SIAM FIGHT MAG

Le magazine ultime ou vous trouverez tout sur le Muay Thai.

LE BORRAKSEEDAM GYM

Temps de lecture : 17 minutes

LE BORRAKSEEDAM GYM

by Serge TREFEU (2017)

Le Borrakseedam Gym se trouve dans la ville d’Annecy en Haute-Savoie, en plein cœur du quartier populaire Novel-Teppes. C’est une toute petite salle de 80m2 qui ne paye pas de mine mais dans laquelle s’entraînent beaucoup de grands champions. Aujourd’hui, grâce au travail acharné depuis de nombreuses années de son entraîneur, le Borrakssedam Gym est devenu le meilleur club de la région. Car les nombreux compétiteurs qui sont passés dans ce club ont engrangé beaucoup de titres prestigieux et de très bons résultats sportifs.

LA SALLE DU BORRAKSEEDAM N’EST PAS GRANDE MAIS BIEN FOURNIE EN MATÉRIEL DE BOXE

Le maître des lieux est un ancien boxeur qui a connu l’age d’or du Muay Thaï français, il se nomme Christian Lecomte-Pitarresi et il a fait la plupart de ses combats dans les années 80 et 90.

CHRISTIAN-LECOMTE PITARRESI

Christian Lecomte-Pitarresi surnommé « Le Padré » par ses élèves est un véritable passionné qui a dédié sa vie au Muay Thaï. Depuis qu’il a été pris de passion par le Muay Thaï, il a sacrifié beaucoup de son temps au détriment même de sa vie familiale.

Parce que s’occuper en permanence d’athlète de haut niveau n’est pas une chose facile. Il faut d’abord éduquer et former des jeunes qui parfois sont désœuvrés et à qui il faut apporter de l’espoir pour qu’ils donnent le meilleur de soi. Ensuite, les boxeurs ont besoin d’êtres entourés, d’êtres suivis et conseillés pour qu’ils évitent les pièges du milieu sportif qui pourrait les dégoûter de leur sport. Cela demande beaucoup d’investissement entre les entraînements, les formations, les stages, les préparations, les conseils, les négociations, les organisations, les déplacements, c’est un boulot à temps plein d’être entraîneur de compétiteur, il n’y a pas beaucoup de personnes qui arrivent à faire correctement ce travail pendant de longues années. Christian Lecomte-Pitarresi fait partie de ces gens qui méritent le respect pour sa passion dévorante envers son sport !

Christian Lecomte-Pitarresi a débuté par la boxe française et le Karaté au contact avant de découvrir lors de son service militaire la boxe thaï. C’est la légende vivante des rings Pud Pad Noy qui va lui inculquer le virus du Muay Thaï, et depuis cette rencontre avec le maître Pud Pad Noy, le virus du Muay Thaï ne l’a plus quitté…

Dans les années 90, Christian Lecomte-Pitarresi part en Thaïlande, et tel un baroudeur des rings, il va tester différents camps d’entraînements, des camps durs, dans lesquels à l’époque les combattants étrangers se comptaient sur les doigts de la main. Il va s’entraîner au célèbre Kiet Ban Chong (Camp des champions Jaroenthong, Jaroensap, Oley, Samranthong, Isara, Kaolan) à Bangkok ainsi que rapidement au très select camp Sor Ploenchit.

Aussi, dans des camps de l’Isaan (Région Nord-Est), la terre qui a produit le plus de combattants thaïlandais du pays. Il est l’un des rares boxeurs étrangers à s’être entraîné au camp Sor Kingstar, le camp qui a formé le phénoménal magicien des rings Saenchai Sor Kingstar. Lorsque Christian Lecomte-Pitarresi était au Sor Kingstar, en 1992, Saenchai n’avait que 12 ans mais déjà un potentiel énorme. Avec son œil averti, le français avait repéré cette future graine de champion, « ce jeune combattant Saenchai sera un grand champion » avait déclaré à l’époque l’entraîneur du Borrakseedam, il ne s’est pas trompé sur sa prédiction !

Enfin, Christian Lecomte-Pitarresi pose ses valises à Khon Kaen dans le fameux camp du frère de Master Pud Pad Noy Worawoot (Champion du Lumpinee dans trois catégories différentes, élu Meilleur boxeur de l’année en 1975 et reconnu comme l’un des dix meilleurs boxeurs thaïlandais de tous les temps). Christian Lecomte-Pitarresi se plaît tellement en Thaïlande qu’il va se marier avec une thaïlandaise et de cette union naîtra deux enfants qui vivent aujourd’hui en France.

De 1997 à 2002, Christian Lecomte-Pitarresi ouvre et gère deux camps de boxe en Thaïlande, l’un qui se situe à Khon Kaen et l’autre dans la capital, à Bangkok. Durant ces années, il s’occupera de boxeurs thaïlandais et de combattants étrangers en Thaïlande, il sera également manager pour leur trouver des combats.

Après avoir passé plusieurs années en Thaïlande, il part vivre en Italie son pays d’origine pour entraîner des compétiteurs italiens. Puis, en 2007, il rentre en France et créé son club de boxe à Annecy qui se nommait au départ le « Seuadam Gym » (Le tigre noir).

MORGAN ADRAR, CHRISTOPHE COPANI, SERGE RICHON, LOTFI TALBI, LAMRI LALAOUI, EMMANUEL HORTA TAVARES, LA TEAM DE L’ÉPOQUE DU SEUADAM GYM

Ensuite, le club a prit le nom de « Borrakseedam » qui fait référence à une chanson très connue dans la région du Nord-Est de la Thaïlande.

Au départ, Christian Lecomte-Pitarresi et ses élèves n’avaient pas vraiment de salle approprié pour pouvoir s’entraîner.

Christian Lecomte-Pitarresi va donc contacter à plusieurs reprises la mairie d’Annecy pour avoir une salle où ses jeunes puissent s’entraîner correctement. Mais le Muay Thaï n’était pas la priorité sportive de la région et ses nombreuses demandes sont restées sans réponse de la part des responsables de la mairie d’Annecy.

Alors, Christian Lecomte-Pitarresi emploie les grands moyens pour faire bouger les choses. Un jour, lui et ses élèves sont allés carrément s’entraîner devant le parvis de la mairie, ils ont effectué un entraînement en plein jour au milieu des passants. Intrigués par ces jeunes en short qui tapaient dans des paos en cuir, les élus locaux sont sortis de la Mairie pour aller les voir.

Enfin, le dialogue a pu s’installer entre l’entraîneur du Borrakseedam et les responsables de la mairie. Christian Lecomte-Pitarresi a réussi son coup car la mairie lui a octroyé une salle quelques semaines après ce petit spectacle…

Christian Lecomte-Pitarresi a formé et préparé beaucoup de champions dans sa carrière. Les premiers combattants dont il s’est occupé sont Serge Richon, Jamal El Kariki, Joao Monteiro, Isabelle Le Calvez, Julien Muller, David Ismalone, Yoann Gouaidia, Hubert Lisowski, Mohamed Majdoubi, Olivier Rabany et le grand champion danois Olé Laursen !

Serge Richon surnommé « Seuadam » (Le tigre noir) a été le premier champion du Monde formé par Christian Lecomte-Pitarrresi. Serge Richon qui a effectué 78 combats a remporté la ceinture de champion du Monde WPKC en – 67 Kg en 2000 et la ceinture de champion d’Europe WFC en – 72 Kg en 2012.

SERGE RICHON ALIAS SEUADAM

SERGE RICHON AVEC SES CEINTURES DE CHAMPION DU MONDE ET D’EUROPE

RAM MUAY DE SERGE RICHON AVANT SON COMBAT CONTRE LUCA SILLINGARDI

CHRISTOPHE COPANI (CHAMPION BEST OF THE BEST), HAKIM LALAOUI, LAURE LACHENAUD, SERGE RICHON (CHAMPION D’EUROPE), ALDO KALED ALKAKOUNI, CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI

Jamal El Kariki fut l’un des premiers champions formé par Christian Lecomte-Pitarrresi. Il a gagné quatre fois le championnat de France classe A, une fois en – 55 Kg et trois fois en – 57 Kg ainsi qu’une médaille d’argent aux championnats d’Europe IFMA. Son nom de combattant était « Chalam Khao » (Le requin blanc).

JAMAL EL KARIKI ALIAS CHALAM KHAO

JAMAL EL KARIKI CONTRE DJAMEL YACOUBEN. VICTOIRE AUX POINTS DE EL KARIKI

JAMAL EL KARIKI AVEC MASTER PAYEN

ARTICLE SUR LE REQUIN BLANC JAMAL EL KARIKI

Joao Monteiro dit « Midamnoy » (Le petit ours noir) était un redoutable combattant qui a notamment affronté deux fois la légende des rings Wangchannoi Sor Palanchaï, une fois à Saint Nazaire et une fois en Martinique à Fort De France. Il fut champion de France en – 59 Kg et Vice champion d’Europe. Joao Monteiro venait de la région Nord du club de José Domingos et lorsqu’il a déménagé pour s’installer à Annecy, en 1998, il est venu au club de Christian Lecomte-Pitarrresi.

JAMAL EL KARIKI, DAVID PAGANOTTO, JOAO MONTEIRO

AFFICHE DU COMBAT DE MONTEIRO CONTRE WANGCHANNOI

Isabelle Le Calvez a été elle championne de France et d’Europe en – 60 Kg. Les boxeurs Julien Muller, David Ismalone, Yoann Gouaidia et Hubert Lisowski ont surtout effectué leur combat en Thaïlande.

Julien Muller a été classé au stadium de Rangsit de Bangkok. Il a fait sa carrière essentiellement en Thaïlande où il a combattu plusieurs fois au stadium d’Omnoï. Julien Muller a affronté le terrible Wangchannoi Sor Palanchaï à Nantes contre lequel il s’est incliné aux points…

JULIEN MULLER AVEC SON COACH CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI APRÈS SON COMBAT CONTRE WANGCHANNOI

JULIEN MULLER AU STADIUM D’OMNOI

JULIEN MULLER AU STADIUM DE RANGSIT

David Ismalone a combattu au stadium du Radja, il fut même très bien classé en catégorie + 75 Kg (La catégorie officielle maximum au Radja est 72 Kg) au début des années 2000. Le français eu droit a un article sur ses combats en Thaïlande dans le célèbre magazine thaïlandais de boxe Muay Siam. Il vit maintenant en Thaïlande où il est devenu un acteur et un cascadeur reconnu dans le monde du cinéma d’action. Il a tourné dans des grosses productions telles que Ong Bak avec Tony Jaa, Furious, Bangkok Revenge, The Medaillon et dernièrement il s’est occupé des cascades du film Pattaya.

JEAN-CLAUDE VANDAMME, TONY JAA ET DAVID ISMALONE

 

Yoann Gouaidia a été champion de France en – 69 Kg et le polonais Hubert Lisowski champion de France en – 75 Kg ainsi que champion d’Europe IFMA. Christian Lecomte-Pitarresi avait prit en main le champion polonais à la demande de son club pour qu’il puisse le faire évoluer, Lisowski a fait plusieurs combats en Thaïlande et il a fait notamment un championnat du Monde épique contre le redoutable Azem Matzutaj, il a perdu aux points pour cette ceinture mondiale WPKC.

HUBERT LISOWSKI A SOUVENT COMBATTU EN THAÏLANDE

 

Mohamed Majdoubi a été Vice champion de France en 1998 puis classé N° 7 européen par la WPKL. Aujourd’hui, il a ouvert son propre club à Divonne-les-Bains.

Olivier Rabany a été Vice champion du Monde WPKC face au thaïlandais Ithipol Sityodtong lors d’un championnat du Monde en Italie à Milan.

OLIVIER RABANY

 

OLIVIER RABANY APRÈS SON COMBAT CONTRE LE GRAND CHAMPION BIGA TIDIANI

Quand au Danois Olé Laursen, il a fait une remarquable carrière avec un titre de champion d’Europe IKF, un titre de champion du Monde IMTC et une victoire en final du tournoi King Cup S1 à Bangkok en 2002. Olé Laursen a désormais son propre camp, le Legacy Gym à Ubon Ratchatani dans le nord-est de la Thaïlande.

Aujourd’hui, le club Borrakseedam compte encore beaucoup de combattants car Christian Lecomte-Pitarresi axe plutôt ses entraînements pour la compétition, c’est un entraîneur à l’ancienne qui aime les challenges. Mais les pratiquants en loisirs sont aussi les bienvenues au Borrakseedam, il y a d’ailleurs une section pour les enfants.

LA TEAM DE COMPÉTITEURS DU BORRAKSEEDAM

Le fer de lance du club est le grand champion Morgan Adrar qui a 62 combats a son compteur, surnommé « The Destroyer » c’est un combattant puissant et complet, un destructeur avec ses poings qui font très mal à ses adversaires, il est également doté d’un mental à toute épreuve, c’est un véritable guerrier des rings qui aime aller au contact, un boxeur « dur au mal », un boxeur « Keng » (Fort, dur).

Morgan Adrar a souvent combattu en Asie, il a battu les champions du Cambodge Pich Sehya et Kéo Rumchong, les champions d’Europe Aziz Hlali et Aziz Ali-Khada (KO), les champions du Monde Alesso Arduini (KO) et Christophe Pruvost (KO). Le 23 janvier 2016, au gala Burning Series 5, Adrar est devenu champion du Monde WBC en – 67 Kg en battant le grand champion Mehdi Zatout (Champion du Monde, champion d’Europe). Une ceinture qu’il a malheureusement perdu contre le thaïlandais Manaowan Sitsongpeenong (Champion du Radja), le 28 janvier 2017 au gala Burning Series 6…

Morgan Adrar a également remporté trois ceintures de champion d’Europe dans trois fédérations différentes, la WMC en 2014, la WBC en 2013 et la WFC en 2011 !

Morgan Adrar a aussi affronté des redoutables combattants thaïs comme Armin Punpanmuang, Rit Ubon, Changpuek Muay Thai Academy, Kaoponglek Luksuratham et le King des rings Saenchai Sor Kingstar !

MORGAN ADRAR ALIAS THE DESTROYER

 

MORGAN ADRAR CONTRE CHANGPUEK MUAYTHAI ACADEMY

 

MORGAN ADRAR CONTRE CHARLES FRANÇOIS

MORGAN ADRAR CONTRE AZIZ HLALI

MORGAN ADRAR CONTRE KEO RUMCHONG

MORGAN ADRAR EST UN CHAMPION TRÈS CONNU DANS LA VILLE D’ANNECY. IL EST ICI EN COMPAGNIE DU CÉLÈBRE ENTRAÎNEUR DE FOOT AIMÉ JACQUET QUI HABITE A ANNECY

L’autre représentant du Borrakseedam est la championne Yoland Alonso. Une terrible guerrière et une grosse encaisseuse qui possède 70 combats à son actif. Elle collectionne les trophées, son dernier titre elle l’a remporté en 2016 en devenant championne d’Europe TKC en 2016 en – 52 Kg. Yoland Alonso a été Médaille d’argent aux championnats du Monde WMO en 2016, Médaille de bronze aux championnats du Monde WMO en 2015, championne de France AFMT en 2015, Médaille d’Or aux championnats mondiales d’Art Martial en 2013, championne d’Europe WKN de Full Contact en 2012, championne de France de Full Contact FFCDA en 2012 et 2011 !

Yolande Alonso a été recommandé par son coach Franck Doussot à Christian Lecomte Pitarresi pour qu’il la fasse évoluer en Muay Thaï. Depuis 2013, Yolande Alonso fait partie de la Team du Borrakseedam.

LA CHAMPIONNE D’EUROPE YOLAND ALONSO

Les deux autres champions titrés sont Emmanuel Horta Tavares (50 combats) et Lotfi Talbi (55 combats).

Emmanuel Horta Tavares a combattu en Thaïlande au Thai Fight, il a gagné la ceinture de champion d’Europe WFC en K1 en 2011 et la ceinture de champion de France FMDA en 2007 et 2008, il également été champion NTF en Italie.

LE CHAMPION D’EUROPE EMMANUEL HORTA TAVARES

Lotfi Talbi a été champion d’Europe WFC en K1 en 2011, Champion du Tournament de Martigny en 2014, Vice champion du Monde WFC en 2015, Vice champion de France AFMT en 2015 et Vice champion International WBC en 2016.

LE CHAMPION D’EUROPE LOTFI TALBI

Le club a aussi des combattants comme Fetah Leskovica (42 combats), champion du Kosovo, un albanais qui a été finaliste au championnat de France AFMT classe A en 2016 où il a perdu par KO contre Mathieu Guevara, et son frère Zeqir Leskovica (12 combats), Driss Benariba, Champion d’Italie WFC, Champion International WKPC en K1, un italien d’origine marocaine qui s’entraîne au Borrakseedam Gym quand il vient en France et qui a été formé par Christian Lecomte-Pitarresi, Oussama Benali (9 combats), Mathias Amigo (18 combats), Quentin Chekhar (8 combats), Amir Boudiba (12 combats)

SÉANCE DE CORPS À CORPS À LA THAÏ

 

SÉANCE AU SAC DE FRAPPE

 

LE COACH PREND CHACUN DE SES BOXEURS AUX PAOS

 

LA SÉANCE DE LEN CHEUNG (SPARRING) EST TRÈS PHYSIQUE ET TECHNIQUE AU BORRAKSEEDAM

 

UNE CASQUETTE AVEC UNE BALLE ACCROCHÉE PERMET UN PARFAIT APPRENTISSAGE POUR LA COORDINATION AVEC LES POINGS. Ç’EST UN ENTRAÎNEUR CUBAIN QUI A DONNÉ CETTE ASTUCE A CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI

ÉCHAUFFEMENT AU VÉLO STATIQUE

 

PLANING DU BORRAKSEEDAM GYM

Présentation en détail du club Borrakseedam et de son propriétaire par le maître des lieux :

Bonjour Christian, tu as quel age et tu as grandi dans quel coin de la France ?

Bonjour j’ai 53 ans et j’ai grandi à Pantin dans le 93 en région parisienne

Comment tu as découvert la boxe ?

J’ai évolué avec les sports de combats arrivés en France au fur et à mesure. Jai commencé par une initiation (De courte durée) à la boxe française à Pantin (93) vers l’âge de 5 ans grâce à un voisin instructeur.

Ensuite, j’ai pratiqué le karaté à Clichy sous bois (93) et au Raincy (93) chez Franco D’Aloia qui m’a initié au combat.

J’ai découvert la boxe thaï de l’époque par le biais d’un cousin qui connaissait Roger Paschy, j’étais content et j’ai surtout écouté ce qu’il nous disait à propos des arts martiaux en général. A l’époque, je lisais les magazines Karaté Bushido pour suivre les actualités du Karaté et cela commençais à parler de kick boxing, de full contact et de boxe thaï…

Mes parents ont déménagé à Chelles sur Marne et dans la région j’ai pratiqué et fait de la compétition en full-contact et semi-contact à Lognes sur marne (77) chez Bruno Riboud. Avec mes cousins et les copains du quartier j’ai aussi fait du kick boxing et de la boxe thaï ont s’échangeait nos techniques avec mise en application (Rire).

Ensuite, je suis parti à l’armée durant 12 mois et j’ai fait des rencontres avec d’autres jeunes de mon âge qui pratiquaient divers sports de combats. A mon retour de l’armée, je suis allé m’installer pour travailler à Annecy où j’ai continué à faire quelques combats quand l’occasion se présentait…

Combien tu as fait de combats ?

J’ai fait une trentaine de combats en Kick Boxing, Full Contact et Boxe Thaï

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI A ÉTÉ UN COMBATTANT MULTI BOXE QUI A COMBATTU SUR BEAUCOUP DE RINGS DE FRANCE

C’est à Annecy que tu as ouvert ton premier club ?

Oui je m’entraînais dans un club de full contact à Annecy le vieux chez Serge Cavalli, j’ai fait quelques combats pour le club. Puis, Serge Cavalli m’a fait passer mon diplôme d’entraîneur de full contact. Au club, j’ai rencontré Paul Salvisberg qui était un puriste du Muay Thaï (Formé par Sy et Say de Montpellier). Par la suite avec le temps il m’a proposé d’ouvrir un club de boxe thaï qui se nommait « Annecy Thai-boxing » (Qui deviendra par la suite « Sor Dao Fayfa »), c’était en 1990 avec Sergio Di Baïo. Et Paul m’a fait rencontrer Pud Pat Noy  qui nous a  conseillé d’aller en Thaïlande à Khon Kaen…

Tu es parti au début des années 90 en Thaïlande ?

Nous sommes partis, Paul et moi, à la découverte de la Thaïlande, de Khon Kaen (Région Nord-Est) et de ses camps. Lorsque nous sommes arrivés sur place par le train nous avons posé nos valises dans un bungalow pas loin de la gare de Khon Kaen (L’année suivante, j’ai emmené Sergio Di Baio avec moi à Khon Kaen).

A Khon Kaen, Paul se renseigne auprès des touk-touk de la gare (On ne parlait pas le thaï à cette époque et moi pas du tout l’anglais). Le chauffeur nous a conduit au camp « Sor King Star » tout en passant devant un camp qui semblait abandonné (En fait, c’était celui de Pit le frère de Pud Pad Noy, le camp « Sor Sotthong »).

Au camp Sor King Star (Le camp qui a formé la star Saenchaï) se fut une véritable révélation sur l’art du combat, tout était différent, l’approche du combat dans les préparations, le training, les techniques, le clinch, le respect, c’était un choc culturel et sportif !

Paul et moi avons dû passer les tests de rigueur pour voir le boss du bar resto au « King Star »au centre de Khon Kaen, en face du marché. On nous propose de l’alcool, on refuse, on nous propose des clopes, on refuse, on nous parle de filles, on refuse, on nous tâte le corps et ils regardent notre dentition, on nous dis ok vous pouvez rester au camp et faire voir ce que l’on sait, pour le clinch on n’était à la rue complet…

Tous les matins, on partait du centre ville jusqu’au Sor King Star à 10 Km et on rentrait après le training en courant, le soir idem, course pour y aller et retour en footing. Une fois, on s’est fait courser, au travers des rizières, par une meute de chiens errant. Nous avons été obligé de leur lancer des pierres mais la menace du bâton a été plus efficace pour les faire partir (Rire). Parfois, lorsqu’un moto taxi ou un touk-touk passait on s’autorisait à le prendre selon l’état de fatigue (Rire). J’ai effectué plusieurs voyages à Khon Kaen au camp « Sor King Star »et par la suite au camp de Pit (Le frère de Pud Pad Noy) le « Sor Sotthong »

Comment c’est passé ton entraînement au camp Sor Kingstar ?

J’ai beaucoup appris en technique mais à cette période il y avait surtout beaucoup d’enfants. Saenchai était dans ce camp il avait une douzaine d’années, j’ai tourné avec lui en clinch. Somrak Kamsing est venu une fois aussi s’entraîner dans le camp. Ce qui m’avait frappé, c est que les enfants avaient un bagage technique très bon, donc tourner avec eux c’était d’une grande richesse, je devais juste faire attention de ne pas forcer et laisser faire les gestes techniques, c’était très motivant de tourner avec eux. Je faisais gaffe de ne pas forcer, d’ailleurs les jeunes nakmuays aimaient bien car je faisais attention de ne pas mettre de la force dans mes gestes. Sinon, si tu fais mal, ils arrêtent et tu te retrouve au sac et aux paos. Par contre, avec les plus grands, c’était surtout de l’anglaise avec gros gants et là sa tapait fort avec un casque de protection ou pas (Rire)

LE SOR KING STAR ÉTAIT UN CAMP AUTHENTIQUE DE L’ISAAN OÙ CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI A FAIT SES ARMES

Saenchai avait déjà des qualités pour devenir un champion ?

En fait, Saenchai il y avait beaucoup de gens autour qui croyait en lui, on sentait qu’il allait être un grand nakmuay !

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI AU SOR KING STAR AVEC LA PERLE SAENCHAI EN 1992

Tu t’es entraîné aussi au fameux camp Sor Sotthong, le camp où le grand champion Guillaume Kerner est parti se former ?

Exactement, ce camp appartenait au grand frère de Pud Pad Noy, « Pit ».

Au Sor Sotthong à Khon Kaen, dans ce camp, j’ai fait plus de sparring et des longues séances de clinch car il y avait des boxeurs plus grands.

Pud Pad Noy venait souvent dans le camp, nous avons mangé ensemble au camp car Pit cuisinait très bien.

Pit m’a subjugué comme entraîneur, rien qu’au bruit des sacs et paos il savait si les boxeurs s’entraînaient sérieusement. J’ai beaucoup appris avec Pit, c’était un excellent entraîneur. Son camp n’existe plus, il est fermé, il vie toujours au même endroit. Quand Morgan Adrar a boxé au Thai Fight en 2013 à Bangkok, je l’ai amené avec Emmanuel Horta Tavares à Khon Kaen pour voir le camp de Pit. Pit m’avait confié que les temps ont changé, les jeunes boxeurs de maintenant allaient tous dans le sud et à Bangkok…

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI AU CAMP SOR SOTTHONG AVEC AJAHN PIT (CHEMISE ROUGE)

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI AU CAMP SOR SOTTHONG EN 1996 AVEC JAMAL EL KARIKI, PIERRE MOZIN (CHAMPION DE FRANCE) ET LE CHAMPION POCK (CHAMPION DE L’ISAAN)

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI A TOUJOURS ÉTÉ AU CÔTÉ DE SON BOXEUR MORGAN ADRAR QUAND IL A COMBATTU EN THAÏLANDE

Tu t’es entraîné dans combien de camps en Thaïlande ?

Dans l’Issan, au Sor Kingstar et au Sor Sotthong. A Bangkok, au Kiet Ban Chong et au Ponawan.

Gilles Lamboux que j’avais rencontré en Thaïlande m’a emmené une fois au camp Sor Ploenchit où il y avait le big boss du camp qui m’a accepté dans son camp. J’étais impressionné par la beauté du camp, de l’ordre qui y régnait et de la qualité des entraînements.

J’ai été manger aussi au camp de Pinsinchaï avec Teng car nous étions invités pour parler du Muay Thaï pour les farengs.

Après, quand je suis retourné en Thaïlande avec mon boxeur Morgan Adrar nous avons été aux camps Keatkhamtorn et Muay Thai Plaza à Bangkok

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI AU CÉLÈBRE CAMP KIET BAN CHONG

Est ce que tu as fait des combats en Thaïlande ?

Oui j’ai fait deux combats en Thaïlande dans la région de l’Isaan. Mais ce ne sont pas des combats valorisant car mes adversaires n’étaient pas en forme et plus léger que moi, cela ne me plaisait pas, ce n’était pas glorifiant. J’étais plus en quête d’apprentissage d’un Muay authentique. Mais je garde quand même de ces combats une bonne expérience

Après tes expériences dans les camps à Khon Kaen tu t’es définitivement installé en Thaïlande, tu peux nous parler de cette période ?

Après quelques mois et années passés, je parlais le thaï. Je me suis marié avec une thaïlandaise et installé avec ma famille à Khon Kaen. Pit m’a demandé de faire les entraînements dans son camp. Je faisais des sessions d’anglaise assez appuyées ainsi que le travail aux paos et du corps à corps. Je préparais les nakmuays thaïs et quelques étrangers de passages comme Julien Muller.

J’emmenais mes nakmuays d’Annecy comme El Kariki et d’autres comme Alidra, Pierre Mozin, donc je faisais pas mal de voyages aller-retour entre la Thaïlande (Khon Kaen) et la France.

En Thaïlande, j’ai rencontré Gilles Lamboux qui m’a  fait connaître Teng Ponawan (Décédé aujourd’hui suite à un règlement de compte), qui est devenu par affinité un véritable ami. Teng avait son camp le Ponawan Gym qui n’était pas loin du stadium Rangsit. Teng m’a ouvert pas mal de porte des coulisses du Muay Thaï en Thaïlande en me présentant partout où il allait. Teng m’appréciait et c’était réciproque, on partageait presque tout, il agissait avec moi comme un grand frère. Il me faisait même rencontrer des gens du milieu. Et il leurs garantissait que je n’étais pas un « fareng » comme tous les farengs, que je vivais comme eux, en fraternité, c’est difficile pour moi de mettre des mots sur ce que j’ai vécu et de cette sincérité avec Teng. J’ai eu de la chance de l’avoir rencontré et de partager avec lui bien des aventures. Paix à son âme.

Nous nous sommes donc associés avec Teng et nous avons ouvert un camp à Bangkok qui s’appelait le « Sor Dao Fayfa ». Ce camp était à l’abandon et appartenait à Cechoupilat un diamantaire important de Bangkok. Cechoupilat fut mon parrain de cœur grâce à Teng. Cechoupilat nous louait le camp qui se trouvait à Bangkok sur l’avenue Radjadapisek. Plus tard, j’ai appelé mon club à Annecy le  Sor Dao Fayfa Gym du même nom que le camp.

A Khon Kaen, j’aidais Pit à préparer ses nakmuays et à Bangkok on préparait les nôtres avec Dam le frère de Teng.

Il y avait un endroit à Bangkok où nous aimions bien aller avec Teng et Dam pour fêter nos victoires ou même nos défaites car en Thaïlande c’est « Maï pen raï » (C’est pas grave, la vie continue), c’était le bar « Ban Isan Daeng ». Un bar où il y avait en majorité des gens de l’Issan et pas mal de boxeurs connus.

En Thaïlande, nous avons accueilli Olé Baguio Laursen, David Ismalone, Hubert Lisowski, Yoann Gouaidia, Julien Muller, Jamal El Kariki. Nous avions aussi des thaïs comme Phone championne du Rangsit Stadium à 49 Kg et Ham qui était classé numéro 7 au Radja en 59 Kg et bien d’autres thaïs (Pas mal de transfert d’un camp à l’autre). J’ai fait beaucoup de voyages aller-retour entre la France Annecy – Khon Kaen Isaan – Bangkok !

A cette époque, j’étais à fond dans le Muay Thaï, je pariais aussi sur les fights au Lumpini et ailleurs, je perdais, je gagnais, parfois c’était très chaud mais Teng trouvait toujours une solution. Il n’y avait pas de traitement de faveur, lorsque tu connais la culture thaïlandaise et tu parles thaï, tu es considéré comme l’un des leurs, pour le pire et le meilleur…

J’ai passé mon diplôme de « Master Trainer » au camp Kiet Ban Chong de Bangkok et en même temps celui d’arbitre WMC, histoire de m’armer de mes connaissances acquises et de développer de nouvelles amitiés

GILLES LAMBOUX, UN JOURNALISTE, SAMY ALIDRA (STAGIAIRE), HAM (COMBATTANT THAI), CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI AVEC SON AMI GILLES LAMBOUX (AU CENTRE) ET SON FRÈRE THAÏLANDAIS TENG (CHEMISE BLANCHE)

LE DIPLÔME D’ARBITRE WMC EST RECONNU PAR TOUTES LES INSTANCES MONDIALES DE MUAY THAI

CHRISTIAN LECOMTE PITARRESI A CÔTOYÉ BEAUCOUP DE GRANDS CHAMPIONS THAÏLANDAIS, ICI AVEC LE CHAMPION DU LUMPINEE DE L’ÉPOQUE DEJPITAK SITYODTONG

Tu es devenu ensuite l’un des premiers entraîneurs à développer le Muay Thaï dans la région d’Annecy ?

Dans la région Rhône-Alpes, il y avait quelques clubs isolés, sous mon impulsion et d’autres nous avons décidé de réunir tous les clubs existant pratiquant la boxe thaï, Som et Pock Youhansamouth (Grenoble), Bio Rassavong (Meylan), Lakdhar Hammoudi (Oyonnax), Nasser Kacem (St Fons), Jean Noël Charolais (Rillieux-la-Pape), Dominique Poulet (Lyon et Vaulx-en-Velin), Jean Louis Joris (Thonon Les Bains), Paul Salvisberg (Annecy) et moi même. Une première ligue Rhône-Alpes de boxe thaï a été créée et nous pouvions faire des rencontres, des compétitions et des galas.

Nasser Kacem venait dès que nous le pouvions pour s’entraîner ensemble. Nous avons fait beaucoup pour développer le Muay Thaï en Rhône-Alpes avec Adjarn Som (RIP) et René Ducret (RIP). Nous avons crée les championnats régionaux jusqu’au classe A.

Nous sommes devenus des entraîneurs par la force des choses, c’est le fait d’avoir eu beaucoup de jeunes motivés dans nos clubs respectifs !

Tu t’es également beaucoup investi pour ton club ?

Oui j’ai même dû pratiquer la boxe anglaise par obligation. Pour pouvoir entraîner mes combattants, j’allais dans les salles d’anglaise d’Annecy, avec M. Saïd Gally et à Seynod avec M. Pipo Vaiscica (RIP), pour pouvoir bénéficier de leur ring, mais la condition était que je fasse du sparring avec les boxeurs d’anglaise (Compétiteurs et Pro), ensuite je pouvais utiliser le ring pour mes nakmuays.

Je me suis aussi investi au développement du Muay Thaï français. Avec tout d’abord la fédération FFBT qui c’est scindée en deux Fédérations. J’ai fait partie du comité directeur de la LNBT (La fédération que José Hernandez avait développé avec Kouider), il y avait André Zeitoun (Paris), Bruno Benlabed (Paris), Jean Noël Charolais (Grand Lyonnais), Didier Lecomte (Normandie), Jean Francois Wust (Grand Est), Sam Berrandou (Paris), José Hernandez (Le Nord), Piem Outhaytavy (Bretagne), Fayad Fayad (Le Sud Ouest) et moi même (Rhône-Alpes), c’était durant les années 90. Nous sommes les pionniers en quelque sorte de la génération constructrice du Muay sur le plan national et surtout dans ma région. J’ai organisé très souvent du simple inter-club aux galas en passant par des entraînements de masse, stages, démonstrations, petits galas. Ce n’était pas facile à cette époque de faire apprécier le Muay Thaï à sa juste valeur que l’on connaît maintenant. C’est un juste retour du travail accomplie et encore il reste à faire pour son développement…

Quels sont les combattants que tu as formé ?

J’ai formé ou eu à manager (Passé et actuel) :

(Annécien) Serge Richon (Champion du monde en 2000, come back en 2007 et champion d’Europe en 2010), maintenant entraîneur à Genève.

(Annécien) Jamal El Kariki (4 fois champion de France 95/99, médaille d’argent IFMA en 1999), 8 combats en Thaïlande.  

(Annécien) Olivier Rabany (Vice champion du monde en 1998 face à Ithipol Sityodthong en Italie).

(Montpellier) Julien Muller (Carrière et combats uniquement contre des thaïs), il a rencontré Wangchannoi en France.

(Pays de Gex) Hubert Lisowski (Champion de France en 1998 face à Loïc Porra et champion d’Europe IFMA en 2000, Vice champion du monde WPKC en 2001 face à Azem Matzutaj), il est maintenant entraîneur en Pologne (Équipe national).

(Annécien) Hakim Lalaoui (Vice champion de France en 1998).

(Annécien) Cédric Arcamone (Champion de France en 1998 ).

(Oyonnais) Majdoubi Mohamed (Vice champion de France en 1997 face à Mohamed Garbi et classé 7éme européen WPKL en  2001), il est maintenant entraîneur à Divonne-les-Bains.

(Strasbourgeois) David Ismalone (Champion d’un jour au Radja en 2000), devenu aujourd’hui acteur et cascadeur en Asie.

(Parisien) Yoann Gouaidia (Vice champion de France en 1999), maintenant entraîneur en Thaïlande à Hua Hin au camp 301 Muay Thai et MMA.

(Annécien) Emmanuel Horta Tavares (Champion de France en 2007, champion d’Europe en 2011 ,Vice champion du monde en 2012).

(Annécien) Lotfi Talbi (Champion d’Europe en 2011, Vice champion de France en 2015, Vice champion du monde en 2015).

(Annécien) Morgan Adrar (Champion du monde en 2016, 3 fois champion d’Europe en 2011/2013/2014).

(Lyonnaise) Yolande Alonso (Championne de France en 2015, championne d’Europe TKC en 2016).

(Kosovar) Fetah Leskovica (Vice champion de France AFMT en 2016).

(Kosovar) Zeqir Leskovica (Vice champion de France AFMT en 2016).

(Danois) Olé Baguio Laursen (Champion de K1 et Muay Thai), il vit maintenant en Thaïlande à Ubon et il a son propre camp.

(Lillois) Joao Monteiro (Champion de France en 1997, Vice champion d’Europe en 1998), il a rencontré deux fois Wangchannoi.

(Annécien) Cédric Piellard (Champion régional en 1998), maintenant entraîneur à Seynod (74) au  club d’Annecy-thai-boxing.

(Annécien) David Paganotto (Champion régional en 1998).

(Annécien) Cyril Michel (Champion régional en 1997), maintenant entraîneur à Argonnay (74) au club Boxing Spirit.

(Annécien) Sergio Di Baio, Vice champion d’Europe de Kick Boxing, maintenant entraîneur à Meythet (74) et au Genève club Scorpio XIII.

(Italo-Marocain) Driss Benariba (Champion d’Italie WFC en 2006).

J’espère n’avoir oublié personne…

HAKIM LALAOUI (VICE CHAMPION DE FRANCE), SERGE RICHON (CHAMPION DU MONDE WPKC), JAMAL EL KARIKI (4 FOIS CHAMPION DE FRANCE), CEDRIC PIELLARD (ENTRAÎNEUR AUJOURD’HUI DU CLUB ANNECY THAI BOXING)

DAVID PAGANOTTO CONTRE ROBERTO BASCHIERI A ANNECY

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI A SOUVENT PRÉPARÉ JOAO MONTEIRO

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI AVEC SON BOXEUR LOTFI TALBI

LES TROIS CHAMPIONS D’EUROPE FORMÉ PAR CHRISTIAN LECOMTE PITARRESI, EMMANUEL HORTA TAVARES, MORGAN ADRAR, LOTFI TALBI

Tu es parti aussi pendant un moment en Italie, tu peux nous en parler ?

A l’époque de la fédération FMDA (Dirigeant FMDA en 2002), j’ai été, mon club et ses adhérents, interdit de toutes compétitions pour la raison que l’un de mes nakmuay avait boxé dans une autre fédération. J’avais emmené 9 jeunes disputer les championnats de France FMDA et le jour même ils ont bloqué mes jeunes en les refusant. J’ai été déçu car je m’occupais des quartiers difficiles d’Annecy dont ces jeunes étaient issus. Alors que la FMDA se ventait d’intervenir dans les quartiers et qu’ils travaillaient dans se sens pour obtenir des subventions d’état, politiquement incorrect et sportivement encore plus incorrect !

A ce moment là, j’avais des contacts qui me sollicitaient pour aller entraîner à l’étranger et c’est ce blocage qui m’a décidé à partir car cela m’a trop désabusé. Je suis donc partie en Italie. En Italie, j’ai été entraîneur pendant cinq ans. Je m’occupais de cinq clubs de Vingtimille à Imperia et des stages en Ligurie et ailleurs.

Chez Luca Amor et Glauco Pocobelli (Champion d’Europe), j’ai sortie deux champions de mon club de Sanremo, David Condurso et Driss Benariba (Champion d’Italie). J’ai formé aussi des entraîneurs comme Alessio Livirini qui m’a secondé et qui a repris le club à Sanremo, et Glauco Pocobelli à Ventimiglia qui avait déjà son club

En quelle année tu as créé ton club le Borrakseedam ?

Lorsque je suis rentré d’Italie, c’était en 2007. J’ai d’abord ouvert avec mon vieil ami Sergio le « Seuadam Team » à Sillingy. Puis, en 2011, nous nous sommes séparé du club et ce fut la naissance du club Borrakseedam qui a ensuite déménagé à Annecy

Que veut dire exactement « Borrakseedam » ?

Le club Borrakseedam Gym Muay Thai est un clin d’œil à une chanson thaïlandaise très connue, surtout dans la région Issan. Borrakseedam veut dire « Un nœud amoureux noir » (โบว์ Bow : nœud, รัก Rak : Amour, สีดำ Seedam : Couleur noir), c’est une chanson de la chanteuse Siriporn Umpaipong qui est une star en Thaïlande (La plupart des chansons de Siriporn Umpaipong sont des ballades sentimentales. Elle a sorti huit succès albums entre 2001 et 2004, elle est considérée comme l’une des chanteuses folkloriques les plus populaires de la Thaïlande)

Ton club se situe où exactement ?

Il se trouve à Annecy dans une petite salle de 80 m2 environ, dans un quartier populaire qui ce nomme « les Teppes ». Il y a un ring et des sacs de frappe

Tu es seul à faire les entraînements ?

Depuis peu, je me fais aider pour les bases du Muay par mes Nakmuays les plus anciens, les plus impliqués et les plus passionnés comme Morgan Adrar, Yolande Alonso, Amir Boudiba, Quentin Malik Chekar. L’association est gérée par Rachid Tahiri (Président du club), Céline Perrollaz (Présidente adjoint du club et compagne de Morgan), Morgan Adrar (Trésorier), Mehdi Saïdani (Secrétaire) et moi même comme coach, entraîneur, manager (Superviseur en chef de l’association). J’ai souhaité impliqué tous ceux qui se sentent concernés, de près comme de loin dans l’association sous le décret de la loi 1901. J’ai voulu créer un groupe d’amis, comme une famille autour de l’association du Muay-thai Borrakseedam, c’est un club qui se veut avant tout conviviale et ouvert à tous et toutes. C’est à nous de transmettre la passion du Muay Thaï et les valeurs sportives dont il est composé et les valeurs humaines de principe !

Il y a combien d’adhérents au Borrakseedam ?

J’ai environ une quarantaine d’adhérents. Il y a au club en permanence une vingtaine de combattants, cela part des enfants aux seniors et quelques loisirs. Les cours ont lieu tout les soirs de la semaine de 18h à 22h (Du lundi au vendredi). En période de combat Pro, les préparations se font deux fois par jour avec des sessions de 2 à 3 heures, le matin et le soir. Dans le club, c’est une ambiance familiale, les entraînements se font à la Thaïlandaise. Parfois, des nakmuays d’autres clubs viennent, soit pour s’y perfectionner, soit pour mettre les gants, que ce soit des champions ou pas, il n’y a pas de différence…

Tu peux nous décrire un peu un entraînement type qui a lieu dans ta salle ?

Les entraînements quotidien en amateur et loisir sont la course à pied de 20 minutes à une heure, des explications techniques et une mise en application. Pour les compétiteurs 15 minutes aux paos, chok lom (Shadow boxing) de 15 minutes, len cheung (Sparring) de 20 minutes, pam (Corps à corps) de 30 à 45 minutes, travail physique de 15 minutes et étirements, on fini le cours par du temps libre

Quels sont les autres fonctions que tu occupes en plus d’être entraîneur de Muay Thaï ?

Dans ma région et au niveau national, je suis actuellement superviseur et formateur région Rhône-Alpes-Auvergne (Coach-arbitrage) et arbitre international de Muay Thaï pour la fédération AFMT avec mon ami Rachid Tahiri. Rachid est un ancien compétiteur qui vient d’Oyonnax, il est président du club et me donne un coup de main aux cours et il s’entretient à la salle. Nous motivons pas mal de pratiquants à s’investir davantage dans l’arbitrage et au coaching

Tu es aussi organisateur de gala avec Rachid Tahiri ?

Oui je co-organise avec mon ami Rachid Tahiri le gala Burning Series. C’est un gala qui prend de l’ampleur chaque année dans notre région et qui permet à des boxeurs doués et compétents mais peux médiatisés de se faire connaître

CHRISTIAN LECOMTE-PITARRESI, SAM BERRANDOU, RACHID TAHIRI, MORGAN ADRAR, MANAOWAN SITSONGPEENONG AU GALA BURNING SERIES 6

Est ce que la Mairie d’Annecy vous aide pour le développement du Muay Thaï dans la région ?

La ville d’Annecy et le service des sports de Madame Anabel Andrée Laurent fait de son mieux pour apporter son soutien au club, bien évidemment nous les remercions de nous avoir mis à disposition la salle des Teppes

Tu veux ajouter quelque chose ?

Je pense, en toute modestie, avoir contribué à l’évolution du Muay Thaï dans ma région, tout en étant, je pense, un bon coach pour ceux qui sont passés dans mes clubs et camps. Je me félicite d’être transmetteur de la passion du Muay Thaï à tous ceux qui de près ou de loin ont croisé ou fait de la route ensemble.

Je remercie Pud Pad Noy pour ce virus (Rire). Ainsi que mon Ami Paul Salvisberg et tous ceux (Du passé et actuel) avec qui ont a partagé le plaisir de faire vivre et apprécier le Muay Thaï !

Je te remercie Serge pour tout ce que tu fais pour le Muay Thaï et son évolution au travers de tes reportages complets et très instructifs !

Vive le Muay et vive Siamfightmag !

BORRAKSEEDAM GYM

17 Rue des Edelweiss

74000 ANNECY

Horaire :

Lundi : 19 H 00 à 21 H 00

Mardi : 19 H 00 à 21 H 00

Mercredi : 19 H 00 à 21 H 00

Jeudi : 19 H 00 à 21 H 00

Vendredi : 19 H 00 à 21 H 00