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Interview Quentin Alhamdou L’ascension fulgurante d’un jeune champion Toulousain

Temps de lecture : 6 minutes

Interview de Quentin Alhamdou

by Nicholas Read (2019)


L’ascension fulgurante d’un jeune champion Toulousain

Bonjour Quentin, Merci de m’accorder cette interview pour le site Siam Fight Mag.

Tu vis à Toulouse et tu es sociétaire au club Royal Boxing Naresuan ?

Bonjour Nicholas. Oui, je suis né et je vis à Toulouse. J’ai commencé la boxe au Royal Boxing et je n’ai pas bougé depuis…

Tu es boxeur professionnel depuis combien de temps ?

Je suis devenu boxeur professionnel en 2017

Dans quelle catégorie tu boxes ?

Je boxe en – 57 Kg. Je peux descendre jusqu’à 55 Kg, selon l’opportunité ou monter un peu plus. Mais ma catégorie habituelle c’est vraiment en – 57 Kg

En 2017, tu es devenu champion de France de Muay Thai en – 57 Kg dans deux fédérations, la FFKMDA et l’AFMT en Professionnel, qu’est ce que tu as ressenti après avoir unifié les deux ceintures ?

Franchement, j’étais très fier car pour une première année en professionnel je n’aurais pas pu espérer mieux. Surtout mon titre AFMT qui a été obtenu contre Hamza Merdi. A cette époque, il était plutôt bien coté. J’ai gagné les deux ceintures avant la limite. C’est donc encore plus gratifiant !

Tu as commencé en quelle année le Muay Thai ?

En 2011

Comment tu as découvert le Royal Boxing Naresuan ?

Par un ami, son frère était dans ce club. A l’époque, le Royal Boxing Naresuan était le club le plus titré à Toulouse. Alors, je suis allé essayer avec mon ami en question et j’ai bien accroché ce sport

Est ce que tu connaissais les champions qui s’entraînaient dans ce club ?

Pas avant d’être au club. Mais après un certain temps, j’ai fini par bien les connaître

Tu as débuté directement par le Muay Thai ?

J’ai fait un an de Taekwondo avant de commencer la boxe. Mais cela me manquait de ne pas me servir de mes poings, je trouvais ce sport pas assez complet…

Qu’est qui t’a attiré vers cet Art martial Thaïlandais ?

C’est le sport le plus complet debout et je ne suis vraiment pas attiré par les sports de combat au sol. Je me suis logiquement tourné vers le Muay Thaï. Même si à la base je voulais faire de la boxe sans vraiment savoir quel style de boxe. Je pense que je suis tout de suite tombé sur le sport qui me convenait

Tu te souviens de ton premier entraînement ?

Vaguement, je me rappelle juste que j’ai aimé le fait que l’on travaille toutes les parties du corps à chaque entraînement

Après ton premier entraînement, est ce que tu pensais que tu allais un jour atteindre le niveau pour être prit dans l’équipe de France afin de la représenter au niveau mondial ?

Franchement non. Je n’étais même pas sûr de pouvoir faire un jour de la compétition. Mais j’étais motivé et déterminé. C’est grâce à ma motivation que j’ai fini par atteindre ce niveau…

Tu as intégré l’équipe de France en 2015 en classe B ?

C’était la premier fois que tu combattais en international ?

Oui et pour mes débuts à l’international mon objectif c’était juste de ne pas perdre mon premier combat. Mais au final, cela c’est mieux passé que mes espérances de base !

Si mes souvenirs sont bons tu es devenu champion du Monde IFMA (International Federation of Muaythai Amateur) en Classe B ?

Oui c’est exact, après quatre combats

Qu’est ce que tu as ressenti lorsque tu es devenu champion du monde classe B ?

J’étais très heureux. Car à la base, en partant en Thaïlande, je ne m’y attendais pas du tout. Et j’étais vraiment content de rendre fier mon entourage, mes coachs et tous ceux qui souhaitent ma réussite

Tu peux nous expliquer qu’elle est la différence entre la classe A et la classe B en IFMA ?

Déjà en classe A, on n’a pas de plastron de protection. Il y a un gros niveau aussi bien en classe B qu’en classe A. Mais comme pour

le niveau national, le classe A IFMA est quand même à un niveau supérieur que celui du classe B

Suite à ce résultat est ce que cela t’a ouvert des portes pour les galas ?

Ou une reconnaissance médiatique ?

Non pas du tout. D’ailleurs, peu importe les noms que j’ai boxé, il n’y a jamais eu les retombées médiatiques que j’espérais, malheureusement…

En 2018, tu es devenu champion d’Europe IFMA Classe A ?

Oui, exacte

 

Pourrais tu nous raconter une petite anecdote avec l’équipe de France ?

Il y en a pas mal. Le jour des finales à Prague, je venais de gagner la médaille d’or. J’étais très heureux. C’était la fin de la compétition. Nous étions avec l’équipe Turc, il y a eu une grosse ambiance pendant les 15 minutes de trajet du retour en bus. Tous le monde criaient et rigolaient. C’était une super ambiance, un bon souvenir !

Quel a été le combat le plus dur que tu as fait en IFMA en Classe A et B ?

En classe B, cela été ma demi-finale contre un Suédois. Et en classe A, au championnat d’Europe, ma finale contre un Russe qui était très fimeuu et solide

En étant en équipe de France FFKMDA est ce que tu as un statut de sportif de haut niveau ?

À vrai dire, je ne sais même pas, sûrement (Rire)

Est ce que tu travailles ?

Pour l’instant, je travaille en intérim. Cela me facilite pour mes préparations et mes entraînements. Car je peux m’arrêter de travailler quand je veux. Mais c’est usant à la longue. Je vais donc bientôt essayer de trouver quelque chose de plus stable…

 

Quel est ton métier exactement ?

À la base, j’ai un bac Pro en plomberie et clim. Mais cela ne m’a jamais plu. Alors, je travaille en intérim, un peu dans toute sorte de travail…

Comment tu arrives à concilier ton travail avec le sport de haut niveau ?

Comme je te l’ai dit, en étant intérimaire je peux faire mon propre programme, c’est l’avantage

Revenons sur ton club, le Royal Boxing Naresuan, tu peux nous parler de ton entraîneur Gafary Boussari. (Ce qu’il t’apporte au niveau de la boxe, sa vision du combat, son coaching pendant les fights et durant les entraînements) ?

Je dirais tout simplement qu’il me connaît par cœur. Ainsi que les autres boxeurs qui sont depuis longtemps au club. Il doit forcement bien nous connaître pour arriver à nous diriger mieux que personne lors des combats. Il sait ce qu’ils nous manquent pour pouvoir le travailler ensuite à l’entraînement

                                                                             Photo By Credit: Mathieu Rondel

 

Il y a quelques années, il y a eu le champion Kevin Renahy qui a intégré le club.

Tu as tourné avec lui en sparring, il t’a donné des conseils ?

Oui bien sûr. A vrai dire, il m’a beaucoup fait progresser sur le corps à corps avant mon départ pour la Thaïlande en 2015

Tu as aussi Nasro Mokhtari dans ton club qui a aussi rejoint l’équipe de France de Muay Thai, il a boxé en Thaïlande et en chine, vous tournez ensemble ?

Oui on tourne ensemble et c’est vrai que depuis quelques années nous sommes vraiment bien au niveau sparring entre les professionnels. Les nouveaux compétiteurs et les petits qui ont grandi commencent aussi vraiment à avoir du niveau. C’est une très bonne chose pour nous tous

Est ce qu’il y a des champions d’aujourd’hui ou de l’époque qui t’ont inspiré dans ton style de boxe ?

Je regarde beaucoup les boxeurs de ma catégorie des stadiums de Bangkok. Les Sangmanee, Superlek, Petch Utong, Muangthai, etc. Mais je ne ne pense pas qu’ils m’ont inspiré mon style de boxe. Après, tu es forcément influencé par ce que tu regardes. Mais je ne cherche pas à avoir le même style que mes boxeurs préférés. A chacun de développer son propre style…

Combien as-tu de combat à ton actif ? (Toute discipline)

J’ai 38 combats pour 32 victoires

Qu’elle est la Technique que tu aimes placer en combat ?

J’adore le Pam (Corps à corps), les genoux et les coudes

Tu te considères plus comme un combattant

Muay Khao (Fort en genoux),

Muay Sok (Fort en coude),

Muay Mat (Fort en poing),

Muay Pam (Fort en projection),

Fimeuu (Technicien),

Muay Bouk (Combattant qui avance et encaisse) ?

Muay Pam sans hésiter. Mais je travaille beaucoup plus la quantité de genoux plutôt que les projections

Ton meilleur souvenir de boxe jusqu’à aujourd’hui ?

Ma demi-finale à l’IFMA en Thaïlande. C’était un combat super serré qui s’est joué au mental. Il y avait une ambiance de folie. Toute l’équipe m’a encouragé. C’était ma première expérience internationale, du coup j’ai kiffé !

Tu es parti combien de fois en Thaïlande ?

Une seule fois pour l’IFMA

Tu t’es entraîné dans quel camp  ?

Je n’ai fait aucun camp pour l’instant

Dans quelques semaines, tu vas partir avec l’équipe de France pour faire les championnats du monde IFMA (Classe A) en Muay Thai à Bangkok.

Tu peux nous parler de ta préparation pour cette grosse compétition ?

J’avais fait une très grosse préparation, plus dur que d’habitude. Mais malheureusement une blessure à l’œil m’a empêché de partir. Je dois donc traiter ce problème pour le moment…

Beaucoup de nakmuays qui partent s’entraîner en Thaïlande se plaignent de la chaleur et de l’humidité de l’air, ce n’est pas trop dur ou compliqué de boxer avec toutes les protections ?

Oui c’est sûr qu’en Thaïlande avec les protections ce n’est pas le top. Après, il faut se dire que ton adversaire est dans le même cas que toi. Il faut s’adapter c’est tout

Après la compétition, tu penses rester un peu plus longtemps en Thaïlande ?

Pour t’entraîner ou pour visiter le pays ?

En effet, j’aurais bien aimé. Malheureusement cela sera pour une prochaine fois

Comment se fait-il que les organisateurs ne te contacte pas plus pour te faire combattre ?

Je pense que le fait d’être dans le sud à Toulouse cela n’aide pas spécialement pour avoir des contacts auprès des gros organisateurs. La plupart sont sur Paris. Je pense qu’il y a un manque de visibilité à Toulouse pour ce qui est du Muay Thaï

Tu as déjà combattu en K1, tu aimes cette forme de combat ?

Oui j’ai déjà combattu en style K1. C’est différent du Muay Thai. Mais on peut prendre aussi du plaisir dans ce style de combat. Évidemment, cela ne vaut pas le Muay Thai car j’aime beaucoup le corps à corps

Tu combats en K1 parce que tu manques de propositions en Muay Thai ?

Oui, cette année mon seul combat de gala a été en K1…

 

Si des promoteurs sont intéressés pour te faire boxer en Muay Thai ou en K1 dans leur organisation qui doivent ils contacter ?

Mon coach Gafary Boussary et Boubacary Saounera, Minimomes prod sur facebook

Quels sont les nakmuay Français que tu aimerais rencontrer en Muay Thai ?

Tous les meilleurs de ma catégorie. Gebril Chaibi, Abdel Cheragi, Vatsana, Darren Rolland et pleins d’autres. Il y a pas mal de monde, il y a beaucoup de bonnes oppositions à faire à notre poids. Parce que je pense, sans me surestimer, au vu des titres que j’ai obtenu et de certains boxeurs que j’ai battu, je peux prétendre affronter les tops Français de ma catégorie

Et je te pose la même question pour un nakmuay Thaïlandais ?

Franchement, pour ceux que je connais, je ne pense pas être au niveau pour l’instant. Pourquoi pas d’ici quelques années…

Tu veux ajouter quelques choses ?

Je pense que l’essentiel a été dit. Merci à toi pour cette interview

Merci beaucoup pour cette interview et bonne chance pour ton prochain Championnat du Monde IFMA !

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QUENTIN ALHAMDOU


                                                                                   Photo By Credit: Mathieu Rondel


Date de naissance :
31 décembre 1993

Poids : 57 Kg

Hauteur : 1m73

Nombre de combat : 38. 32 victoires (9 KO). 6 défaites. (Pro 8 combats, 8 Victoires, 4 KO)

Titre :

Champion d’Europe IFMA Classe A (Elite) (2018),

Champion de France Pro FFKMDA (2018),

Champion de France Pro FFKMDA (2017),

Champion de France Pro AFMT (2017),

Champion de France FFKMDA Classe A Amateur (2016),

Champion de France Classe B AFMT (2016),

Champion du monde IFMA Classe B (2015),

Champion de France FFKMDA Classe A Amateur (2015)

Team : ROYAL BOXING NARESUAN