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DAVID DESCAMPS

Temps de lecture : 5 minutes

INTERVIEW DE DAVID DESCAMPS

Par Nicholas Read (2010)


NICHOLAS READ : Bonjour David comment vas-tu ?

DAVID DESCAMPS : Très bien merci

Tu es né où ?

A Henin Beaumont dans le nord de la France

Quel âge as-tu ?

J’ai 30 ans

Tu as grandi où ?

J’ai grandi à Lens, plus précisément dans le quartier de la grande résidence (périphérie lensoise)

A quel âge tu as commencé le Muay thaï ?

A l’âge de 12 ans, au KBC Lens de Giovanni Falsone

Comment tu as découvert le Muay thaï ?

Tout petit, j’étais un peu « boule » et timide, ma mère voulait que je fasse du sport. Gamin, j’ai essayé le foot, rugby, volley et le ping-pong, sans que j’accroche vraiment. Et puis un jour je suis allé à une manifestation sportive qui s’appelait « défonce toi dans le sport, pas dans la came » : il y avait des démonstrations de différents sports, c’est là que j’ai découvert la boxe thaï, j’ai eu un choc lorsque j’ai vu tapé aux paos un gars d’a peine 55kg : ça allait vite, c’était beau, ça claquait ! Je suis tout de suite tombé amoureux de ce sport et je m’y suis inscrit dans la foulée, j’avais 12ans et j’étais le plus jeune du club…

Boxes-tu dans d’autres disciplines que le Muay thaï ?

Je me suis essayé au Kick Boxing pour quelques combats mais j’avais déjà les automatismes en Muay thaï (saisies, genoux…) et je devais constamment faire attention à ça en combat. Du coup, malgré de bons résultats en combat, je n’ai pas insisté…

Quel est ton parcours sportifs et quels sont les titres que tu as remportés ?

J’ai fait mon 1er classe C à l’âge de 14ans à « l’ancienne » (sans protège tibia, sans casque…) contre un gars d’une vingtaine d’année : j’ai souffert mais j’ai voulu me prouver que je pouvais faire mieux. J’ai boxé de nouveau, gagné, pris gout au combat ce qui m’a amené au fil des années aux championnats de France que j’ai remporté 2 fois en –de 79 .4 kg

Que tas apporté le Muay Thaï ?

Enormément de chose ; comme je te l’ai dis quand j’étais jeune, j’étais une petite boule replié sur moi-même ; avec le Muay, je me suis ouvert aux autres et j’ai changé, aussi bien physiquement que dans ma tête. Le Muay m’a donné le gout de l’effort et l’entrainement est très vite devenu un besoin. Le Muay thaï m’a aussi appris que dans le sport comme dans la vie de tous les jours, si on ne fait pas d’effort, on n’obtient rien et on le paye cash le jour venu. Ca m’a aussi permis de voir du pays…

Quel est ton plus beau souvenir en sport de combat ?

Je dirais ma 1ere finale de Championnat de France à Jappy en 1999 : j’arrivais sur Paris, personne me connaissait, j’ai rencontré un « steak » (Alex N’gom que je salue d’ailleurs), pas grand monde donnait cher de ma peau et c’est avec la rage que je suis allé chercher cette victoire ! Il y a eu aussi ma découverte de la Thaïlande…

Fimeu ou toymat ?

Fimeu (technicien)

Préfères-tu affronter un thaï ou un européen ?

Je ne fais pas la fine bouche : il y a de très bons combattants partout…

Que penses-tu de la situation du Muay Thaï en France et dans le monde ?

En France, les guerres d’intérêt font que le Muay Thaï stagne: dans les années 90, on était en train de rattraper notre retard historique sur la Hollande notamment grâce aux grandes et nombreuses réunions organisées chez nous. Maintenant, avec les guerres des fédérations, les problèmes liés à l’organisation, la législation, etc.… l’écart s’est de nouveau élargis par rapport aux Pays-Bas qui organisent chez eux des galas à tour de bras, et même si chez nous, on a d’excellents combattants de classe mondiale, ces derniers n’ont pas tous la possibilité de s’exprimer en France, par manque de gala…

Sinon au niveau mondial, de grands événements comme le K1 Max au Japon ou le SLAMM en Hollande permettent au Muay thaï de prendre son essor, même si ce n’est pas vraiment du Muay Thaï « made in Thaïland » (en K1 notamment)

Tu boxe toujours ?

Je me suis toujours fixé jusqu’à l’âge de 30 ans pour les combats, aujourd’hui, même si je m’entraine toujours très sérieusement, je me consacre beaucoup à la formation des jeunes qui viennent à moi afin de progresser. Maintenant c’est vrai que j’ai 44 combats en pieds et poings et que l’idée d’un 45 ème combat me trotte dans la tête, histoire de boucler la boucle.

As-tu déjà boxé dans d’autres disciplines ?

J’ai boxé 7 fois en Kick Boxing

Des choses à changer ou des regrets sur ta carrière ?

Mes nombreuses blessures (un ancien problème de tendinites chroniques au tendon d’Achille) qui m’ont empêché d’honorer certains contrats…

Dans quel club tu es aujourd’hui ?

Je n’ai pas de club attitré ; je tourne dans certains clubs pieds et poing de ma région et je tourne avec des amis

A quoi penses-tu avant un combat ?

A dieu, à ma mère, à ma famille et mes proches

En quelle année tu es allé pour la 1ere fois en Thaïlande ?

C’était en 1998 avec un ami de mon ancien club à qui je dois beaucoup niveau boxe

Quels ont été tes expériences en Thaïlande ?

A partir de 1999, j’y suis retourné souvent seul, parfois accompagné de jeunes du club. Quand je partais avec un jeune là-bas, le contrat moral était clair : on va là-bas pour le Muay avant tout ; on profite de la plage et du soleil, on visite mais avant tout on s’entraine parce que, des boites, des bars, y en a aussi en France (et ce n’est pas trop mon truc). Hors de question pour moi de faire plusieurs dizaine de milliers de kilomètres pour déconner.

As-tu déjà boxé en Thaïlande ?

Oui à 4 reprises

Combien de victoires ?

2 victoires (par KO)

Et en France ?

En Muay thaï, j’ai effectué 33 combats en Europe (en France je sais plus exactement) et 7combats en kick

Quels sont les boxeurs que tu as rencontrés en France et en Thaïlande ?

Alex N’gom Priso, Sidy Kone, Ahmed Msakoum (multiple champion de France), Rachid Haroune (champion de Belgique), Arnaud Da Silva (vice champion d’Europe), Hassan Baou (champion du monde), Gregory Poupaert (médaillé de bronze en coupe du Monde et coupe d’Europe)…

Quel a été ton combat le plus dur ?

Avec Alex N’gom, ça a été très dur et il m’a bien fait mal ! (Rire)

Quelle différence y a-t-il pour toi entre boxer en France et boxer en Thaïlande ?

Beaucoup moins de prise de tête pour boxer en Thaïlande. En plus quand on est en Thaïlande, c’est différent car on baigne dans le Muay donc le fait d’aborder un combat là-bas est tout à fait différent (pour moi en tout cas)

As-tu déjà boxé dans les grands stadium de Bangkok ou à l’anniversaire du Roi ?

Non, j’aurais adoré mais des « gros » comme moi, il n’y en a pas beaucoup chez les thaïs (rire)

Quel est ton meilleur souvenir jusqu’à aujourd’hui en boxe ?

Je dirais mon année 1999 en général ou tout m’a réussi : la première fois que je partais m’entrainer seul dans un camp en Thaïlande, mon premier thaï, l’immersion dans la culture thaï, mon 1er titre national tout ça en 1999 !

Et le pire souvenir ?

Ma dernière participation aux championnats fédéral en 2004 ou je me suis retrouvé seul le soir du combat, sans entraineur, sans soigneur et sans vestiaire à 30 minutes du combat. Ca a été le pire souvenir de toute ma vie sportive, bien plus douloureux que les coups ou les blessures physiques car cette blessure là, elle est morale…

Quand tu vas en Thaïlande, dans quel camp tu t’entraines ?

La 1ere année, je suis allée au célèbre Sityodtong mais ces dernières années, j’ai découvert non pas un camp mais un entraineur thaï terrible ; les habitués le connaissent, c’est yak (le père de Sudsakorn). Je l’ai rencontré au Sitjaipetch, il a bougé dans un autre camp et je l’ai suivi. Je crois qu’il entraine actuellement au RMB Thaïlande

As-tu fais d’autres camps ?

Sur Pattaya, j’ai essayé le Sityodtong, le Scorpion Gym de Rosalie Berguis, le Sitjaipetch de Greg O’ Flyin et le Sinkasang (repris depuis peu par le RMB). Sinon sur Bangkok, j’ai fait quelques entrainements dans l’ancien Sor Vorapin et aussi au Jocky gym

T’intéresses tu à la culture thaï ?

Beaucoup. Ce qui frappe c’est la gentillesse des gens qui matériellement n’ont pas grand-chose et qui ont toujours le sourire: Ca devrait faire réfléchir certaines personnes chez nous qui se plaignent trop…

Quelle différence y a-t-il entre l’entrainement en France et l’entrainement en Thaïlande ?

On ne fait pas énormément de sparring en Thaïlande, contrairement à chez nous. Par contre là-bas, on voit des choses qu’on ne voit pas chez nous, techniquement parlant. La différence de climat avec chez nous rend aussi l’entrainement beaucoup plus dur physiquement. En plus, en Thaïlande, on est plongé dans un univers totalement différent de ce qu’il y a en France : là-bas, on vit Muay, on mange Muay, on dort Muay, même quand on ouvre la télé ou qu’on parle aux gens, on en revient souvent au Muay thaï, ce qui fait qu’on progresse beaucoup plus vite.

As-tu un coup de cœur ? Un coup de gueule ?

On ne peut pas vraiment parler d’un coup de cœur mais plutôt d’une grande fierté vis-à-vis de mon petit frère Karim avec qui je suis parti 2 fois en Thaïlande, que j’ai essayé de formé au mieux et qui je l’espère va faire parler de lui très prochainement…

Sinon, niveau coup de gueule, je laisse ça à d’autres …

Veux-tu ajouter quelque chose ?

Oui. J’ai une pensé toute particulière pour Guillaume Mautz que j’ai connu tout jeune (il a commencé le Muay thaï à Lens). Je suis de tout cœur avec lui dans cette terrible épreuve.

Merci et chokdee

Chokdee et bonne année à toutes et à tous !

DESCAMPS David

Taille : 1.87m

Poids : 83kg

Nombre de combats : 37combats en Muay thaï pour 23 victoires, 1 match nul et 1 no contest. 7combats en Kick Boxing, 7 victoires.

Titre : Champion de France 1999 classe A en – de 79.4 Kg. Champion de France 2002 classe A en – de 79.4 Kg. Vice champion de France 2003 classe A en –de 79.4 Kg. Vice champion de France 2001 classe A en – de 86 Kg