SIAM FIGHT MAG

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INTERVIEW DU CHAMPION NUENGTRAKAN POR MUANG UBON SURNOMMÉ « LE BOXEUR GÉANT D’UBON », VAINQUEUR DES STARS JOHN WAYNE PARR, RAYEN SIMSON, MORAD SARI, HASSAN ETTAKI, OLÉ LAURSEN, CHRISTIAN GARROS 

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INTERVIEW DU CHAMPION NUENGTRAKAN POR MUANG UBON SURNOMMÉ « LE BOXEUR GÉANT D’UBON », VAINQUEUR DES STARS JOHN WAYNE PARR, RAYEN SIMSON, MORAD SARI, HASSAN ETTAKI, OLÉ LAURSEN, CHRISTIAN GARROS !

by Serge TRÉFEU (2025)

Bonjour Nuengtrakarn, comment vas-tu ?

Très bien, merci !

Quel âge as-tu aujourd’hui ?

J’ai 47 ans

Tu es originaire de quelle région en Thaïlande ?

Je viens de la région d’Ubon Ratchathani, plus précisément du village de Ban Lai Sung, dans le nord-est du pays

Quelle était la profession de tes parents ?

Mes parents étaient agriculteurs

As-tu des frères et sœurs ?

Oui, nous sommes quatre enfants dans la famille. Je suis le troisième. J’ai une sœur aînée, un frère aîné et un petit frère

Est-ce que tes frères pratiquaient la boxe comme toi ?

Oui, mes deux frères pratiquaient la boxe. Je viens d’une famille de boxeurs : mon père et mon oncle étaient eux aussi boxeurs

Ton père était un ancien boxeur ?

Oui, il a disputé beaucoup de combats

Il a combattu dans les stadiums de Bangkok ?

Non, seulement dans les stadiums de province

C’est ton père qui t’a fait découvrir le Muay Thai ?

Oui, il a été mon premier entraîneur. C’est lui qui m’a enseigné les bases du Muay Thai

Vers quel âge as-tu commencé ta formation de boxeur ?

J’ai commencé vers l’âge de 13 ans

Tu as commencé dans un camp de boxe ?

D’abord chez moi avec mon père. Ensuite, je suis allé au camp de boxe Sor Wilai de Maître Koson Buasri. Je combattais alors sous le nom de Dai Nueng Sor Wilai. Puis, mon père m’a emmené au camp Por Muang Ubon de Maître Phot Wongmuangchan, où j’ai pris le nom de combattant « Nuengtrakan Por Muang Ubon ». J’ai fait toute ma carrière pour ce camp

Nuengtrakan a débuté très jeune au sein du camp Por Muang Ubon Gym, où il a fait ses premiers pas vers une carrière de haut niveau

Il y avait des champions dans ce camp Por Muang Ubon ?

Oui, beaucoup ! C’était le camp le plus réputé de la région. Il y avait Nung Ubon, Orono, Sak Ubon, Khuen Pak Mun, Phet Phuphan et bien d’autres…

À quel âge as-tu fait ton premier combat dans un stadium de Bangkok ?

À 16 ans, j’ai fait mon premier combat au stadium du Lumpinee, à Bangkok

Tu as beaucoup combattu dans les stadiums de Bangkok ?

Oui, j’ai beaucoup combattu au stadium du Lumpinee, je ne me souviens plus exactement combien de fois. Et au stadium du Radja, j’ai disputé six combats

Tu as aussi souvent combattu au fameux show de l’anniversaire du Roi, le 5 décembre à Bangkok ?

Oui, j’ai combattu cinq fois à cet événement !

Nuengtrakan faisait partie des combattants réguliers de la prestigieuse soirée du King’s Birthday, un événement unique où s’affrontaient chaque année les meilleurs boxeurs de la planète
Le fondateur et organisateur de la légendaire soirée de Muay Thaï King’s Birthday, M. Songchai Ratanasuban, entouré de quelques-uns de ses plus grands champions : Samai Chor Suananant, Sangtiennoi Sor Rungroj, Orono Por Muang Ubon, Nuengtrakan Por Muang Ubon et John Wayne Parr

Tu combattais dans quelle catégorie ?

En – 67 kg, puis ensuite en – 72 kg

Est-ce que tu as gagné une ceinture dans un stadium de Bangkok ?

En 1999, j’ai rencontré le Français Stéphane Nikiéma pour la ceinture du Lumpinee en – 67 kg. Le combat s’est terminé par un « No contest » décidé par l’arbitre… Il n’y a eu ni vainqueur, ni vaincu…

En 2002, j’ai disputé la ceinture du stadium du Radja en – 72 kg contre Duan Issan Kiatsarika, mais il m’a battu aux points…

Tu as combattu pour un titre mondial ?

Oui. En 1998, j’ai remporté une ceinture mondiale en Australie contre l’Anglais Chris Allen, qui avait auparavant battu par KO la star australienne John Wayne Parr.

En 2002, j’ai gagné la ceinture mondiale WMC à Macao contre le Chinois Yuan Yu Bao (champion du monde de Sanda), que j’ai battu par KO.

J’ai aussi disputé plusieurs fois des titres mondiaux sans les décrocher, notamment contre Stéphane Nikiéma à Bangkok en 1998, contre Perry Ubeda en 2000 en Hollande, et contre Mohammed Magomedov à Hong Kong en 2005

Nuengtrakan avec sa ceinture mondiale WMC

Combien de combats as-tu effectués dans ta carrière ?

Je ne compte pas mes combats en province, je ne me rappelle plus du nombre exact…

Mais dans les grands stadiums de Bangkok et à l’étranger, j’ai disputé 90 combats, pour 70 victoires et 20 défaites

Tu as souvent combattu à l’étranger ?

Oui, énormément ! J’adorais voyager et combattre dans différents pays. J’ai boxé quatre fois en Australie, trois fois au Japon, trois fois en Chine, trois fois en France, deux fois en Hollande, ainsi qu’en Italie, en Croatie, en Bosnie, en Slovaquie, en Nouvelle-Zélande et à Hong Kong !

Nuengtrakan dans la capitale française, Paris, la légendaire Ville Lumière, devant l’iconique Tour Eiffel
Nuengtrakan faisait régulièrement la une des journaux spécialisés en Chine et au Japon, preuve de sa notoriété internationale et du respect qu’il inspirait dans le monde du Muay Thai

Tu as participé à beaucoup de tournois importants dans ta carrière ?

J’ai pris part aux plus grands tournois de l’époque : le fameux tournoi S1, le King’s Birthday Tournament à Bangkok, ainsi qu’à plusieurs tournois prestigieux organisés à l’étranger, notamment en France

Quels sont les combattants thaïlandais connus que tu as affrontés ?

J’ai croisé beaucoup de grands champions comme Sangtiennoi Sor Rungroj (2 défaites), Wanlop Sitpholek (2 victoires), Thaweesap Sitsaeng-Arun (1 défaite), Yoddecha Sityodtong (2 victoires, 1 défaite), Dejpitak Sityodtong (2 victoires), Duan Issan Kiatsarika (1 victoire, 1 défaite), Suriya Sor Ploenchit (victoire), Pramuanrit Sitkriangkrai (victoire), Kaolan Kaowichit (défaite), Phothai Sor Pattanachai (victoire)

Nuengtrakan a affronté à deux reprises le redoutable Sangtiennoi Sor Rungroj

Et parmi les champions étrangers ?

J’ai affronté de nombreux noms célèbres tels que Christian Garros (2 victoires), Farid Villaume (défaite), John Wayne Parr (3 victoires, 1 défaite), Rayen Simson (victoire), Morad Sari (2 victoires, 1 défaite), Stéphane Nikiéma (1 défaite, 1 no contest), Perry Ubeda (défaite), Olé Laursen (victoire), Riadh Rekhis (victoire), Hassan Ettaki (victoire)

Tu as rencontré plusieurs fois la star australienne John Wayne Parr ?

Oui, nous nous sommes affrontés quatre fois et c’était un adversaire très coriace. La première fois, je l’ai battu aux points au stadium du Lumpinee en 1997 ou 1998 (je ne me souviens plus exactement de l’année). Je l’ai de nouveau battu au Lumpinee, mais cette fois par arrêt de l’arbitre sur blessure aux jambes. La troisième fois, c’était en 2002 à Paris, en quart de finale du « Grand Tournoi », et je l’ai battu aux points. Notre dernier affrontement a eu lieu en 2004, pour la finale du tournoi S1 au stadium du Radja, et il m’a battu aux points. Aujourd’hui, nous sommes de bons amis

Nuengtrakan aux côtés de deux immenses champions qu’il a affrontés dans des combats mémorables : Sangtiennoi Sor Rungroj et John Wayne Parr

Tu as également affronté plusieurs fois le champion français Morad Sari (champion du Lumpinee) ?

Nous avons combattu trois fois et c’est un boxeur très technique. La première fois, c’était à Paris en 2002 pour la demi-finale du « Grand Tournoi », je l’ai battu par TKO au deuxième round. Nous nous sommes retrouvés le 5 décembre au show King Birthday à Bangkok et je l’ai battu aux points. Pour notre troisième combat, en 2003 à Paris, il m’a battu aux points en quart de finale du « Grand Tournoi », un tournoi qu’il a remporté cette année-là

Nuengtrakan et Morad Sari se sont affrontés à trois reprises dans des combats mémorables

Quel a été ton combat le plus dur dans ta carrière ?

La pire blessure de ma vie a eu lieu lors d’un « Grand Tournoi » en France. J’ai dû faire trois combats très difficiles en une seule soirée. En quart de finale, j’ai battu John Wayne Parr aux points en trois rounds. Ensuite, en demi-finale, j’ai battu Morad Sari par TKO au deuxième round.

Pour le troisième match, en finale du tournoi, j’ai rencontré un adversaire français extrêmement puissant (Alain Zankifo, champion du monde de Kick Boxing et de Savate). C’était un puncheur dont les coups faisaient très, très mal, il avait mis KO ses deux adversaires précédents et il m’a mis KO au troisième round…

Après ce combat, j’ai souffert d’une grave commotion cérébrale. J’avais des vertiges et je vomissais, et ces douleurs m’ont conduit à plusieurs hospitalisations. Pendant près d’un an, j’ai dû prendre des médicaments pour mon cerveau et je n’ai pas pu combattre durant six mois, car j’avais souvent de graves vertiges…

Le combat contre le redoutable Alain Zankifo reste gravé dans la mémoire de Nuengtrakan comme le plus difficile de sa carrière, tant par la violence de l’affrontement que par les séquelles physiques qu’il en garda

Et ton meilleur souvenir de combattant ?

Mon meilleur souvenir, c’est ma victoire pour la ceinture de champion du monde WMC à Macao. Ce soir-là, nous étions six combattants thaïlandais à participer à ce show, et j’ai été le seul à remporter mon combat, en plus de décrocher le titre mondial !

Qui était ton promoteur à l’époque ?

En Thaïlande, mon promoteur était M. Songchai Ratanasuban, et à l’étranger, c’était M. Sami Khebchi

Quelle était ta bourse ?

Ma plus grosse bourse a été d’un million de bahts pour un tournoi en France. À Macao, j’ai touché 500 000 bahts, et en Thaïlande, j’ai combattu plusieurs fois pour une bourse de 100 000 bahts !

Quels sont pour toi les combattants de Muay Thai qui ont marqué l’histoire de ce sport en Thaïlande ?

Je dirais, pour les Thaïlandais, le maître Samart Payakaroon, et pour les étrangers, le Hollandais Ramon Dekkers !

Après la boxe, es-tu devenu entraîneur ?

Oui, j’ai travaillé à l’étranger en tant qu’entraîneur : un an à Dubaï, un an en Chine, un an en Australie, deux ans à Singapour, deux ans en Indonésie, et maintenant je travaille au Qatar depuis trois ans.

J’ai également un camp de Muay Thai dans la province d’Ubon Ratchathani, où je collabore avec mon associé, le champion Lamnamoon Sor Sumalee, quand je retourne en Thaïlande

Trois grands champions originaires de la région d’Ubon Ratchathani, qui ont écrit l’histoire du Muay Thaï et fait la fierté de leur terre natale : Nuengtrakan, Dendanaï et Lamnamoon

Au Qatar, le Muay Thai est-il bien développé ?

Il y a beaucoup de gens qui étudient le Muay Thai et qui possèdent une salle, mais en général, ils ne combattent pas en compétition. J’enseigne notamment aux cadets militaires dans un camp militaire au Qatar

Que penses-tu des pratiquants de Muay Thai d’aujourd’hui ?

Le niveau des pratiquants est très bon, mais ce n’est plus comme avant. À mon époque, il fallait vraiment être le meilleur pour gagner un championnat. Il fallait être numéro 1 ou numéro 2 pour pouvoir disputer un titre, et remporter un championnat important était extrêmement difficile. Aujourd’hui, n’importe qui peut gagner un championnat, que ce soit en Thaïlande ou à l’étranger… cela n’a rien à voir avec les années 80, 90 et 2000…

Merci beaucoup pour l’interview !

Merci de penser encore à ma carrière de combattant

Issu d’une famille passionnée de boxe, Nuengtrakan découvre le Muay Thaï dès l’enfance sous la direction de son père. Il effectue ses premiers pas au camp Sor Wilai, dirigé par le maître Koson Buasri (Ajarn Sonthidet Mitphakdee), sous le nom de combattant Dai Nueng Sor Wilai. Après une vingtaine de combats disputés dans les districts de Trakan et des environs, son talent attire l’attention.

Son parcours le mène ensuite au camp Por Muang Ubon, fondé par Phot Wongmuangchan, où il bénéficie de l’encadrement d’entraîneurs de renom tels que Lertchai Sor Petch Ubon (Pa Aeng), Fah Mongkol Sit Fa Sai (A. Fa) et Jockey Lek Sor Petch Ubon (A. Jockey). C’est là qu’il adopte définitivement le nom de Nuengtrakan Por Muang Ubon.

Le camp de boxe Por Muang Ubon est considéré comme l’un des plus célèbres de la province d’Ubon Ratchathani. Son fondateur, Ajarn Phot Wongmuangchan, était très apprécié des habitants d’Ubon pour sa gentillesse et sa générosité. Il a soutenu activement la scène de la boxe d’Ubon et a œuvré pour la faire connaître dans d’autres provinces.

Ajarn Phot et son fils, M. Nopporn Wongmuangchan, s’occupaient personnellement des combattants du camp.

Le camp Por Muang Ubon Gym était une véritable institution de la boxe dans la province d’Ubon Ratchathani

Nuengtrakan était un véritable guerrier des rings avec environ 180 combats professionnels, il s’impose comme un boxeur redouté, au physique impressionnant et à l’allure de guerrier antique. Sa robustesse et sa force lui valent une réputation et le surnom de « boxeur géant d’Ubon » !

« le boxeur géant d’Ubon » a eu l’honneur de figurer dans les pages du prestigieux magazine thaïlandais Muay Siam

Nuengtrakan a affronté de nombreux grands champions de son époque tels que Sangtiannoi (champion du Radja, champion du Lumpinee), Wanlop Sitpholek (champion du monde), Dejphithak Sityodtong (champion du Lumpinee), Yoddecha Sityodtong (champion du monde), Kaolan Kaowichit (champion du Lumpinee), Duan Issan Kiatsarika (champion du Radja), Suriya Sor Ploenchit (champion du Lumpinee), Phothai Sor Pattanachai (champion du Radja), et bien d’autres…

Nuengtrakan face au grand champion du Radja Phothai Sor Pattanachai au stadium du Lumpinee

Sa carrière le mène aussi sur les rings internationaux, où son charisme et sa puissance fascinent les spectateurs, notamment en Europe où il devient l’un des combattants thaïlandais les plus cotés, surtout pour ses performances lors de tournoi important.

En 1997, en Thaïlande, Nuengtrakan bat aux points le solide français Christian Garros, qu’il avait déjà affronté l’année précédente dans un match très serré où les parieurs voyaient le Français vainqueur. L’année suivante, il domine le robuste Wanlop au stadium du Lumpinee, puis réalise une belle performance en battant à deux reprises l’australien John Wayne Parr, futur icône du Muay Thaï mondial.

La même année, il s’offre une victoire de prestige contre le terrible puncheur hollandais Rayen Simson, et décroche une ceinture mondiale face à l’anglais Chris Allen avant de s’incliner le 5 décembre contre le Français Stéphane Nikiéma pour une ceinture mondiale en –67 kg lors du King’s Birthday show à Bangkok.

Nuengtrakan contre l’australien John Wayne Parr au stadium du Lumpinee
Nuengtrakan a vaincu le redoutable Rayen Simson, alors classé N°2 du stadium du Lumpinee
Nuengtrakan a affronté l’anglais Chris Allen pour un championnat du monde en Australie

En 1999, Nuengtrakan bat le champion Pramuanrit Sitkriangkrai au stadium du Lumpinee. Le 8 mai de la même année, il dispute un combat resté dans les mémoires contre le français Stéphane Nikiéma pour le titre du Lumpinee en –67 kg. La décision, jugée hautement controversée à l’encontre du champion français, est encore considérée comme l’une des plus grandes injustices de l’histoire du Muay Thaï…

Affrontement mémorable au stadium du Lumpinee entre Nuengtrakan Por Muang Ubon et Pramuanrit Sitkriangkrai
Promotion des championnats pour deux ceintures du Stadium du Lumpinee. Organisé par les promoteurs français Sami Khebchi et thaïlandais Songchai Ratanasuban.
Morad Sari vs Somchai Sor Nantana – Titre du Lumpinee en –63,5 kg
Stéphane Nikiéma vs Nuengtrakan Por Muang Ubon – Titre du Lumpinee en –67 kg

Après une défaite en Hollande contre Perry Ubeda pour une ceinture mondiale en 2000, Nuengtrakan revient en force en 2001. Cette année-là, il bat deux champions prestigieux : Suriya Sor Ploenchit (champion du Lumpinee) et Duan Issan Kiatsarika (champion du Radja).

Le 5 décembre 2001, lors du fameux « Grand Tournoi » organisé à Bangkok par le promoteur français Sami Khebchi et le promoteur thailandais Songchai Ratanasuban, il impressionne en éliminant d’abord le champion Hollandais Hassan Ettaki par KO au premier round, puis en battant aux points le puncheur Français, Riadh Rekhis. Qualifié pour la grande finale à Paris, il devient l’un des favoris de la compétition.

En 2002, Nuengtrakan confirme son statut de star internationale. Le 4 mai, il décroche une ceinture mondiale WMC en battant par KO à Macao le Chinois Yuan Yu Bao (champion du monde de Sanda). Puis, le 6 juillet, en France, dans l’immense stadium de Paris Bercy, il réalise un parcours impressionnant lors du fameux “Grand Tournoi” avec une victoire sur John Wayne Parr en quart de finale, puis une victoire éclatante par TKO sur la star française Morad Sari en demi-finale. Mais en finale, il s’incline durement par KO face au puncheur français Alain Zankifo, au terme d’un combat d’une rare intensité.

Quelques mois plus tard, lors du show King’s Birthday à Bangkok, le 5 décembre, après six mois sans combattre, il affronte de nouveau Morad Sari, qu’il bat aux points après un affrontement acharné.

En 2003, Nungtrakan participe de nouveau au “Grand Tournoi” de Paris. Opposé à Morad Sari en quart de finale, il s’incline aux points. Morad Sari ira au bout de la compétition, battant Riadh Rekhis en finale.

En fin d’année, le 5 décembre, lors du tournoi S1 à Bangkok, Nuengtrakan est mis KO par un autre Français, le redoutable puncheur Farid Villaume.

En 2004, Nuengtrakan est à l’affiche du prestigieux tournoi mondial S1 au stadium du Radja, à Bangkok. L’événement réunit huit champions internationaux : John Wayne Parr (Australie), Jean-Charles Skarbowsky (France), Olé Laursen (Danemark), Magnum Sakai (Japon), Mohammed Magomedov (Russie), Petro Polak (République Tchèque), Suriya Sor Ploenchit (Thailande) et Nuengtrakan (Thailande). Nuengtrakan bat le danois Olé Laursen aux points en quart de finale, puis met KO le japonais Magnum Sakai en demi-finale. Mais en finale, il retrouve son vieux rival John Wayne Parr, qui s’impose aux points et décroche le trophée ainsi que la prime d’un million de bahts.

Au célèbre stadium du Radja, le promoteur légendaire Songchai Ratanasuban a réuni huit protagonistes pour le tournoi S1 en –72 kg

L’année suivante, en 2005, Nuengtrakan livre son dernier combat le 9 septembre, à Hong Kong. Opposé au puncheur russe Mohammed Magomedov pour un titre mondial en –76 kg, il s’incline par KO dès le premier round. Ce fut la fin d’une longue carrière, riche en affrontements contre les plus grands noms de sa génération !

Une fois sa carrière achevée, Nuengtrakan poursuit sa passion pour la transmission en devenant professeur de Muay Thaï à l’étranger. Il se distingue également dans l’élevage de coqs de combat en Thailande dans sa région natale, une tradition qui lui rapporte des sommes considérables.

Aujourd’hui, Nuengtrakan continue d’enseigner son art au Qatar, perpétuant la mémoire et le savoir-faire des guerriers des rings d’Ubon Ratchathani !

NUENGTRAKAN POR MUANG UBON

Nom réel : Prapan Dinthong

Surnom : « Le Boxeur Géant d’Ubon »

Date de naissance : 21 février 1977

Ville de naissance : Village de Ban Lai Sung, sous-district de Lai Thung, district de Trakan Phuet Phon, province d’Ubon Ratchathani (Thaïlande)

Poids : 67 Kg-72 Kg

Taille : 1m78

Nombre de combats : 90. 70 victoires. 20 défaites

Titre: Champion du monde en – 67 Kg (1998), champion du monde en – 70 Kg (2002)

Team : POR MUANG UBON GYM