison en Thaïlande et se monte un petit camp personnel pour s’entraîner et vivre sa passion du muay dans le pays berceau de son sport. Mais l’expérience n’est pas très positive car Kaman a du mal à trouver des sparring-partners de son gabarit. Aussi, il accepte trop de combat sans prendre vraiment le temps de récupérer…

Ainsi, le 9 avril 1989, le grand Rob se fait battre par son compatriote, Janv. Wessels, un jeune boxeur talentueux qui est en pleine ascension…

Plus tard, il prendra sa revanche sur le jeune batave en le mettant KO, titre de champion du monde de kick boxing WKA en jeux !

Début de l’année 1990, Rob s’essaye au cinéma en jouant dans le film “Bloodfist” dont le rôle principal est tenu par l’ancien champion du monde de full contact, Don Wilson.

Cette année Kaman enchaîne beaucoup de combat contre notamment le terrible thaïlandais Champeuk. Les deux champions se retrouveront quatre fois entre les cordes d’un ring. A Paris, le thai gagnera aux points. En Hollande à Amsterdam Kaman mettra KO le thaïlandais. A Bangkok après un terrible combat, le thaïlandais s’imposera aux points. Enfin, Kaman bat le thai par KO au Japon !

Rob déclarera plus tard que Champeuk a été l’un des adversaires les plus durs qu’il ai rencontré dans toute sa carrière…

Cette année n’est pas faste pour Kaman car il perd aussi aux points contre le champion Hollandais Gaby Muniz.

Le 30 juin 1990, au Japon, Kaman doit défendre son titre de champion du monde de kick boxing contre le frappeur Peter Smit. Le Hollandais Peter Smit est un boxeur coriace qui évolue comme Kaman dans plusieurs disciplines, le kick, le muay et même le karaté. Détenteur du titre de champion d’Europe WKA de kick boxing, il est le challenger face au champion du monde Rob Kaman. Le combat est terrible et Smit met KO Kaman au 10 ème rounds !

Rob perd son titre et beaucoup de gens commence à dire que Kaman est fini…

Mais le Roi du kick est loin d’être mort et il le prouve en revenant au Japon pour battre par KO au 1er round le japonais Nishi !

Le 18 novembre 1990 à Amsterdam un grand gala de muay thai est organisé avec pour match vedette, le hollandais Ernesto Hoost, nouvelle star de la boxe pied poings,  contre “The Dutch Man” Kaman. Hoost est donné favoris contre Rob Kaman dont certains journalistes disent qu’il est vieux et en fin de carrière. Le combat est dantesque et Rob met KO Hoost au cinquième round !

Ce match restera d’ailleurs pour beaucoup de spécialiste du kick boxing, le “combat du siècle” dans cette catégorie…

Le Roi est de retour et va récupérer sa couronne !

Dans un superbe gala à Paris, le 29 juin 1991, Kaman va affronter le nouveau champion du monde WKA de la catégorie, le hollandais Luc Verheye. Celui-ci vient de battre méchamment Peter Smit. Luc Verheye est un formidable puncheur. Dès le début du combat Verheye va sonner deux fois Kaman avec ses poings dévastateurs. Kaman est touché mais avec son mental hors du commun, il va résister et étendre le batave par KO, récupérant ainsi son titre !

Un nouveau grand défi va être proposé à Rob Kaman. Affronté la légende du full contact des poids moyens, le canadiens “Jean Yves Theriault” qui détient le titre ISKA depuis 1980 !

Le combat doit se faire à Paris dans l’immense stadium de Bercy. Mais le 20 décembre 1991, ce n’est pas la légende canadienne que Kaman va rencontrer mais l’américain “Rick Roufus”.  Roufus “The Jet”, prévenu au pied levé, est un champion presque inconnu en Europe. Mais il va créer la surprise en battant Kaman. Au terme de douze reprises exceptionnelles, Roufus va s’imposer aux points…

En janvier 1992, il repart au Japon pour battre par KO, dans les règles du free fight, le japonais Nobuaki Kakuda. Rob gagne avec une technique de genoux au sol…

Au japon il fait aussi un macht nul avec le poids lourd Satake, dans un combat dominé entiérement par Robby…

Le 9 février 1992, en kick boxing, Kaman va mettre KO l’anglais Mark Russel. Puis à Bangkok, le 26 avril, en muay thai, il battra le thaïlandais Sedou.

Enfin, “le combat du siècle” en full contact est monté grâce au célèbre promoteur français, Samy Kebchi. Le 20 juin dans la Salle des Sports Marcel Cerdan de Levallois pleine à craqué, le “Viking” hollandais va affronter le canadien “The Ice Man”. Jean-Yves Theriault est champion du monde de full contact ISKA depuis douze ans. Cet incroyable puncheur a mis KO 59 de ses adversaires sur 66 combats remportés !

Dès le coup de gong, Kaman va enchaîner des puissants middles sur les flancs du canadien. Malgré de redoutable combinaisons aux poings, le canadien souffre pendant quatre rounds face au Viking. A l’appel du cinquième round, à la stupeur général du publique, Jean-Yves Theriault reste dans son coin. Rob Kaman gagne par KO technique. Il devient ainsi Champion du Monde de full contact en s’emparant de la couronne que détenait le canadien depuis le 15 novembre 1980 !

The Ice Man” invoquera pour cet abandon, une blessure au dos reçu quelques mois avant le combat qui avait mal cicatrisée. Mais tout le monde a vu que c’est surtout la puissance destructrice des middles du hollandais qui a explosé le dos du canadien…

Rob Kaman est à ce moment de sa carrière au top niveau. Dans la catégorie des poids moyens, il est imbattable. Il possède la ceinture de champion du monde WKA de kick boxing, la ceinture de champion du monde ISKA de full contact et la ceinture de champion du monde de Muay thai !

Au mois d’août, il bat au Japon par KO, en kick boxing, le japonais Maasaki Satake.

A Paris, le 14 novembre, en kick boxing, The Dutsh Man va livrer un combat de fou contre le “bûcheron” Marek Piotrowski. Gravement blessé au tibia droit en début de combat, Kaman va réussir à gérer le match en assommant le Polonais avec des low kick destructeurs de la jambe gauche. Au septième round, Piotrowski s’écroule KO !

En 1993, Kaman combat un peu moins car il tourne dans deux films de Jean-Claude Van Damme “Risque Maximum” et “Double Team”. Avec sa “gueule ”et son physique de boxeur, Kaman a le bon profil pour jouer des “méchants”. Kaman a été présenté par “Don Clovis”, son ancien manager, à Jean Claude Van Damme lors d’un gala à Paris. Un respect mutuel c’est vite installé entre ces deux grands sportifs…

Le 26 novembre 1993 en Hollande, il va devoir défendre son titre de champion du monde de muay thai contre le grand technicien hollandais Rick Van Dan Vathorst. Kaman met KO le champion hollandais et prouve à la foule en délire qu’après toutes ces années, il est toujours le meilleur…

Paris Bercy, le 5 février 1994, dans un grand gala signé encore Samy Kebchi, le match vedette de la soirée est la revanche entre Rick Roufus et Rob Kaman en full contact. Le combat est annoncé comme le “choc du siècle”. L’affrontement sera de courte duré car “The Jet” met KO Kaman au deuxième round sur un superbe crochet en contre !

Après l’exploit du champion américain, les deux champions éprouvent désormais beaucoup de respect l’un envers l’autres. Mais il faut savoir que Rick Roufus a toujours refusé de rencontrer Kaman dans sa discipline reine le kick boxing…

La même année, Kaman reboxe dans sa discipline préféré, le kick boxing et bat le champion d’Europe des mi-lourd, le français Jerome Turcan !

Dans la ville de Marseille, en kick boxing, le 12 novembre 1994, The Dutshe Man, à 34 ans, ne fait qu’une bouchée de son jeune compatriote, le rugueux Orlando Breinburg en le battant par KO au troisième rounds…

Le 7 janvier 1995 à Paris le premier tournoi européen des “100 000 dollars” des mi-lourds est organisé en boxe thai. Samy Kebchi a repris la formule du tournoi des 100 000 dollars japonais qui marche très fort au pays du soleil levant. Ce tournoi par élimination direct a été inventé par le célèbre promoteur japonais Ishii.

Les prétendants à la victoire finale sont huit mi-lourds expérimentés qui vont s’affronter sans ménagement. En quart de final, Kaman rencontre l’américain Lavelle Robinson. Le combat ne durera pas longtemps, l’américain gît au sol dès le premier round, les jambes détruites par les puissants low-kicks du Viking…

Pour la demi-final, Kaman va faire un match hallucinant contre l’australien “Costas Pedritis”, véritable guerrier du muay thai. Trois rounds d’enfer qui vont électriser la foule. Rob s’impose tout juste aux points.

En final, Kaman retrouve le français Jerome Turcan qu’il avait déjà battu l’an passé. Turcan arrive dans cette finale beaucoup plus frais que le hollandais. En effet, il c’est défait de ses deux adversaires par KO au 1 er round alors que Kaman a dépensé énormément d’énergie dans son combat explosif contre Pedritis. Dès le début du match, le français met la pression avec son anglaise redoutable, le “vieux” Rob est en grande difficulté. Mais une nouvelle fois, le mental exceptionnel du viking va lui permettre de résister aux assauts du français. Les low kicks et surtout les genoux en corps à corps de Kaman vont déstabiliser Jerome Turcan. Au quatrième round, sur un magnifique high-kick, Kaman met le français à terre. Turcan compté “8”, repart au combat mais il est aussitôt retouché par la même technique. De nouveau compté, à la dérive, Turcan est arrêté par l’arbitre. Rob Kaman est sacré Roi de ce premier grand tournoi !

Une revanche contre l’australien à lieu à Paris mais le combat est déclaré “non contest” à cause d’un coup de tête de Pedritis qui blesse Kaman…

Le 24 juin en Australie, Kaman retrouvera de nouveau Costas Pedritis en muay thai. Cette fois çi, l’australien va s’imposer aux points chez lui…

En 1996, après une carrière vertigineuse d’une longévité exceptionnelle, le grand Rob décide de raccrocher les gants.

Kaman tourne au cinéma encore avec Van Dam notamment dans “Le Légionnaire” sortie en 1998.

Puis Rob Kaman fait son “jubilé”, le 24 octobre 1999, contre le tout jeune champion russe “Alexy Ignashov”. Kaman gagnera tout juste aux points mais en gentleman des rings, il offre son trophée au russe en disant “c’est lui le vrai vainqueur” !

La fin d’une ère se termine celle du désormais légendaire Viking des rings, “The Dutche Man” Rob Kaman, “le combattant du siècle”…

By Serge TREFEU