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LE CAMP KIETSOMPHOB

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LE CAMP KIETSOMPHOB

Special report by Serge TREFEU (2011)

 

Le camp Kietsomphob est un petit camp authentique, perdu en pleine campagne au fin fond du sud de la Thaïlande. Il se trouve dans un village à 15 Km de Nakhon Si Thammarat, une grande ville du sud. Ce camp, situé au bord d’une route, est vraiment typique. Autour du camp, il y a des buffles qui broutent de l’herbe tranquillement, des poules qui gambadent et des chiens errants…

L’infrastructure du camp est vieillissante et les installations sont simples mais fonctionnelles. Certains appareils de musculation sont bricolés avec des grosses pierres en guise de poids, les traditionnels ballons punching ball en cuir sont remplacés par des balles de Sepak Takraw (Balle en osier du jeux Sepak Takraw, un sport national pratiqué en Thaïlande). Ici c’est la débrouille, comme beaucoup de petit camp de province, l’argent manque cruellement…


Le Kietsomphob a été créé au début des années 2000 par un ancien boxeur, un passionné de boxe qui s’appelle Wanakaï Somphobrungrueang (Somphob Labtammachart), il est à la fois entraîneur et manager dans son camp. Le nom du camp fait référence à son nom de combattant. Wanakai est secondé par son frère Dentorrane Davee, un ancien champion du sud en 118 lbs qui est aujourd’hui entraîneur dans le camp. Dentorrane combattait beaucoup au stadium du Radja où il a battu des champions comme Kwanchai SamK-battery et Wangwot Lookprabaht.


Le patron Mr Labtammachart est très fier de me recevoir dans son camp. C’est la première fois qu’un étranger vient faire un reportage sur son petit camp. Il me détaille chacun de ses élèves avec attention, « regarde lui c’est le plus petit du camp, il n’a que 5 ans, c’est jeune mais sa mère veut absolument qu’il apprenne le muay thai ».

En effet, la mère du petit nakmuay accompagne tous les jours sa progéniture à l’entraînement, elle doit fondé beaucoup d’espoir sur la réussite de son enfant. « j’ai aussi une fille dans mon camp, elle vient de commencé l’entraînement il y a quelques semaines » me dit le patron en me l’a montrant. Il me désigne un autre boxeur, « Lui à 12 ans il a déjà fait 50 combats avec 40 victoires, il est très bon, dans quelques années il combattra au Lumpinee, c’est sûr il sera champion… », parole d’expert…

Mais le meilleur boxeur du camp actuellement c’est Sitthichai Kietsomphob, il a une vingtaine d’année et a gagné la ceinture de champion du sud en 118 lbs. Sittichai ne combat maintenant que dans les grands stadium de Bangkok, il a battu des bons combattants commeSirimongkhon P. K. Sterio, Wanchailek Kiatphukham, Phetdam Sitboonmee et Yodpet Wor Sungprapai. Il touche en ce moment des bourses de 40 000 bahts ce qui est bien pour un combattant d’un camp de province !

Il y a huit ans, le Kietsomphob avait de grand combattant comme Yokao Kietsomphob (3 fois champion du sud en 120lbs), Mangkonyok Somphobrungrueang (3 fois champion du sud en 115 lbs) et Komkaï Kietsomphob (4 fois champion du sud en 115 lbs) !

Aujourd’hui, le camp compte seulement huit boxeurs qui ont entre neuf et seize ans. Juste deux boxeurs dorment dans le camp, les autres habitent chez leurs parents à quelques kilomètres du camp. Ils sont très pauvres et n’ont pas les moyens de se payer le trajet quotidien en « Rotsongtheaw » (bus local). Alors ils viennent avec une vielle moto entassés à quatre dessus !

L’entraînement se fait deux fois par jour, le matin les nakmuay courent 10 Km et l’après midi 6 Km. Les rounds de paos sont de 5 minutes et la séance de corps à corps dure 45 minutes. Les boxeurs font aussi beaucoup de sac de frappes, 7 à 8 rounds. L’entraînement est dur et les conditions rudes mais les petits guerriers ont droit à une récompense après leur effort. Avant de repartir chez eux, ils peuvent aller jouer gratuitement aux jeux vidéo dans le cyber café qui est juste à côté du camp. Le cyber café appartient à la sœur du propriétaire du Kietsomphob.

A part quelques aventuriers du Muay Thai, pratiquement aucun étranger n’est venu s’entraîner dans ce camp rudimentaire. Un combattant américain est venu durant deux semaines et quatre suédois sont restés un mois. Ils avaient loué une maison à quelques kilomètres du camp. Pour un étranger le tarif est dérisoire, seulement 200 bahts pour deux entraînements par jour. Wanakaï vous accueillera chaleureusement dans son camp, cet homme passionné de boxe, contrairement à d’autres, est fier de transmettre son savoir aux «farangs» (étranger)…