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KAMEL JEMEL

Temps de lecture : 13 minutes

Interview de KAMEL JEMEL par Serge TREFEU (2009)

 

Serge TREFEU : Bonjour Kamel, comment ça va après ton combat face au redoutable thaïlandais Bowy qui a eu lieu il y a 5 jours?

KAMEL JEMEL : Très bien, un gros match qui m’a donné entière satisfaction parce que j’avais en face de moi un adversaire de très grande valeur. Le combat c’est déroulé comme on l’avait souhaité contre un adversaire qui avance beaucoup, j’ai bien géré sa puissance, les déplacements et les remises. Je suis très satisfait, si ce n’est un petit peu sur la décision, je pense qu’à la fin je méritais un point d’avance…

Le combat c’est terminé par un match nul?

Oui un match nul. C’est vrai que sur la grandeur du combat, cela méritait un nul. On a été tout les deux valeureux sur cette rencontre. Mais si on prend le compte de nouveau en Thaïlande, sur la fin j’accélère bien et je pense remporter le dernier round et c’est ce qui fait la différence…

Bowy c’est quand même un sacré client, faire un match nul contre lui c’est déjà une grande performance, non?

Oui c’est un sacré client. Ca été un pur plaisir et du bonheur, c’est dur de dire cela parce que c’est vrai que Bowy c’est un véritable rouleau compresseur, un petit taureau, un roc. Quand tu le boxe tu as l’impression de ne pas lui faire mal car il est très hermétique, il a un cou très rentré et il avance tout le temps. On ne c’est pas fait de cadeau mais il y a eu un vrai plaisir dans le respect que l’on a pu s’échanger à travers cette rencontre. A chaque échange de fin de round il y avait une accolade, une embrassade…

C’est un grand respect mutuel qui c’est créé entre vous durant ce combat?

Oui beaucoup de respect mais c’est la marque des grands. Arrivé à un moment quand tu boxe contre un mec et que tu sais qu’en face ça répond et que c’est dur aussi, cela force le respect, c’est ce qui c’est passé durant ce combat

On va revenir un peu à tes débuts dans la boxe, tu as grandi dans quel coin de France?

J’ai grandi dans la ville de Rosny-Sous-Bois dans le 93, pas loin de Paris

Tu as commencé la boxe vers quel âge?

J’ai démarré la boxe vers l’âge de 12-13 ans. Et je me rappel toujours c’est un peu un concours de circonstance qui m’a amené à la boxe. Je ne connaissais pas la boxe c’est un éducateur de quartier Rachid Bakouch qui a vu que l’on s’ennuyait dans la cité, que l’on faisait rien de nos journée alors il nous a donc imposé une activité «Boxe Thai». Des que je suis rentré dans cette salle de boxe, ça a été une révélation pour moi. Et voila depuis 23 ans en arrière cela n’a été que du bonheur…

C’est donc ton premier club à Rosny-Sous-Bois?

Oui j’ai toujours été fidèle à mon club. Bon après j’ai eu des changements d’entraineurs. Aujourd’hui je suis avec Abdel Bedour et Rachid Benmiloud qui m’accompagnent tout le temps à travers mes combats. La ville de Rosny a toujours été présente, le Maire, Claude Pernès, Claude Capillon, RTV, tout ces gens sont pour beaucoup dans la réussite de ma carrière. C’est une alchimie avec toutes ces personnes associés qui a fait que ma carrière en est là aujourd’hui…

Quel a été le premier titre important que tu as gagné?

Je suis passé par toutes les étapes, j’ai grillé aucune étape, championnat d’Ile de France, championnat de France, championnat d’Europe et jusqu’aux titre Mondial. Mais pour moi le plus important que ce soit le premier titre de Champion d’Ile de France à celui de champion du Monde ou ce combat contre Bowy, ils ont chacun une importance. C’est comme un grand puzzle, sans la première pièce tu ne peux pas le finir. L’histoire a bien commencé, j’arrive à 35 ans et je pense que samedi dernier j’ai démontré que j’étais encore présent!

Est-ce que tu as une bonne hygiène de vie car c’est vrai qu’à 35 ans c’est plus dur qu’à 20 ans de rester au Top dans la boxe?

Oui je suis quelqu’un de très sérieux, régulier. Je fais deux entrainements quotidiens à raison de cinq jours par semaine. Pour moi c’est une obligation d’être toujours au top du top pour donner un beau spectacle et arriver au poids. C’est sûr qu’après une carrière de plus de 20 ans tu peux te lasser, en avoir un peu marre mais si je continu c’est que j’ai encore cette envie d’aller à l’entrainement. Donc cela m’oblige à être rigoureux à l’entrainement, de faire attention à mon alimentation, de bien récupérer, de ne pas sortir le soir. Je mets un point d’honneur à calculer et respecter tous ces paramètres. C’est le conseille que je peux donner à tous les jeunes. Je pense sans prétention avoir faire une carrière bien remplie et donner une petite leçon de vie…

Justement quels conseils important donnerais tu à un jeune qui entame une carrière de boxeur?

D’être toujours sérieux à l’entrainement, de manger correctement, de ce remettre en question et de ne pas se laisser aller. Certains qui gagne cinq ou six combats ensuite se laisse aller, ils croient qu’ils vont «tout casser», non cela ne marche pas comme ça. Le chemin est long, rempli d’embuche et si tu veux être le meilleur, il faut rencontrer les meilleurs. Le plus dur c’est l’entrainement et moi j’ai été à la meilleure école et je peux remercier tous mes entraineurs et surtout un, Abdel Bedour qui me remet toujours en question. Quand je rentre dans sa salle ont est une quarantaine d’élèves, et je suis pareil que les autres. Il y en a qui ont commencé il y a un an et je suis à la même échelle qu’eux, je m’entraine comme eux, je respecte les paramètres d’entrainements et c’est ça la réussite d’une carrière…

C’est ce que l’on appelle un boxeur «Humble», c’est un peu ce que tu es?

C’est dans ma personnalité, j’aime bien rester à ma place. «Peter plus haut que mon C…» moi cela ne m’intéresse pas, j’ai toujours appris à respecter mon adversaire. A chaque fois que je fais un combat, j’ai une prière avant le combat, elle est pour moi et elle est aussi avant pour mon adversaire. Je souhaite qu’une chose c’est que Dieu nous protèges tout les deux et que l’on sort du combat tout les deux en bonnes santés. Parce que pour moi la boxe c’est l’un des sports les plus beaux, les plus nobles comme on dit «le noble Art», on se fait très, très mal sur les combats mais on se respecte beaucoup. Contrairement à d’autres sports, je ne vais pas les citer tous mais par exemple le football ou les valeurs de respect on un peu disparus…

En boxe Thai, ce respect entre les adversaires est importantpour toi?

Oui chez nous en boxe thaï, comme tu le vois les thaïlandais sont très respectueux. Ils veulent gagner c’est sûr mais ils n’en veulent pas à ta personne, ni à ton intégrité, c’est du sport…

Il n’y a pas d’animositéentre les boxeurs ?

Non jamais, justement c’est quand il y a de l’animosité que le combat est moins beau. Comme le combat que j’ai fais contre Bowy, à la fin de chaque round, et c’est instinctif, on s’embrasse. Et cela ne nous empêche pas au 2ème round de repartir à la guerre dans le bon sens du terme. Jusqu’à la fin on a fini à genoux et on c’est salué à genoux, c’est trop beau, et on ne peut voir ça que dans la boxe…

Combien tu as de combat jusqu’à aujourd’hui?

J’ai 131 combats, 121 victoires, 9 défaites et 1 match nul

C’est ton premier match nul contre Bowy?

Oui c’est le premier!

Tu as gagné beaucoup de combat par KO?

Oui 97 combats avant la limite!

C’est énorme 97 KO, tu as fais aussi des combats durs?

J’ai fais beaucoup de combat dur mais cela n’a jamais été des combats dur dans mon intégrité physique. J’ai rencontré des adversaires très durs mais si cela a été dur pour moi ce qui est sûr c’est que cela a été dur aussi pour eux à chaque fois. Mes adversaires ils s’en rappellent aussi car quand ils me voient, il y a beaucoup de respect entre nous. Des gars comme Attachai, Somrack, Anuwat, Bowy et d’autres que j’oublie, ce sont des bons souvenirs pour eux aussi donc ça été dur pour eux aussi. Aujourd’hui j’arrive à l’âge de 35 ans, je n’ai pas envie de lutter contre le temps mais je me retrouve à 35 ans intact parce que c’est vrai j’ai gagné beaucoup de combats avant la limite. Donc le temps passé sur le ring je n’ai pas vraiment souffert…

Quel est ton meilleur souvenir de combat jusqu’à maintenant?

Mon premier combat tout simplement. Après tout les autres c’est différents mais ce qui reste mon meilleur souvenir, le plus intense c’est mes premiers combats parce que c’est ça qui a été le déclencheur de toute la suite. Mais je dirais que les combats contre les thaïs sont tous des bons souvenirs, les vrais combats c’est contre les thaïs. J’ai des gros souvenirs face à eux, j’en ai rencontré une soixantaine et c’est un privilège de les rencontrer!

Comment c’est passé ton premier combat?

Pour mon premier combat j’ai rencontré un gars qui faisait deux tête de plus que moi et au moins six kilos de plus que moi. J’ai gagné avec mes tripes, il y avait autour toute ma cité, tous mes potes. Et ça reste mon plus beau souvenir parce que ça été le déclencheur de la motivation qui m’a permis de gravir cette colline jusqu’à aujourd’hui…

Quel a été ton combat le plus dur?

Mon premier combat contre Attachai à Las Vegas. Ce combat a été dur à tous les niveaux, physiquement, psychologiquement. Attachai était jeune, tout frais champion du Lumpinee, c’était la grande star de l’époque. Moi je l’affronte avec le peu d’arme que j’avais en ma possession, de tenir face à lui. Et c’est le seul qui m’a fait rompre physiquement et mentalement. C’est l’un de mes combats les plus durs. Aujourd’hui c’est un super pote, après le gala de Levallois, dimanche on a mangé ensemble un couscous à la maison avec Narupol je leur est fais découvrir la gastronomie Tunisienne. On a mangé un couscous tunisien et ils se sont régalés. Comme quoi les sports de combats très, très durs comme le notre cela créé des liens que tu ne peux pas retrouver dans d’autres sports, comme je le disais plus haut…

En quelle année tu es parti en Thaïlande?

En 1991, j’étais parti à la vraie école thaï, je dormais dans les camps, je m’entrainais avec eux, j’avais le rythme thaï. J’ai fais ça pendant plus d’un an…

C’était dans quel camp?

C’était au camp Sit Or, un petit camp qui était à Pattaya juste à côté du camp Sityothong. A l’époque en 1991 il n’y avait pas d’étranger qui s’entrainait dans les camps thaïlandais. Ce n’était pas comme aujourd’hui avec les camps à touristes, à business. C’était des camps à l’ancienne. Et j’ai vécu une vraie expérience et cette expérience m’a permis de renforcer encore plus mon amour pour le pied et poing…

Tu as perfectionné tes bases du Muay Thai, là-bas?

Oui j’avais des bons entraineurs. C’est sûr qu’il y a plein de petite technique, de petit coup de vice que tu ne peux pas apprendre en France. Des techniques gestuelles que tu peux apprendre que chez eux, parce que cela reste leurs sports, ce sont les instigateurs de ce sport. C’est comme les brésiliens pour le football, les thaïs c’est la boxe thaï!

Tu as combattu dans un grand stadium de Bangkok?

J’ai boxé dans différents stadium, un peu dans tous sauf au Lumpinee. J’ai boxé cinq fois à l’anniversaire du Roi!

Combien tu as fais de combat en Thaïlande?

J’ai fais une vingtaine de combat là-bas

Tu as aussi combattu beaucoup à l’étranger?

Oui grâce à Canal Plus et à Sami Kebchi j’ai boxé à travers le monde entier. Aux Etats-Unis, dans tous les coins de l’Europe, à Abu Dhabi, au Japon, en Afrique, à la Réunion, en Thaïlande…

Qu’est ce qui fait encore marcher Kamel Jemel aujourd’hui?

Je suis toujours motivé. J’aime par exemple ce qui c’est passé au gala samedi, le privilège avec le public. On a besoin de cette reconnaissance aussi. Et faire encore des performances, comme par exemple des combats contre Bowy, cela me fait avancer

Tu aimerais faire encore des combats comme celui face à Bowy?

Oui je suis partant pour ça. En bas du ring je suis ouvert, gentil avec tout le monde mais dès que je monte sur le ring, je me transforme, je suis comme «une hyène», j’ai besoin de ça. Je suis prêt à boxer n’importe qui, je n’ai jamais reculé devant aucun adversaire, à poids égal dans les vrais règles du Muay Thai, je suis prêt à prendre n’importe quel adversaire!

Est-ce que tu as des combats de prévus pour bientôt?

Mon prochain combat est prévu en Tunisie, sur ma terre natale, le 28 juillet. Je rencontre un serbe pour un titre mondial de boxe thaï Wako. Cela va être pour moi un grand moment dans ma carrière parce que je n’ai jamais boxé chez moi, en Tunisie. Et je suis très heureux de faire ce combat grâce à Imed Mathlouthi et tous les officiels tunisiens qui me soutiennent là-bas…

Merci pour cette interview et CHOOKDEE pour ton combat en Tunisie

Merci beaucoup

Kamel Jemel fait parti de ces grands champions français qui ont rencontré les meilleurs boxeurs de la planète, c’est un très grand champion, humble et généreux. Il a gagné face à des ténors de la catégorie comme Ramba, Pinlimit, Ali Oubaali, Ponsak, Jamel Yacouben, Ziani, Johnny Catherine, Wannai Pongpilla, Ploedean. Et il a affronté des champions redoutable tel que Khaled Hébieb, Attachai, Somrack, Issornassak, Ait Bassou, Samir Mohamed, Kongpipop, Anuwat, Bowy. Sa grande force est sa détermination et surtout son incroyable punch, ce n’est pas pour rien que l’on le surnomme «Mister Dynamite»!

KAMEL JEMEL

Taille: 1m68

Poids : 57/59 Kg et 62/63 kg

Nombre de combat: 131. 121 victoires. 9 défaites. 1 nul. 97 KO!

Titre: Champion du Monde de Boxe Thai (2002,2003). Champion d’Europe de Boxe Thai (2000, 2001). 7 fois Champion de France de boxe Thai. Vainqueur du Tournoi TKR (2004)

Club: Rosny Sous Bois

BIOGRAPHIE KAMEL JEMEL

Kamel Jemel c’est un V8 qui carbure à la nitro. Il force l’admiration du grand public lors de ses combats. Ces accélérations pieds poings sont fulgurantes. Peut être le plus grand puncheur de sa catégorie ! Même si lui ne se qualifie pas de puncheur mais de “gros frappeur à la vitesse d’exécution rapide”. Il totalise 85 KO dont beaucoup au premier round…

Sa façon de boxer est plus proche d’un kickeur que d’un pur nak muay mais il est aussi à l’aise en boxe thaï, kick boxing ou encore en anglaise.

C’est vers l’âge de 14 ans, grâce au travail d’un animateur de quartier, Rachid Maccouche, qu’il découvre la boxe thaï. En effet, Maccouche va ouvrir en 1988 une section de boxe au sein du centre culturel “Les Marmandes” à Rosny-sous-Bois (93). Kamel traînait souvent dans sa cité à faire des conneries par çi par là mais squattait aussi de temps en temps le centre culturel. Là-bas, le sport va vite transformer son énergie négative en énergie plus que positive. Il déclare “Avant de connaître le sport, j’étais un jeune barbare. Le sport m’a appris à penser différemment. J’ai découvert le plaisir de l’effort, la joie de gagner…”

Son premier entraîneur Eric Colette va lui apprendre les bases de la boxe, le respect de son adversaire et surtout de bonne valeur.

Par la suite, il aura Abdallah Berrandou comme coach véritable personnage dans le milieu du muay thaï. Ils vont faire ensemble un long bout de chemin…

Kamel en bon élève passionné va faire son premier combat après seulement trois mois d’entraînement !

Face à un adversaire qui pesait cinq kilos de plus et lui rendait quinze centimètres, il gagne aux points. A l’époque son champion préféré est le terrible frappeur Somsong dont il suit les combats avec passion, Kamel va vite suivre le même chemin que son idole…

Le virus de la boxe est en lui et il va enchaîner victoire sur victoire. En 1991, il part s’entraîner en Thaïlande dans un petit camp près de Pattaya. Dans ce camp où il était le seul farang, il va vraiment souffrir mais apprendre aussi l’humilité en voyant la dure vie que mènent les nak muay thaï…

De retour en France, il gagne la ceinture de champion de France de muay thaï à Japy contre Kamla.

Jusqu’en novembre 1996, il demeure invaincu en totalisant 33 victoires dont 24 par KO !

Kamel est maintenant père de famille comblé avec une profession honorable en tant que journaliste reporter d’images (cameraman) pour une chaîne de télévision locale de sa ville Rosny-sous-Bois. En tant qu’employé communal il peut concilier la compétition de haut niveau avec son travail.

En 1997, Mohad Ghédiri, son ami d’enfance, créé une ligne de vêtement intitulé “De la balle” qui va vite séduire d’abords les jeunes de banlieue puis de nombreuses vedettes du cinéma et du sport. Ses meilleurs ambassadeurs restent ses deux amis d’enfance, le rappeur Vibe et le champion de boxe thaïlandaise Kamel Jemel qui arbore lors de tous ses combats retransmis sur Canal + un short sur lequel figure la tête encapuchonnée emblème de la marque. Les shorts de Kamel sont entièrement fabriqués par ce nouveau créateur de mode Hip Hop… 

Kamel va aussi commenter sur canal + avec Chistian Delcourt quelques grands galas de kick boxing. Ses interventions justes et pertinentes plaisent aux téléspectateurs.

Le 23 novembre 1996 à Bobigny, dans un Galas organisé par l’ancien champion de muay thaï Khaled Hébieb, Jemel rencontre le showman Ramba classé alors numéro 6 au Radja. Le thaïlandais va impressionner le public par ses facéties mais il en faut plus pour déconcentrer Kamel. Jemel diminué par un rhume va faire un grand match face à un encaisseur hors pairs. C’est finalement sur un nul qu’ils se sépareront.

Ils se retrouveront deux mois plus tard le 1 février 1997 à l’Arena de Gagny. Les deux nak muay font encore un grand combat mais aux deuxièmes rounds Kamel est touché sur un crochet gauche, compté huit, il perd le round. Au final de ce match très serrés, les juges donneront la victoire au thaïlandais.

En 1997, à Prague, il rencontre l’anglais Riley qu’il met KO au 3 èmes rounds.

Le 30 mai à Antibes lors du championnat du monde de boxe thaï entre Nikiema et Van Den Leest, il bat en combat d’encadrement le thaï Pimlimit Sitchang.

Puis la même année un nouveau challenge de taille l’attend. Sur la cote d’Azur au Cannet dans une grande soirée de muay, il affronte Khaled Hébieb, le globe trotters des rings. C’est le choc des générations. L’expérience et la puissance de Hébied face à la fougue et le punch de Jemel. Le combat est superbe, Jemel impose sa vitesse d’exécution dès les premiers rounds mais face à l’encaisseur Hébied, il se fatigue vers le milieu du combat. Hébied impose alors son rythme et domine Kamel surtout en corps à corps. Jemel s’inclinera honorablement aux points. C’est sa première défaite…

A Thiais en 1998 en boxe thaï, il bat le courageux nak muay Ali Oubaali, redoutable frappeur.

Au Bataclan dans une grande soirée de boxe thaï, il bat le thaïlandais Ponsak qui est un sacré boxeur classé au Radja et au Lumpinee. Après un combat âpre Kamel gagne aux points.

En mars 2000, il combat dans le galas de Las Vegas avec comme combat vedette Lebanner contre Vassilikos. Jemel mettra KO au 1er round un américain nommé Kostuck.

5 mois plus tard de nouveau à Las Vegas,  en juillet, il rencontre le guerrier thaïlandais Attachaï.

Attachaï, nak muay à l’anglaise meurtrière le prouve en surprenant Kamel par un superbe directe au plexus qui le pli en deux. Défaite au 1er round.

Ils se retrouveront 2 ans plus tard à Bercy le 6 juillet 2002 pour une revanche mais en kick boxing. Kamel est champion du monde de boxe thaï et Attachaï numéro 1 du Radja. Mais la confrontation qui devait être exceptionnelle c’est malheureusement soldée par une disqualification du Thaï au 1er round.  Sur un coup de coude gauche (volontairement ou non), Attachaï blesse sérieusement le Français à l’arcade. Les officiels disqualifient Attachai pour coup non autorisé. C’est une grande déception pour les deux pugilistiques qui avaient des choses à prouver ce soir. Il est toujours difficile de pratiquer du Kick avec des Thaïlandais…

A Bangkok en décembre 2000 pour l’anniversaire du Roi, Kamel se retrouve face à une légende du muay, le thaïlandais Somrak Kamsing (champion Olympique de boxe anglaise). L’enfant chéri du pays qui rend quand même quelques kilos de plus à Kamel est un fabuleux technicien à la boxe imprévisible. C’est une superbe opposition entre Kamel qui avance sans cesse sur son adversaire en cherchant les poings et les kicks et la boxe hallucinante de Somrak parfois plus proche du muay Boran que du muay thaï. Au troisième round sur un magnifique coup de coude retourné, Jemel se fait ouvrir méchamment la pommette gauche. La blessure est importante et nécessite presque l’arrêt du combat. Mais en Thaïlande, le médecin laisse Kamel repartir au charbon. Avec courage, il fera le forcing face à Somrak qui sortira mainte technique secrète du muay jusqu’à la fin du match. Encore une grande rencontre de Kamel qui s’inclinera logiquement aux points…

A Bercy le 21 avril 2001 dans une grande soirée de Kick boxing intitulée “les gladiateurs du Millénium” il affronte le dangereux nak muay Jamel Yacouben. Kamel va gagner par arrêt de l’arbitre en mettant souvent son adversaire en difficulté.

Il combat de nouveau à l’anniversaire du Roi à Bangkok avec succès.

L’année 2002 va lui être faste, il enchaîne les victoires par KO. 3 KO au 1er round, 2 en anglaise à Agadir et Clermont-Ferrand et 1 en muay à Bangkok.

Mais c’est en Hollande, le 2 mars 2002 à Rotterdam qu’il va décrocher son premier titre de champion du monde de muay thaï, l’aboutissement d’un long parcours de boxeur. Jemel affronte le terrible Ziani numéro 1 mondial de sa catégorie et vainqueur du français Karim Saada (victime d’une fracture du tibia).

Pour ce premier titre qu’il va remporter aux points, il fait un combat d’une extrême violence. Face à un adversaire qui démontrait une rage inquiétante en ne lâchant pas le moindre centimètre de ring ! Kamel a parfois douté durant le combat. Il déclarera “je l’ai touché comme jamais dans ma carrière et il avançait toujours comme un robot. Il fait partie des plus durs adversaires que j’ai affronté avec Ramba, Ponsak et Attachaï. Je ne veux surtout pas faire trop de combats de ce genre dans ma carrière, sous peine d’exploser très vite…”

Il retrouve l’anglais Riley à Saint-Martin (caraïbe) le 26 avril 2002 qu’il remet KO mais au 2ème round cette fois-ci.

Le 30 octobre 2002 à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), Kamel affronte le champion du Lumpinee, le thaïlandais Issornassak. Les deux nak muay s’affrontent en Kick boxing avec la ceinture mondiale des légers en jeux. Une nouvelle fois Jemel livre un combat somptueux. Après 12 reprises intenses, face à une vraie machine à combattre, Kamel s’incline de justesse aux points.

A Bercy encore, le 18 avril 2003, Kamel va effectuer le match le plus controversé de sa carrière. Il devait affronter le Hollandais Ziani pour une revanche en Kick boxing mais c’est finalement son compatriote Aït Bassou qui l’a remplacé au pied levé. Kamel a tout de suite mis son adversaire dans le rouge avec des accélérations fulgurantes des deux mains. Des le 1er round le batave complètement sonné est compté huit. L’arbitre voyant qu’il ne réagissait pas après le compte, le déclare en toute logique “out”. Mais fait rarissime dans un gala de boxe, sous la pression du public mécontent, les hommes de coins de Jemel (avec Samy Kebchi) le renvoi au combat. Le match redémarre au premier round ! Le Hollandais est de nouveau compté puis reprend le combat et finit le 1er round sur les talons. Au deuxième round subissant la pression de Kamel, Aït Bassou décoche en contre un terrible crochet du gauche qui électrocute Jemel pendant un long moment ! Une défaite vraiment injuste qui mérite réflexion de la part de son entourage…

Après cette défaite mal digéré. Kamel doit se remettre en question. Il change de club en prenant une licence au Mahmoudi Gym de Bonneuil. Mais sa préparation est toujours suivie par son complice Abdelah Berandou.

En novembre 2003 sur l’île de la Réunion, en boxe thaï, il affronte dans son fief le puncheur Johnny Catherine (champion du monde de boxe française et kick boxing). Même s’il n’est pas un pure nak muay Catherine demeure un sacré client. A la fin du premier round, après un échange vigoureux des deux protagonistes, Kamel met KO son adversaire sur un magnifique high kick jambe arrière !

La ville d’Eaubonne va accueillir le 24 avril 2004 une soirée de kick-boxing intitulée TKR (Tournoi des Kings of the Ring). Dans ce tournoi en – 64 Kg différents protagonistes vont s’affronter en demi-finale puis final. Kamel rencontre d’entrée l’impressionnant thaïlandais Wannaï Pongpilla. Au terme de trois reprises très musclés, le français s’impose logiquement aux points. Pour la final Jemel affronte le rugueux russe Pogorelov qui vient d’éliminer le hollandais Ziani. Les deux combattants font un match d’une rare intensité dont Kamel sort vainqueur aux points ! Comme toujours Kamel c’est préparé avec Abdalah Berrandou mais il a ajouté, en allant à la salle de Villeneuve la Garenne, un partenaire à sa préparation en la personne de Kamel Chouaref, multiple champion du monde et grand spécialiste de la discipline…

Jemel repart sur l’île de la Réunion début juin pour rencontrer en boxe thaï, le thaïlandais Phaïtoom Kamsa. Il domine totalement son adversaire qui est compté dans le dernier round mais le thaï n’aura pas été mis KO. Kamel gagne aux points.

Il n’attendra pas longtemps avant de revenir à la Réunion. Cette fois-ci, c’est pour une revanche en muay thaï contre la star local Johnny Catherine. Le 9 juillet, Kamel va confirmer son premier succès. Jemel marche au super et impose tout au long du combat sa supériorité technique en variant les zones basses et hautes sur son adversaire. Le Réunionnais n’est pas passé loin du KO et a fait preuve d’une grande résistance. Jemel l’emporte à l’unanimité des juges. Après ces deux combats, les deux boxeurs se vouent un énorme respect. Johnny Catherine décédera plus tard dans une bagarre tragique. Kamel profondément choqué, lui rendra hommage lors d’une réunion pugilistique…

Le Zénith de Paris accueille le 25 septembre 2004 une grosse soirée de muay thaï. Kamel qui devait retrouver le Hollandais Ziani affronte de nouveau un Néerlandais remplaçant au pied levé, Tarek Medni. Kamel effectue un grand combat en enchaînant comme d’habitude à vitesse supersonique, les pieds-poings-pieds et surtout en sortant des beaux coups de genoux, technique qu’il utilisait rarement. Victoire aux points de Jamel.

Kamel va de nouveau combattre dans une soirée mémorable. Bercy le 2 juillet 2005, en marge du tournoi des mi-lourds, plusieurs grands noms de la boxe pied et poing vont s’affronter en kick-boxing . Lorsque deux grosses pointures croisent les gants sur un ring cela donne un choc des seigneurs. Ce soir Kamel rencontre la star du kick-boxing, l’invaincu Samir “Petit Prince” Mohamed. Cet affrontement dantesque régale le public qui voit une superbe confrontation entre la puissance et l’expérience de Jamel et la technique magique de Mohamed. Au terme de sept reprises fabuleuses, le verdict tombe, Samir est déclaré vainqueur aux points. Kamel est déçu par cette décision. En effet, beaucoup voyaient un match nul…

Ces deux titans se retrouveront 9 mois plus tard, le 26 mai 2006, de nouveau à Bercy en kick-boxing.  La revanche offre au public encore un combat mémorable. Le public est debout durant les dernières reprises. L’affrontement ira encore au terme des sept rounds de deux minutes. Une fois de plus Samir s’impose aux points grâce à sa superbe technique. Le combat est classé comme le plus beau de l’année ! Un immense respect vient de se créer entre ces deux hommes…

Le 2 mars 2006, le Palais Marcel Cerdan de Levallois reçoit une délégation de nak muay thaïlandais qui va affronter une brochette de nak muay français mais en kick-boxing…

Kamel Jemel contre le thaïlandais Ploedaen va comme d’habitude nous gratifier d’un magnifique combat. Il va s’imposer aux points non sans avoir mis à mal son adversaire.

Kamel qui est maintenant au célèbre club de Saint-Ouen le RMB Boxing après 18 ans de ring a toujours la gnac. A 32 ans, il a une insatiable envie de s’entrainer couplé avec une grande hygiène de vie qui le rend aussi performant qu’un jeune de 25 ans. “Quand on a affronté des Somluck, Ramba, Attachaï, Issornack, Ziani, Catherine, la sérénité est en soi” déclare t-il.

Dans un avenir proche, il va sûrement faire de nouveaux magnifiques combats, Mister Dynamite va encore exploser !

By  Serge TREFEU